Le cours du cuivre au plus haut depuis 14 mois

Le cours du cuivre au plus haut depuis 14 mois

RFI
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Les difficultés d'approvisionnement en minerai de cuivre font grimper le cours du métal qui atteint son plus haut point depuis 14 mois. Le déficit en cuivre sur le marché pourrait arriver plus vite que prévu.

Difficile de dire quel est le moteur de la hausse sur le marché du cuivre, ce métal réputé pour refléter la santé de l'économie mondiale. Car comme souvent, il n'y en a pas qu'un seul. La période actuelle est d'abord marquée par une demande portée par des perspectives économiques favorables, comme l'explique un analyste de Commerzbank. Yves Jegourel, professeur titulaire de la chaire Économie des matières premières et transitions durables, au Conservatoire National des Arts et Métiers, confirme : « ces derniers mois, l'activité a repris en Chine et a créé les conditions d'une forte augmentation des cours ».

Offre insuffisante

Les craintes de voir l'approvisionnement baisser pèsent cependant de plus en plus lourd sur le marché : plusieurs sociétés minières telles qu'Anglo American ont en effet annoncé récemment une chute de leur production – les mines de Los Bronces au Chili et Quelleaveco au Pérou notamment –, voire un arrêt. C'est le cas de la mine de Cobre Panama, opérée par First Quantum.

Cette fermeture pourrait, si elle devait devenir permanente, avoir un effet considérable, selon un rapport de la banque Natixis qui prévoit un marché sous tension en 2024 tant que la production de cette mine du Panama ne reprendra pas.

Promesses zambiennes

Le surplus en cuivre anticipé par certains experts dans les deux années qui viennent semble déjà ne plus être d'actualité. L'annonce de KoBold Metals de la découverte d'un important gisement de cuivre en Zambie – mine de Mingoba – ne devrait rien changer dans l'immédiat, relève Natixis : la production ne devrait pas débuter avant 2030, au mieux.

Ces inquiétudes sur la disponibilité du minerai sont aussi alimentées par la réduction de l'activité des fonderies chinoises qui transforment le minerai en métal et qui ont décidé conjointement, au mois de mars, de ralentir le rythme. 

Tensions à court terme comme à long terme

Contrairement à l'année dernière, les prévisions de court terme sur le marché du cuivre s'accordent aujourd'hui à nouveau avec celles de long terme : à savoir un marché déficitaire, car faute d'investissements miniers suffisants, l'offre sera très limitée dans les prochaines années alors que la demande ne devrait qu'augmenter en raison de la transition énergétique, grande consommatrice de cuivre.

« Pour se rapprocher de l'équilibre dans ce contexte, le développement du recyclage s'annonce toujours aussi déterminant » rappelle un expert.

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