Avez-vous déjà entendu parler de la Sartidia perrieri ? C’est ou plutôt c’était une espèce d’herbe gracieuse d’une cinquantaine de centimètres qui se terminait par une jolie touffe gracile. Elle a été vue pour la dernière fois à Madagascar en 1914 à 1 900 mètres d’altitude dans une savane arborée près d’Antsirabe. Depuis, plus de nouvelles...
Les scientifiques l’ont pourtant cherchée, ils ont ratissé les collines et les montagnes malgaches, mais partout où elle aurait pu être, il y avait du bétail en train de brouter, des feux pour défricher ou des gens qui faisaient pousser du riz… La Sartidia perrieri a disparu et ne reviendra jamais. Ce n’est qu’une herbe, me direz-vous, mais il y a des centaines d’espèces végétales qui ont disparu à cause des activités humaines, or les plantes soutiennent toute la vie sur Terre.
Un sanctuaire pour les espèces végétales menacées du monde entier à BrestOn associe les espèces disparues au monde animal, beaucoup moins aux plantes. Pourtant, le changement climatique, les activités humaines ou l’urbanisation mettent en péril la biodiversité végétale. À Brest, dans l'ouest de la France, un conservatoire botanique s'est donné pour mission à sa création au début des années 1970 de sauvegarder les espèces menacées d'extinction. On trouve dans sa banque de graines 2 200 espèces menacées, venues de partout dans le monde, notamment des plus hauts lieux de biodiversité comme les îles Maurice, Madère, les Canaries, Juan Fernandez... Certaines plantes éteintes dans la nature ont pu être réintroduites grâce au savoir-faire pointu de l'établissement. Virginie de Rocquigny a pu visiter ce jardin unique au monde. Reportage.
À lire aussiPlantes : disparition ? Action !
Les gardiens de la biodiversité en ColombieOn les appelle semences traditionnelles, anciennes, créoles, natives ou locales. Les paysans ont su, au fil des siècles et des millénaires, les sélectionner pour les adapter aux maladies et aux climats locaux. En Colombie, comme dans plusieurs pays du monde, elles sont aujourd’hui menacées et n’assurent plus la souveraineté alimentaire du pays.
Et c’est pour conserver la diversité exceptionnelle de ces variétés que se met en place un réseau national de semences avec l’appui de l’ONG Swissaid. L’objectif : recenser, valoriser et défendre les semences traditionnelles et les savoir-faire qui leur sont associés avec la création de 15 maisons des semences réparties dans tout le pays. Nous suivons Pierre Lefèvre qui est allé enquêter en Colombie.
À lire aussiLes semences : un enjeu de souveraineté alimentaire !