La chanteuse américaine Lizz Wright a un talent unique… Elle sait jouer avec les différentes consonances des musiques afro-planétaires. Sa tonalité vocale s’adapte à de nombreux univers sonores. La Soul-Music, le Gospel, la Folk-Music, le Jazz, le Blues, nourrissent son expressivité depuis son tout premier album paru en 2003. 20 ans plus tard, cette voix pénétrante continue d’ensorceler. Lizz Wright présente aujourd’hui Shadow, sa dernière lumineuse production inspirée par les enseignements de ses aînés.
Femme de convictions, Lizz Wright n’est cependant pas une activiste forcenée. Elle se voit d’abord comme une âme sensible qui a appris à choyer les vraies valeurs humaines et les défend autant qu’elle le peut. Son statut d’artiste lui permet de transmettre des émotions positives à tous ceux qui l’écoutent et d’apaiser aussi ses propres tourments. Toujours en quête de sérénité, elle partage avec certaines de ses consœurs cette aspiration à une citoyenneté équilibrée. Originaire de Géorgie, elle a connu l’âpreté du sud des États-Unis, mais elle préfère en donner une vision romantique que ses yeux d’enfant avaient magnifié.
« Ma grand-mère, Martha, avait l'habitude d’aller prier au pied d’un arbre près de sa maison. C’est une image dont je me souviendrai longtemps. Mon père me racontait beaucoup d’histoires à ce sujet. Il y a dans le sud des États-Unis des contes et légendes qui entretiennent le mythe des ancêtres, qui décrivent le vent qui souffle, la pluie qui tombe, la nature qui s’épanouit. Voilà ce que j'ai essayé de restituer. Je veux tirer les leçons de ce que m’a enseigné ma grand-mère. Je me souviens de ses déclarations et de cette phrase qu’elle répétait souvent : "J’aime tout le monde ! Je ne fais pas de différences !". Et, chaque fois, elle versait une larme en prononçant cette phrase. Quand j’étais gamine, je trouvais cela normal qu’une femme pieuse comme elle prononce de tels mots. Aujourd’hui, à 44 ans, je réalise que plus personne ne dit de telles choses, même mes parents ! Je comprends aujourd’hui que ma grand-mère me montrait la voie à suivre et me faisait prendre conscience de la dureté de ce monde troublé. Elle m’a donné le courage de revendiquer ma place sur cette planète sans attendre que quelqu’un ne me l’octroie. Je veux être responsable de l’amour que je donne et ne pas être un étranger pour autrui. Voilà les belles valeurs que ma grand-mère m’a transmises. » (Lizz Wright au micro de Joe Farmer)
Révélée grâce à l’album Salt, Lizz Wright a gagné en confiance en participant en 2009 à la tournée Sing the truth en hommage à la regrettée Nina Simone. C’est à ce moment précis, aux côtés de Dianne Reeves, Angélique Kidjo et Lisa Simone, qu’elle a pris conscience que son avenir se jouerait sur scène. « Nous voulions honorer la mémoire de Nina Simone en mettant nos voix au service de son répertoire. Nous voulions démontrer combien son patrimoine musical était riche et imposant. Nous voulions également mettre en relief les différents thèmes qu’elle évoquait dans ses chansons. Et surtout, nous voulions revitaliser l’émotion de sa voix. Je serai toujours reconnaissante à Danny Kapilian, le producteur de ce spectacle, de m’avoir conviée à participer à ce projet. Cette sollicitation tombait à pic, car j’hésitais vraiment entre deux carrières, la musique ou la cuisine. Il se trouve que mes colistières sur scène étaient aussi des cordons bleus. Finalement, je faisais une pierre deux coups. Je n’avais plus de choix à faire ! » (Lizz Wright sur RFI)
Sur son dernier album, Shadow, Lizz Wright s’est entourée de partenaires de choix dont la bassiste Meshell Ndegeocello. Leur complicité artistique rayonne sur le titre Your Love scellant une camaraderie sincère qui dépasse la collaboration artistique. Lizz Wright ne se prive d’ailleurs pas de faire la promotion de sa nouvelle partenaire dont elle ne tarit pas d’éloges. « Meshell est certainement l’une des plus grandes artistes de notre temps qui conjugue plusieurs disciplines. Elle est une bassiste super funky ! Elle est une fabuleuse compositrice, elle a beaucoup de sensibilité, elle transmet beaucoup d’émotions, et je suis très heureuse d’être son amie. Je vous recommande d’ailleurs d’écouter son dernier projet consacré à James Baldwin. Si vous avez l’opportunité de voir ce spectacle sur scène, ne vous en privez pas. J'ai eu la chance d'assister à une représentation à Chicago et j’en suis ressortie tout émue. Il se trouve, de surcroît, que je suis une fan de James Baldwin. Je partage les valeurs humaines de Meshell. Je les exprime peut-être différemment, mais nous considérons toutes les deux que l’amour et l’honnêteté sont les piliers de la paix universelle quand tant de souffrances troublent ce monde. Parfois, il est bon de se regarder dans le miroir et de se demander où l’on va et qui l’on est. Nina Simone a dit un jour : "Le devoir de l’artiste est de montrer la voie et de refléter le temps présent." Nous devons unir toutes nos voix pour atteindre ce but. » (Lizz Wright – Octobre 2024)
Lizz Wright est une femme fort respectable dont les mots choisis appellent à notre examen de conscience. Écoutons-la se raconter et prenons exemple. Sa poésie musicale prend sa source dans une épopée lointaine façonnée par ses ancêtres.
►Site internet de Lizz Wright.