L'Arabie saoudite poursuit ses projets en vue de devenir un acteur important sur le marché des ressources indispensables à la transition énergétique : le pays a conclu le 26 novembre neuf accords d'investissement dans les métaux et l'exploitation minière d'une valeur de plus de 9,32 milliards de dollars.
Les deux principaux contributeurs à ce projet d’investissement sont le conglomérat pétrolier indien Vedanta et le groupe minier chinois Zijin. À eux deux, ils vont investir 3,5 milliards de dollars dans des infrastructures de raffinage et des fonderies de cuivre et de zinc.
La demande annuelle mondiale de minerais et de métaux critiques sera multipliée par 3,5 d'ici à 2030, selon l’Agence internationale de l’énergie. Ces métaux sont très recherchés, notamment pour leur utilisation dans les véhicules électriques, mais aussi avec l’essor de l’intelligence artificielle et le développement des centres de données informatiques. L’Arabie saoudite a parfaitement intégré ce paramètre dans sa stratégie de l’après pétrole et a une carte à jouer évidente : le pays regorge en effet de ressources inexploitées. La Saudi Geological Survey (SGS) a répertorié la présence de plus de 48 minerais dans ses sous-sols, riches en cuivre, en or, en nickel, en bauxite, en lithium et en manganèse. Le potentiel des réserves minières saoudiennes est évalué à au moins 2 500 milliards de dollars.
Le Royaume veut se donner les moyens de les exploiter et souhaite investir 46 milliards de dollars dans le secteur minier d'ici à 2030 en attirant des fonds privés. Pour les investisseurs, le pays a de nombreux atouts, de par son positionnement entre les pays riches en minerais et en métaux d’Asie centrale et d’Afrique, mais aussi grâce à une énergie abondante et bon marché nécessaire pour la transformation ainsi qu'un accès à d'importants pools de capitaux.
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« Super région » des mineraisDans le cadre de son programme Vision 2030, visant à diversifier son économie et réduire sa dépendance aux combustibles fossiles, l'Arabie saoudite veut devenir une plaque tournante dans les chaînes d’approvisionnement mondiales de métaux et de minerais et devenir une alternative au géant chinois. La Chine contrôle aujourd'hui une grande partie du raffinage mondial du cobalt, du lithium, du nickel et du graphite, utilisés dans la fabrication des batteries électriques au lithium.
Le Royaume pourrait ainsi devenir un élément central de la nouvelle « super région » des minerais, un concept présenté cette année à Riyad au Future Minerals Forum, un rendez-vous organisé par les Saoudiens et devenu un incontournable du secteur. L'Arabie saoudite devra cependant faire avec la concurrence régionale, notamment de l’Iran et de l’Algérie qui développent leurs propres projets d’expansion.
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