Téré Box distribue de l'énergie propre au Burkina Faso
18 August 2024

Téré Box distribue de l'énergie propre au Burkina Faso

L'Afrique en marche
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Au Burkina Faso, deux jeunes entrepreneurs ont créé et commercialisé une boîte à outil électrique. Un système « tout compris » qui permet au foyer de s'équiper en électroménager et de bénéficier d'une énergie quasiment gratuite : l'énergie solaire. La Téré box, conçue par la société Alioth, fait des heureux dans les zones les moins bien desservies en électricité au Faso.

Sur le stand du dernier salon Vivatech de Paris, où il exposait en mai dernier, Abdala Dissa, le cofondateur d'Alioth System, ne manque pas d'enthousiasme pour présenter son invention : la Térébox, littéralement la boîte solaire en langue dioula. « C'est le produit le plus distribué depuis qu'on a commencé. On en a vendu au moins 35 000 au Burkina, en milieu rural et même en milieu urbain. » La Térébox est une boîte grosse comme une armoire à pharmacie, branchée sur un panneau solaire reliée à un équipement de base pour les familles burkinabè, celles qui vivent dans les zones les moins bien distribuées en réseau électrique. Christophe Tougri, cofondateur et président d'Alioth System, explique le fonctionnement de leur invention.

Système inclusif

« C'est une box intelligente qui permet d'accumuler l'énergie et de la distribuer sur plusieurs types d'utilisation. On a la lampe, on a la télé, on a le ventilateur et puis on a le système de recharge de téléphone. Dans le profil d'un utilisateur de la Sonabel qui est la société nationale d'électricité au Burkina, ce genre d'équipement correspond à quelqu'un qui est branché sur un segment de trois ampères. Le panneau solaire est sur le toit, la box à l'intérieur. On fait le système de câblage pour les lampes, il y en a six : au salon, dans les chambres ou pour la femme qui vend les cacahuètes dehors. Cela permet aux élèves qui sont sur la terrasse de pouvoir aussi lire et étudier. 

« On fournit aussi une torche, une radio qu'on donne pour permettre au chef du foyer d'être tranquille dans son fauteuil, d'écouter RFI », plaisante l'un des deux patrons d'Alioth.

Même si les composants sont fabriqués en Chine, l'assemblage de la boite électrique s'effectue à Ouagadougou grâce aux 50 employés que compte l'entreprise depuis 2017.

L'Afrique est le premier continent de l'innovation

Les deux cofondateurs ont lancé l'aventure d'Alioth System en revenant d'expatriation au Faso ont misé toutes leurs économies, soit 60 000 euros, dans ce projet un peu fou, mais sur lequel a aussi parié Orange. L'opérateur téléphonique s'est associé à Alioth en permettant le prélèvement, via Orange Money, des factures pour l'achat du kit ce dont se félicite la directrice exécutive RSE d'Orange, Elisabeth Tchounghi : « Je suis convaincu de deux choses. La première, effectivement, ces start-up apportent des réponses à des besoins locaux. Mais je vais plus loin, je pense qu'aujourd'hui, l'Afrique est le premier continent de l'innovation dans le monde. Cette créativité des start-up africaines qui évoluent justement dans un contexte parfois complexe, cette approche innovante au bénéfice de tous, je trouve que ce sont des start-up qui ont des leçons à donner au monde entier. Donc je suis absolument convaincue que l'Afrique est le continent de l'innovation pour répondre aux grands enjeux de transformation de notre siècle. »

L'un des enjeux du siècle, c'est aussi le transport propre. Or l'autre projet de Christophe Tougri et d'Abdalla Dissa, c'est de développer une formule de commercialisation de scooters et de voitures avec des batteries électriques adaptées aux fortes chaleurs du Burkina Faso.