Les tensions géopolitiques et la crise économique stimulent la demande pour l’or. C’est particulièrement vrai en Europe de l’Est où les banques centrales sont les plus gros acheteurs.
Depuis plusieurs mois, le métal jaune ne cesse de grimper. Considéré comme la valeur refuge par excellence, l’or est un actif stable en temps de paix, mais qui s’apprécie dès lors qu’il y a une crise économique, une tension géopolitique ou un conflit. Actuellement, le métal jaune vaut 35 % de plus qu’au début de l’année. Ce sont les achats des banques centrales des pays d’Europe de l’Est qui ont principalement contribué à cette envolée.
La Pologne augmente ses réserves d’orLes responsables monétaires ne cachent pas que la recherche d’un sentiment de sécurité a été leur première motivation. Dans cette région particulièrement ravagée durant la Seconde Guerre mondiale, la crainte de l’extension du conflit ukrainien est forte. À commencer par la Pologne. Voisin de l’Ukraine, ce pays qui a accueilli près de 2 millions de réfugiés sur son sol a été le plus gros acheteur d’or au monde au deuxième trimestre, selon World Gold Council.
Début octobre, le gouverneur de la Banque centrale de Pologne, Adam Glapiński, n’a pas boudé son plaisir en annonçant que les réserves d’or de son pays ont dépassé celles du Royaume-Uni. « Nous entrons dans le club exclusif des plus grands propriétaires d’or du monde », s’est réjoui le chef de la banque nationale. 420 tonnes d’or reposent actuellement dans les coffres-forts de cette institution, soit la moitié de ce que possèdent l’Inde ou le Japon.
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Les Tchèques veulent prémunir leur économie des chocsCet état d’esprit n’est pas moins présent du côté de la République tchèque. Diversifier ses réserves, protéger son économie des imprévus, c’est aussi l’objectif affiché par les Tchèques. La Banque centrale de Prague a multiplié par cinq ses réserves d’or depuis 2022. Son gouverneur prévoit d’arriver à 100 tonnes d’or dans les trois prochaines années.
Les Hongrois et les Serbes suiventLes Hongrois et les Serbes suivent ce mouvement et achètent à tour de bras. Le gouvernement serbe a fait rapatrier les stocks d’or du pays détenus à l’étranger en 2021. Et la gouverneure de la Banque centrale de Serbie, Jorgovanka Tabakovic, a supervisé un triplement des réserves d’or à 48 tonnes depuis sa prise de fonction en 2012. Conséquence : les cours de l’or montent. D’après Goldman Sachs, le métal jaune pourrait atteindre 3 000 dollars d'ici à 2025.
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