Le pétrole aux alentours des 65 dollars, un changement de cap pour les pays de l'Opep+
02 June 2025

Le pétrole aux alentours des 65 dollars, un changement de cap pour les pays de l'Opep+

Chronique des matières premières

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Le prix du pétrole stagne à son plus bas niveau depuis la pandémie. Le baril de Brent de la mer du Nord s'échange aux alentours des 65 dollars, alors qu'il dépassait les 100 dollars après l'invasion russe de l'Ukraine en 2022. Le résultat d'un changement de politique de la part des pays de l'Opep+.

Alors qu'il y a deux ans, l'Opep+, qui regroupe les pays producteurs de pétrole et leurs alliés, avait réduit l'offre volontairement en espérant de faire monter les prix, elle a décidé en avril dernier de rouvrir les vannes. Il y a trois jours, il a été décidé d'augmenter encore les volumes d'or noir mis sur le marché.

Selon les observateurs, c'est Riyad qui serait derrière ce changement de cap surprise. C'est l'Arabie saoudite qui avait fait comprendre début mai qu'elle pouvait supporter une baisse des prix pendant une période prolongée. L'Arabie saoudite semble se plier aux requêtes de Donald Trump. Peu après sa prise de fonction, le président américain avait demandé à son allié de produire davantage pour faire baisser les prix de l'or noir et par ricochet les prix à la pompe pour les consommateurs américains.

La fin du boom de schiste aux États-Unis

Mais cette stratégie n'est pas sans conséquence sur le secteur du schiste aux États-Unis. Confrontés à une accumulation de pétrole sur les marchés, les foreurs de schiste américains ont dû arrêter plusieurs de leurs plateformes pour faire face à la chute des prix. On s'attend à une baisse de production américaine de 1,1% l'année prochaine, à 13,3 millions de barils par jour.

Ces producteurs de pétrole de schiste, qui avaient fait des États-Unis le plus grand producteur mondial d'or noir, se retrouvent aujourd'hui devant la première crise majeure de leur secteur. Si les prix de brut devaient descendre à 50 dollars, la production américaine pourrait perdre jusqu'à 300 000 barils par jour. Soit davantage que la production totale de certains petits pays membres de l'Opep+. Les compagnies américaines ne pourront clairement pas suivre. Des suppressions d'emplois ont déjà commencé.

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