![Sports traditionnels: en Ouganda, le «soft ground wrestling», la lutte sur terre molle [1/10]](/_ipx/_/https://images.zeno.fm/NGMjeFzG8hrRc2eUePP2TwoRFJJQdlnN1wpFHpzlL2g/rs:fill:512:512/g:ce:0:0/aHR0cHM6Ly9zLnJmaS5mci9tZWRpYS9kaXNwbGF5LzIyMGM0ODZjLWM4NjItMTFlYi1hYmU2LTAwNTA1NmE5MTdiOS93OjE0MDAvcDoxeDEvaXR1bmVzXzE0MDB4MTQwMF9SZXBvcnRhZ2VBZnJpcXVlLmpwZw.webp)
Sports traditionnels: en Ouganda, le «soft ground wrestling», la lutte sur terre molle [1/10]
Reportage Afrique
En Ouganda, un nouveau type de catch local gagne en popularité ces dernières années, devenant même une sensation virale sur internet. Le catch ou lutte, non pas dans une salle, sur des mousses de protection ou une toile, mais dans un ring de terre et de boue. Une discipline et un sport développés au niveau local, le « soft ground wrestling » (« lutte sur sol mou »). Reportage dans le centre d'entraînement à Mukono, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Kampala.
De notre envoyée spéciale à Mukono,
Quelques centaines de spectateurs sont autour d'un ring de boue installé au milieu d'un champ. La présentatrice annonce les premiers combattants. Parmi eux, George Wamala, 23 ans. Son nom de scène : « Bullet » (« balle » en anglais). « On s'entraîne tout le temps : des pompes, des squats, pour avoir la force de soulever nos adversaires. On s'entraîne aussi pour la sécurité, pour apprendre comment rouler ou comment exécuter les mouvements sans blesser l'adversaire », confie « Bullet ».
Prises aériennes depuis la corde ou le coin du ring, sauts périlleux, projections, etc. Sous les cris du public, en quelques instants, les catcheurs sont recouverts de la terre abondamment arrosée avant le début du match. « Être dans la boue, ça nous donne encore plus d'énergie. C'est incroyable de commencer en étant tout propre sur soi et de finir par ne faire qu'un avec cette boue. Cela montre qu'on a apprécié à la fois le match, mais aussi notre terre », explique Justin Omadi, le « Géant de l'Est », est l'un des principaux combattants du centre d'entraînement.
Le « soft ground wrestling » est un sport, mais aussi un spectacle de plus en plus populaire en Ouganda et ailleurs, avec plusieurs centaines de milliers d'abonnés sur les réseaux sociaux et plusieurs millions de vues cumulées. Un engouement partagé par les combattants. « On vient de cette terre (boue), et on s'entraîne sur cette terre. C'est pour ça que j'adore ce sport, et c'est aussi en même temps une promotion de notre pays. Il y a une réponse positive qui nous donne de la force, parce qu'à chaque fois que je rentre dans le ring, j'entends le public crier. Et ça nous rappelle que cette boue n'est pas juste dédiée à la culture, mais qu'il y a tellement d'autres choses qu'on peut développer grâce à cette terre », estime le « Géant de l'Est ».
Un catch ougandais porté par le fondateur et directeur du centre d'entraînement, Daniel Bumba, ancien traducteur en luganda des championnats de catchs américains. « Nous croyons que le catch va conquérir l'Ouganda dans les prochaines années. Les Ougandais adorent ça parce qu'avant tout, c'est très divertissant, et ça ne trahit pas leur culture et leurs valeurs. Nous utilisons simplement ce que nous avons ici, et ils croient en nous pour devenir les principaux catcheurs de toute l'Afrique. Et nous conserverons notre boue, car c'est notre identité », affirme-t-il. À chaque match, des équipes de cameramen capturent les combats les plus impressionnants pour exporter ce catch à l'ougandaise qui a reçu la visite de Mason Madden de plusieurs catcheurs professionnels américains.
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