Chez Michelin, la colère des salariés au siège de l'entreprise à Clermont-Ferrand. Une grève en soutien aux usines de Vannes et de Cholet. Après Volkswagen, c'est au tour du numéro un mondial des pneus d'annoncer un plan social. Serait-ce une lame de fond qui touche l'industrie européenne ?
Chez Michelin, les salariés expriment leur colère au siège de l'entreprise à Clermont-Ferrand. Un débrayage initié par la CGT en soutien à leurs collègues de Vannes et de Cholet concernés par des suppressions d'emplois. Après le constructeur de voitures allemand Volkswagen, c'est au tour du numéro un mondial des pneus d'annoncer un plan social. Des annonces qui ont fait l'effet d'une bombe. Serait-ce une lame de fond qui touche l'industrie européenne ?
L’automobile et l’industrie de la chimie en criseDepuis plusieurs années des crises couvent un peu partout en Europe. À commencer par celle qui touche l'automobile. Volkswagen cherche à réduire ses coûts et à économiser quatre milliards d'euros. Avec à la clé des emplois détruits et des fermetures d'usines. Le premier groupe automobile européen vend moins, notamment en Chine, son principal marché. C'est aussi l'effondrement de l'activité qui est à l'origine de la fermeture avant 2026 de deux sites de Michelin dans l'ouest de la France. 1200 personnes vont perdre leur travail.
Les équipementiers automobiles souffrent aussi. 32 000 emplois détruits en Europe chez les sous-traitants des grands groupes. La faute à la stagnation des ventes, aux prix élevés de l'énergie et à la concurrence chinoise qui provoque par ailleurs l'effondrement de l'industrie de la chimie européenne.
Les difficultés d’AuchanLa crise n'épargne pas la grande distribution. Si Leclerc, Système U ou Intermarché tirent leur épingle du jeu, Auchan est en difficulté. 2 400 postes doivent être supprimés. Durant des années, le groupe pouvait compter sur ses activités à l'international pour essuyer les pertes françaises. Mais après avoir quitté l'Italie en 2019 et la Chine l'année suivante, Auchan s'apprêterait à abandonner sa principale bouée de sauvetage : la Russie. Si la flambée des prix a contribué à augmenter le chiffre d'affaires de la grande distribution, elle a aussi grignoté le pouvoir d'achat des consommateurs. Les clients dépensent moins dans les grandes surfaces.
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La filière sidérurgique en panneOutre l'automobile, la chimie et la grande distribution, la sidérurgie européenne tire aussi la sonnette d'alarme. La production pâtit de la faiblesse de la demande et de la concurrence asiatique. La crise s'est aggravée cet été avec une faillite des aciéries de Liberty Steel en Pologne et en République tchèque. Elle risque ainsi de se propager à d'autres secteurs : les énergies éolienne et solaire, la construction, l’électroménager, la production de machines, la défense et les équipements techniques.
Les exportations européennes tributaires du marché américainÀ cette situation critique pour l'industrie européenne, s'ajoute la menace des droits de douanes que Donald Trump, fraichement élu président, veut imposer aux importations du monde entier. Or, l'UE est de plus en plus dépendante du marché américain pour ses exportations. Ce qui la rend vulnérable aux chocs potentiels de la future politique commerciale des États-Unis.