Fin de vie: développer les soins palliatifs pour accompagner les patients

Fin de vie: développer les soins palliatifs pour accompagner les patients

RFI
00:02:35
Link

About this episode

Ce mercredi 10 avril, le projet de loi sur la fin de vie va être présenté en Conseil des ministres. Il autorise sous conditions une aide à mourir pour certains patients qui feraient cette demande. C’était une promesse d'Emmanuel Macron. En parallèle, il s’était engagé à développer les soins palliatifs, car la moitié des Français qui en auraient besoin n’y ont pas accès. Un plan pour les 10 prochaines années vient donc d’être annoncé. Les soins palliatifs visent à assurer la meilleure qualité de vie possible à des patients atteints de maladies graves et incurables. Reportage dans une unité du centre hospitalier Rives de Seine, à Puteaux, en banlieue parisienne.

De part et d’autre d’un long couloir aux murs bordeaux, une dizaine de chambres dédiées aux soins palliatifs. Les patients, tous atteints d’une maladie grave, évolutive et incurable, bénéficient ici d’un accompagnement particulier.

« La mission des soins palliatifs, c'est que les patients soient le mieux possible, même si la maladie est là et continue à évoluer. C'est comme ça que je l'explique à mes patients. Votre maladie, elle est là et nous ici, on ne peut rien faire pour elle. Ce n'est pas pour autant qu'on ne peut rien faire pour vous, on peut faire plein de choses pour que, malgré la maladie, vous alliez le mieux possible, explique le Dr Ségolène Perruchio, cheffe du service de soins palliatifs. On a développé des compétences, notamment dans la prise en charge de la douleur, mais aussi la prise en charge des autres symptômes et dans la prise en charge relationnelle, psychologique, sociale, pour arriver à accompagner les gens dans cette phase de fin de vie. »

À lire aussiFin de vie: la France promet 1,1 milliard de plus sur 10 ans pour les soins palliatifs

Prendre du temps

Allongée dans le lit, la patiente, bien qu’affaiblie, esquisse un sourire. Corinne Prat, socio-esthéticienne, applique une lotion et masse délicatement le visage de la patiente, qui petit à petit, se détend. 

« Le but est de les aider à ressentir leur corps, non plus comme un objet de douleur, mais aussi réintégrer du plaisir sensoriel, essayer jusqu'au bout de la vie, d'offrir du beau, d'offrir aussi une image plus valorisante auprès de la famille, précise-t-elle. Il m'est arrivé d'avoir des demandes de maquillage pour un mariage qui se fait au sein du service, pour un anniversaire, pour une dame qui attend son fils qui arrive des États-Unis et lui offrir une image d'une personne élégante jusqu'au bout. »

À disposition des familles et des patients, un joli salon aux larges baies vitrées, avec canapés, tables basses et jeux pour enfants. Nous apercevons Marie-Gaëlle, la quarantaine. Sa sœur est en phase terminale d’un cancer. « La priorité pour nous, c'est qu'elle ne souffre pas. Eux, ils savent gérer et ils restent très à l'écoute, le confort et les petits plaisirs du quotidien sont vraiment pris en compte. »

« Même si on est dans cette fin de vie où on sait que le temps est compté, on a du temps auprès de nos patients. Le temps qu'on passe auprès de nos patients, je pense que ça leur renvoie aussi le fait qu'ils sont importants, qu'ils comptent. Et très souvent, les patients qui sont en phase palliative, quand ils arrivent après un long parcours médical, souvent ont l'impression qu'ils ne comptent plus, qu'ils n'ont plus leur place dans la société », témoigne Lucile Rolland Piègue, psychologue clinicienne. Ici, on leur redonne donc une place de vivant, même si la vie est en train de s’éteindre.

À lire aussiFin de vie : l'Europe fait le grand écart