En Côte d’Ivoire, la production de la filière avicole est en hausse
29 July 2025

En Côte d’Ivoire, la production de la filière avicole est en hausse

Chronique des matières premières

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En Côte d'Ivoire, le secteur avicole emploie plusieurs milliers de personnes. Le ministère des Ressources animales et halieutiques estime que 95% des besoins sont couverts, même si des efforts doivent encore être fournis afin d’éviter la dépendance avec l’importation d’œufs à couver.

De notre correspondante en Côte d'Ivoire,

Entre 2010 et 2024, la production de viande de volaille est passée de 23 000 à 114 000 tonnes, selon l’Ipravi, l’interprofession avicole de Côte d’Ivoire. « Au plan économique et social, la filière avicole représente un chiffre d’affaires de 450 milliards de francs CFA en 2024 contre 80 milliards en 2010 », affirme Sylvain Gotta, le président de l’Ipravi. Cette filière génère près de 300 000 emplois directs et indirects en 2024, d’après les données de cette organisation. « Ce secteur couvre les besoins des Ivoiriens, qui consomment 5 kg de viande de volaille par habitant et par an », soutient le président de l’Ipravi.  

Soutien de l’État à la filière 

On part pourtant de loin, puisque les producteurs se sont longtemps heurtés à des problèmes de formation. Ou encore à des difficultés d’accès au marché, car il était auparavant dominé par les poulets importés d’Europe.   

Mais depuis 2000, le gouvernement a mis en place une politique de compensation pour réduire la concurrence avec les produits importés. « Cette politique se matérialise notamment par une taxe. Les ressources tirées de cette manne sont réinjectées dans l’accompagnement des producteurs locaux », explique Gouebini Dougnon, le directeur de cabinet adjoint au ministère des Ressources animales et Halieutiques. « Cela a créé de la place pour les producteurs locaux, qui ont pu accéder au marché », poursuit cette source. De son côté, le secteur privé s’est engagé à investir également dans la filière.  

Pour autant, certains aspects peuvent encore être améliorés. « La filière est devancée par la viande de brousse et la viande bovine : il faudrait encore encourager la consommation de volaille par habitant », reconnait un acteur du secteur.  

Autre interrogation : le recours encore élevé aux OAC, les œufs à couver, issus de l’importation. Près de 60% des acteurs de la filière sont concernés, indique l’Interprofession avicole. « Le prix des poussins a augmenté : il est passé de 480 à 650 francs CFA par tête », explique Pétré Fabiola, responsable technique de la ferme Kloklo Premium. « Il n’y a pas assez de poussins et souvent, on se retrouve avec des poussins de moindre qualité », regrette cette responsable.

« Pour être autosuffisant, préconise cette entrepreneure, il faut former les jeunes à la génétique afin de travailler sur des races de volailles purement locales ». D’après le ministère des Ressources animales, plusieurs projets sont en cours pour développer des fermes d’élevage de reproducteurs d'ici à 2030. Un projet dans lequel le secteur privé promet d’augmenter ses investissements, indique Sylvain Gotta, le président de l’Interprofession avicole.

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