Ce projet de gazoduc en Alaska qui pourrait intéresser l'Asie
11 March 2025

Ce projet de gazoduc en Alaska qui pourrait intéresser l'Asie

Chronique des matières premières
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Annoncé le 4 mars par Donald Trump devant le Congrès, un immense projet de gazoduc en Alaska intéresserait éventuellement le Japon et la Corée du Sud. Les deux pays se disent prêts à y investir. Mais pas avant d'engager des discussions sur des droits de douane avec Washington.

C'est un vieux serpent de mer qui refait surface actuellement. L'idée de construire un gazoduc en Alaska existe depuis la découverte, en 1967, de vastes réserves de gaz et de pétrole sur la côte nord de ce territoire américain d'une superficie de 1,7 million de km².

Un premier projet des années 1970 avait été vite abandonné, faute de financement. Un autre, soutenu par l'ancienne gouverneure républicaine, Sarah Palin, dans les années 2000, a connu le même sort. Cette fois, Donald Trump persiste et signe : l'immense projet Alaska LNG (gaz naturel liquéfié) verra le jour.

Un immense gazoduc de 1 300 km de long

Ce projet consiste à acheminer du gaz naturel du nord de l'Alaska sur près de 1 300 kilomètres vers le sud de l'État. C'est là-bas, près de la ville d'Anchorage, que le gaz serait transformé dans une usine de liquéfaction et transporté par navires vers l'Asie de l'Est, son principal débouché.

Porté par le groupe américain Glenfarne, le gazoduc ne devrait pas être opérationnel avant 2030 au mieux. Sa production de 20 millions de tonnes de GNL représenterait le quart des exportations annuelles des États-Unis, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.

Coût estimé du projet : 44 milliards de dollars. Sachant que le gazoduc devra être entièrement enterré, il pourrait coûter beaucoup plus. Dès lors, une question : qui va payer ?

Tokyo reste prudent

Selon Donald Trump, le Japon, la Corée du Sud et d'autres nations souhaitent être les partenaires des Américains. S'il est vrai que les Philippines et Taïwan ont fait part de leur intérêt, pour Séoul, les discussions sont en cours.

Le Premier ministre japonais, lui, semble prendre son temps. Shigeru Ishiba a rappelé que la contribution du Japon à l'économie américaine était déjà significative via les investissements nippons. Tokyo lance un appel pour que les États-Unis reviennent à la table des négociations sur les droits de douane. Une condition à peine voilée pour que le projet dans le nord de l'Alaska puisse un jour bénéficier du soutien du Japon.

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