C'est pas du vent
C'est pas du vent

C'est pas du vent

Jamais une espèce vivante n'a eu sur la Terre autant d'impact que l'Homme, pourtant nous n'avons qu’une planète. Aujourd’hui, le monde prend conscience que nos modes de développement ne sont pas durables et que nous allons devoir profondément changer notre rapport à la nature pour préserver la vie sur terre. Anne-Cécile Bras vous propose de rendre compte de cette actualité sur tous les continents, pour décrypter les avancées ou les reculs de nos actions face à notre environnement en devenir. Une émission réalisée par François Porcheron, coordonnée par Caroline Filliette. *** Diffusions le mercredi (pour Le Club de C'est pas du vent), le jeudi et le vendredi vers toutes cibles à 14h10 TU et 23h10 TU. 

Comment nourrir le monde quand nous serons 10 milliards en 2050 ?
29 November 2024
Comment nourrir le monde quand nous serons 10 milliards en 2050 ?

Aujourd’hui, 10% de la population mondiale ne mange pas à sa faim, alors comment allons-nous nourrir en 2050 quand nous serons 10 milliards ? D’autant que nous savons désormais que l’agriculture produit des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique et qu’elle détruit le vivant si nous n’adoptons pas des techniques durables à grande échelle !

À l’occasion de ses 40 ans, le CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement a réuni, cette semaine, à Paris de nombreux experts pour explorer des pistes de solutions. Cet organisme mobilise des chercheurs français en partenariat avec des chercheurs locaux dans plus de 100 pays pour améliorer la souveraineté alimentaire...

Avec

- Andry Rasamimanana,directeur technique du Ceffel, organisation paysanne et de formation agricole, Madagascar

- Faridath Aboudou, du laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale (LARES), organisation non gouvernementale, chargée d’animation de la plateforme « Aidote Minanwanou » composée de femmes artisanes transformatrices de niébé, Bénin

- Florence (Angaba) Fonteh, professeur (The University of Bamenda, Cameroun), vice-doyenne pour la recherche et la coopération à l’Université de Bamenda au Cameroun. Elle mène des recherches et enseigne en sciences des aliments et nutrition, mais aussi dans le domaine des productions animales. Elle est membre du Conseil scientifique du Cirad

- Eric Malézieux, agronome, Cirad. Ses thèmes principaux de recherche et d’expertise portent sur l’agronomie des systèmes de culture tropicaux, avec un focus sur l’agroécologie, l’agroforesterie et l’horticulture et leurs interactions. Ses travaux récents portent sur le développement de l’agronomie...

«Nourrir la planète en 2050», à l'occasion des 40 ans du Cirad.

Traité sur le plastique : il y en a partout, c’est la panique !
28 November 2024
Traité sur le plastique : il y en a partout, c’est la panique !

Est-ce que le traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique qui se négocie cette semaine en Corée est à la hauteur de l’enjeu ? À savoir un scandale sanitaire mondial puisque nous buvons, mangeons et respirons du plastique tous les jours...

Vous reprendrez bien un peu de plastique ? Non, et bien si… et malgré vous, car le plastique est partout !!! Cela fait plus d'un siècle que nous générons, produisons et jetons des déchets plastiques issus du pétrole. Chaque année, 460 millions de tonnes de plastique ont été mises sur le marché. Cette pollution s’est donc insidieusement enkystée partout. Dans l’air, dans l’eau, dans les sols, mais aussi dans notre corps !!! Jusqu’à présent, nous savions que nous avions des microplastiques et plus petits même des nanoplastiques dans notre foie et dans nos reins puisque ce sont les lieux de passage des aliments que nous consommons. Les scientifiques en ont aussi découvert dans nos organes reproducteurs, dans nos poumons, nos artères et notre cœur, et même jusque dans notre cerveau !!! Des chercheurs de l'Université du Nouveau Mexique ont prélevé 91 échantillons de cerveaux de patients décédés entre 2016 et 2024. Ils contenaient tous des microplastiques et même 10 à 20 fois plus que dans les reins et le foie. Car le cerveau reçoit des flux sanguins importants et aucune barrière ne les empêche d’atteindre notre matière grise !!! Pour l'instant, on ignore les conséquences exactes d'une telle pollution cérébrale mais ce qui est certain, c’est que les concentrations de plastiques trouvées dans les cerveaux de 2024 comparées à celles des cerveaux de 2016 ont augmenté de plus de 50%.

Pour combattre ce fléau, les négociateurs de 175 pays sont réunis à Busan, en Corée du Sud, sous l'égide de l'ONU depuis lundi (25 novembre 2024) et jusqu'au 1er décembre pour s'entendre sur un traité mondial contre cette pollution plastique.

Avec Rosalie Mann, présidente fondatrice de No More Plastic Foundation, leader dans le domaine du développement durable pour son ouvrage No More Plastic : comment le plastique ruine notre santé

Philippe Bolo (député du Maine et Loire, engagé pour la réduction de la pollution plastique) par téléphone depuis Busan, en Corée, où se tiennent actuellement des négociations pour un traité sur la pollution plastique.

Agir pour l'eau
22 November 2024
Agir pour l'eau

L’eau, nous la buvons évidemment mais nous la mangeons aussi. Savez-vous par exemple que pour produire 1kg de bœuf, nous avons besoin de 15 000 litres d’eau, au passage c’est 150 fois plus que pour faire pousser un kilo de légumes ! L’eau : nous la portons aussi : la fabrication d’un jean, du champ à nos jambes, consomme 11 000 litres.

La production de notre smartphone absorbe aussi de l’eau : de l’extraction des matières premières à son assemblage, ce petit objet nécessite en moyenne 13 000 litres !!! Et n’oublions pas l’eau nécessaire au refroidissement des data-centers qui se multiplient à une vitesse vertigineuse notamment grâce à la formidable Intelligence Artificielle. 

Nos besoins ne cessent d’augmenter mais la ressource, elle, n’est pas illimitée. Déjà dans certaines régions, chaque goutte compte. Nous vous emmènerons dans un pays très aride : au Cap-vert ! Sur l’île de Sao Nicolau, la population survit grâce à une galerie creusée dans la montagne qui capte l’eau qui irrigue les champs, mais le niveau baisse chaque année… Mais même si vous vivez dans une région où l’eau abonde, savoir l’économiser s’apprend et c’est justement le travail de notre invitée Charlène Descollonges, ingénieure hydrologue engagée pour préserver l’eau et l’ensemble du vivant. Son ouvrage Agir pour l'eau, vient de paraître aux Éditions Tana.

Reportage de Quentin Bleuzen au Cap-Vert  « L'archipel du Cap-Vert est extrêmement aride, la plupart des îles subissent de plein fouet le réchauffement climatique et les agriculteurs cap-verdiens essuient chaque année de nouvelles sécheresses. Ce n'est pas le cas de la vallée de Fajã à São Nicolau, qui reste verte toute l'année grâce à un ingénieux système d'irrigation. Une galerie drainante de 2 kilomètres de long, creusée dans la montagne entre 1980 et 1986, permet de récolter l'eau d'une nappe souterraine, se trouvant à 200 mètres de profondeur et de la redistribuer grâce à un réseau de tuyaux bien entretenu. Alors que la plupart des autres îles de l'archipel sont en difficulté, São Nicolau fait figure d'exception et produit toute l'année de nombreux fruits et légumes… »

COP29 : qui va payer l'inaction ?
15 November 2024
COP29 : qui va payer l'inaction ?

Alors que des représentants de 198 pays sont réunis depuis lundi (11 novembre 2024) et pour deux semaines à Bakou en Azerbaïdjan, pour la 29ème conférence des Nations unies sur le changement climatique : le constat de notre inaction est sévère ! Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’année 2024 devrait être l’année la plus chaude jamais observée depuis l’ère pré-industrielle, en gros depuis la seconde moitié du XIXè siècle.

Et pas qu’un peu puisqu’avec nos activités, nous avons émis suffisamment de gaz à effet de serre pour retenir la chaleur du soleil et augmenter la température moyenne de cette planète de plus de 1,5 degré !

Pourtant, en 2015, plus de 195 pays s’étaient engagés à ne pas dépasser ce seuil symbolique en ratifiant l’Accord de Paris. Les centaines de scientifiques du Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat le répète inlassablement : chaque dixième de degré d'augmentation des températures aggrave les effets du changement climatique. Mais ce seuil de 1,5°C représente un niveau de réchauffement où les dommages deviennent si étendus et si sévères qu'ils menacent les économies, les écosystèmes et l'agriculture.

Et s’il y a un continent où ces « dommages » sont catastrophiques, c’est en Afrique ! Rien que cette année, plus de 7 millions de personnes y ont été touchées par des inondations : un triste record ! Dans cette émission, nous vous emmènerons au nord du Congo-Brazzaville, dans le département de la Likouala, où après une année 2023 terrible, les habitants observent à nouveau avec angoisse la montée des eaux de l’Oubangui et nous verrons avec notre invité Komi John Gavlo quelles sont les pistes de solutions à explorer pour limiter l’ampleur de ces catastrophes.

Un reportage d'Amélie Tulet et de Cyril Étienne que vous pouvez retrouver en vidéo sur la chaîne Youtube de RFI.

Éclairage avec Komi John Gavlo, responsable de la Division d’appui technique aux pays de l’African Risk Capacity.

La Vjosa : en Albanie, l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe, menacé par le tourisme...
08 November 2024
La Vjosa : en Albanie, l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe, menacé par le tourisme...

Direction l’Albanie. Ce petit pays du sud-est de l’Europe abrite l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe. Mais ce refuge de biodiversité est désormais menacé par l’explosion du tourisme de masse et la construction d’infrastructures dans des zones naturelles fragiles. Reportage de Louis Seiller. 

On les connait davantage sous le nom de zones humides. Ce sont les marais, les tourbières, les étangs, les lagons, les rivières. Elles nous rendent d’immenses services depuis des siècles, sans que nous en mesurions réellement l’importance. Mais depuis que ces zones sont menacées par les activités humaines, notre regard sur ces terres d’eau change et c’est tant mieux car sans elles, point de vie. Notre invité, Tobias Salathé, spécialiste des zones humides, coordinateur du projet Terres d’eau pour la fondation Tour du Valat et auteur de Les terres d’eau, aux éditions Buchet Chastel, nous dira que face aux bouleversements qui nous menacent, climat, biodiversité, pollution, la solution est peut-être dans ces terres d’eau.

Et puis nous partirons en Albanie, un petit pays du sud-est de l’Europe pour parler de gestion de l’eau, alors que la pression est de plus en plus forte sur le Delta de la Vjosa, l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe, notre reporter Louis Seiller a suivi une équipe de biologistes partie explorer et étudier la richesse de ce delta. Reportage à suivre dans l’émission.