Mayotte: un mois après la catastrophe, retour sur l'élan de solidarité des cagnottes en ligne
21 January 2025

Mayotte: un mois après la catastrophe, retour sur l'élan de solidarité des cagnottes en ligne

Reportage France
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Il y a un mois, au lendemain de la catastrophe du cyclone Chido, des appels aux dons ont été lancés pour venir en aide aux Mahorais. Des collectes de matériel et de nourriture ont été organisées par de nombreuses associations. Près de 700 cagnottes ont vu le jour sur la plateforme Leetchi.

Face à l'urgence, l'élan de solidarité pour Mayotte a été immédiat. Ainsi, dès le lendemain de la catastrophe naturelle, des centaines de cagnottes ont vu le jour sur une plateforme en ligne bien connue des Français, Leetchi. « Pour Mayotte, il y a à peu près 700 cagnottes qui ont été créés, qui ont permis de collecter environ entre 700 000 et 800 000 euros. Au total, on a pu dénombrer 17 000 personnes qui, sur ces 700 cagnottes, se sont mobilisées pour aider les populations et leur apporter un soutien financier », énumère le directeur général de la plateforme, Jérôme Daguet.

Johan Reboul, dit « Le Jeune Engagé » sur les réseaux sociaux, est un influenceur. Il a lancé une cagnotte pour aider Sarah Minas, professeur des collèges à Mayotte. Un mois après, celle-ci dépasse les 40 000 euros. « Je ne la connaissais pas directement, mais juste après ce qui s'est passé à Mayotte, j'ai eu un grand sentiment d'impuissance, confie-t-il. J'ai fait un stage aux Nations unies, où mon ancienne responsable m'a parlé de cette prof à Mayotte qui, en cherchant ses élèves dans les bidonvilles, constatait qu'il n'y a aucune assistance, qu'il n'y a aucun secours à apporter à cette population qui vient de subir un cyclone. C'est pour cela que j'ai lancé cette cagnotte. Cela pourra aider Sarah à chercher ses élèves et apporter de l'aide directement à la population. »

À des milliers de kilomètres, grâce à ces dons, Sarah Minas organise des équipes de bénévoles sur le terrain. « Les distributions se font tous les deux jours selon les quartiers. À chaque fin de distribution, je centralise les dépenses qui ont été faites. Johan, qui tient la cagnotte, me dit alors combien d'argent reste sur la cagnotte. Avec ce qui reste, je planifie les prochaines journées de distribution », explique la jeune enseignante. Durant la collecte, la plateforme opère des contrôles. « De notre côté, chez Leetchi, on est extrêmement vigilant à ces sujets de destination des fonds et de vérification des identités », confirme Jérôme Daguet.

C'est grâce à la communauté de plus de 140 000 personnes suivant Johan Reboul sur les réseaux sociaux que la cagnotte a eu du succès. Mais, pour l'influenceur, c'est avant tout une responsabilité importante : « La cagnotte a marché aussi parce qu'il y a eu de la confiance de la part de la communauté. Il fallait démontrer concrètement comment on allait utiliser cet argent. Au début, j'ai dû avancer de mes propres fonds puisque, justement, la plateforme a bloqué le transfert de fonds pour s'assurer que l'argent était bien dépensé. Ils m'ont demandé des preuves, ils m'ont demandé des comptes. Il y avait toute une logistique à faire pour vraiment démontrer que cela allait bien directement sur place. »

Aujourd'hui, cette cagnotte d'urgence est fermée. La générosité des donateurs a permis d'aider des familles démunies, même si, pour Sarah, il reste encore beaucoup à faire pour ses élèves et pour leurs parents.

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