Le groupe minier français Eramet a un nouveau directeur général. Il s'appelle Paulo Castellari et a travaillé chez le géant du secteur, anglo-américain, de 2003 à 2015. Christel Bories, qui cumulait les deux fonctions, reste présidente. Cette nomination ne devrait que renforcer l'ambition d'Eramet à l'international.
Il y a une dizaine d'années, le groupe français était essentiellement connu pour son activité métallurgique, c'est-à-dire de transformation du minerai en métaux. Les mines d'Eramet servaient avant tout à faire tourner les usines, explique Cristel Bories au journal Les Echos.
En quelques années le groupe a cédé plusieurs entreprises, dont Aubert&Duval, et s'est recentré sur la production minière tout en se diversifiant : aujourd'hui Eramet est présent dans le nickel en Nouvelle-Calédonie et en Indonésie – projet Weda Bay avec le sidérurgiste chinois Tsingshan –, dans le lithium en Argentine, et bien sûr toujours dans le manganèse au Gabon où le groupe exploite la plus grande mine au monde de ce minerai qui entre dans la composition des aciers.
Une « petite » multinationaleEramet reste une « petite multinationale », relève un expert du secteur minier, mais le CV du nouveau directeur général est tout indiqué « pour accompagner un groupe qui grossit », selon un autre interlocuteur. L'expérience de Paulo Castellari plaide pour une présence plus forte encore à l'international, en particulier en Amérique latine, continent qu'il connaît bien : il est brésilien, mais a surtout travaillé des années au Brésil, pour le géant minier anglo-américain.
Sur le continent, Eramet a aussi jeté son dévolu sur le Chili : le groupe a acquis une concession de lithium, mais doit encore franchir plusieurs étapes pour rentrer dans une phase opérationnelle.
L'Afrique, un terrain à consoliderLa présence française contestée ouvertement dans plusieurs pays d'Afrique est une donnée que n'importe quel investisseur doit aujourd'hui intégrer. « Le nouveau directeur ne prendra pas de risque et ne partira pas sur des terrains qui ne sont pas déjà maitrisés » confirme quelqu'un qui l'a rencontré, mais Eramet n'affiche aucune volonté de se détourner du continent, au contraire. Le projet serait plutôt de consolider les acquis, que ce soit au Sénégal où le groupe exploite des sables minéralisés ou au Gabon, pays auquel le nouveau directeur général a réservé une de ses premières visites de terrain.