Iseult, l'IRM le plus puissant du monde, livre ses premières images

Iseult, l'IRM le plus puissant du monde, livre ses premières images

RFI
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C'est une première. Des images de notre cerveau d'une grande précision comme nous n'en n'avions jamais capturé. Tout cela a été possible grâce à l'IRM Iseult, l'IRM le plus puissant du monde. Une vingtaine de volontaires sont passés dans la machine en marche et ont pu dévoiler des images du cerveau inédites. Reportage sur le plateau de Saclay du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), près de paris.

« L'aimant Iseult est le joyau de cette installation, explique Alexandre Vignaud, directeur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Cet aimant fait cinq mètres de long, cinq mètres de diamètre, 132 tonnes. Il est donc là pour générer le champ magnétique qui va être utilisé pour avoir ensuite le signal IRM ». 

L'aimant est l'élément central de l'IRM, ici, il prend la forme d'un gigantesque cylindre gris. Plus l'aimant d'une IRM génère un champ magnétique puissant, plus la qualité des images obtenues est élevée. Iseult est l'appareil IRM le plus puissant du monde pour faire des images sur l'homme. Son champ magnétique est quatre à huit fois plus puissant qu'une IRM d'hôpital, il atteint 11,7 Tesla.

« Le Tesla, ce n'est pas une voiture, le Tesla est une unité de mesure du champ magnétique », précise Alexandre Vignaud.

20 ans de travail

Cette machine est le fruit de 20 ans de travail. Pour atteindre une telle puissance, il faut que les matériaux de l'aimant soient dans un état qu'on appelle « supraconducteur ». C'est ce qu'explique Lionel Quettier, ingénieur chercheur, qui a été chef de projet sur l'élaboration de l'aimant. « Pour atteindre l'état supraconducteur, on doit refroidir des matériaux, qu'on va refroidir à -271°C, donc plus froid que votre frigo. Il n'y a pas d'aimants d'IRM commerciaux aujourd'hui qui fonctionnent à cette température. »

Ce niveau d'intensité permet d'observer des parties extrêmement fines dans le cerveau. Devant l'ordinateur de bord de l'appareil, Alexandre Vignaud s'émerveille des premières images de l'IRM. « J'ai zoomé dans l'image et on se rend compte en fait qu'il est possible de voir ces rubans tortueux qui sont en fait le cortex, c'est-à-dire là où sont les neurones. On peut même voir à l'intérieur de ce ruban un contraste, en particulier des petites stries noires et une espèce de canal central tout aussi noir. Ce sont les vaisseaux sanguins qui alimentent le cortex, donc qui alimentent les neurones », ajoute le directeur de recherche.

Après les premiers tests, place à la science : ce niveau de détail va permettre de mieux comprendre le cerveau et ses maladies. Il doit aider à détecter et soigner certaines pathologies, comme la maladie d'Alzheimer, ou de Parkinson. De nouvelles images de cerveaux de patients sains seront bientôt réalisées. Les premières images de cerveaux malades n'arriveront pas avant fin 2025.

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