Le Brésil, source de stress continue du marché mondial du café
28 November 2024

Le Brésil, source de stress continue du marché mondial du café

Chronique des matières premières
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L'arabica au plus haut depuis presque 50 ans, c'est la nouvelle de cette semaine sur les marchés des matières premières. Cette hausse exceptionnelle des prix du café est alimentée, comme c'est le cas depuis plusieurs semaines déjà, par les inquiétudes qui pèsent sur la production brésilienne.

Depuis le mois de septembre, les prix du café sont suspendus à la météo brésilienne. Car c'est la période où les arbres doivent recevoir des pluies pour que la floraison se fasse correctement. Les précipitations sont arrivées en octobre et parfois même des pluies diluviennes.

Dans la plupart des régions productrices, la floraison a été exceptionnelle, à en croire les analystes de Rabobank, mais les marchés restent inquiets : ils n'ont pas de garantie sur l'évolution des fleurs qui donneront dans plusieurs mois les cerises de café dans lesquelles on trouve les grains. Le risque d'un nouvel accident climatique est loin d'être écarté.

À écouter aussiLe marché du café dans l'attente de nouvelles pluies au Brésil

L'arabica au plus haut depuis 1977

Le Brésil est le fournisseur numéro 1 en arabica, et de mauvaises nouvelles venues de ce pays-là suffisent à faire trembler les prix. D'autant que les stocks ne sont pas suffisants pour éponger une mauvaise récolte. Le résultat se traduit sur les marchés. La livre de café a atteint plus de 320 cents à la Bourse de New York cette semaine, soit un record depuis 1977. « Avec la dépréciation du real brésilien, les prix moyens du café arabica ont augmenté de 11 % par rapport à octobre », constatait Rabobank dans son dernier rapport daté du 25 novembre.

Deux sociétés exportatrices du Brésil ont d'ailleurs demandé une renégociation de leur dette, selon l'agence Bloomberg. Les prix actuels ne leur permettent plus d'assurer les risques financiers qu'ils prennent et mettent en difficulté leur trésorerie. 

Les industriels annoncent la couleur

Le café robusta, d'ordinaire réputé bon marché, n'est pas épargné non plus par cette tendance haussière des cours : le Vietnam, premier fournisseur, est lui aussi soumis à de multiples défis dont celui du climat. La nouvelle récolte a débuté fin octobre sous des pluies diluviennes. Elle est estimée à 27 millions de sacs de 60 kg par l'Association vietnamienne du café. La tonne de Robusta qui avait atteint plus de 5 800 dollars en septembre vaut toujours plus de 5 000 dollars à la bourse de Londres.

Les industriels ont annoncé la couleur et commencent à répercuter ces niveaux de prix inédits : Nestlé a annoncé, il y a quelques jours, de nouvelles hausses et travaille sur des formats de conditionnement plus petits. J.M. Smucker, un groupe américain, a déjà lui réalisé une première hausse de prix en juin et une seconde en octobre.