Les grands patrons américains se pressent pour rencontrer Donald Trump dans sa résidence de Mar a Lago en Floride. Ce mercredi soir, c’est Jeff Bezos, le patron d’Amazon qui s’y est rendu. Tous ont le même objectif: courtiser le futur président américain.
C'est un nouveau phénomène chez les patrons américains: la « Trumpmania ». Un grand nombre d'entre eux n’ont pas attendu son arrivée aux affaires le 20 janvier prochain pour rencontrer Donald Trump. Mark Zuckerberg, le patron de Meta, maison-mère de Facebook, celui de Google, Sundar Pichai ou encore Jeff Bezos la nuit dernière. Les PDG de Meta et d'Amazon qui vont donner un million de dollars au fonds d'investiture de Donald Trump !
À lire aussiÉtats-Unis: les milliardaires de la tech se mettent en rang pour s’attirer les bonnes grâces de Trump
Pourtant, ces visages et leurs gigantesques groupes n'ont pas toujours été en bons termes avec Donald Trump. Durant son premier mandat, une grande partie du monde économique faisait front contre lui. Cela parce qu'historiquement, les grandes entreprises de la Silicon Valley sont plutôt des soutiens démocrates. Deux exemples significatifs : celui de Mark Zuckerberg, que Donald Trump considérait comme un ennemi du peuple, ne supportant pas d'avoir été banni de Facebook après l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Et puis Jeff Bezos. Lui, c'est parce qu'il est propriétaire du Washington Post, journal qui a publié plusieurs articles à charge à l'encontre de Donald Trump !
Être dans les bonnes grâces de Donald TrumpJeff Bezos est aussi le patron de Blue Origin, entreprise spécialisée dans le spatial. Puisque Blue Origin a plusieurs contrats avec le gouvernement, il s'agirait donc de continuer à faire des affaires avec la future administration Trump. Et puis il est important de bien s'entendre avec le futur président américain, car il agit très souvent seul, sans ses conseillers. On l'a constaté entre 2017 et 2021 : faire partie de son cercle est donc essentiel.
Des patrons a minima pragmatiquesDonald Trump entend mener son programme à bien. C'est exactement pour ça que les grands patrons le courtisent. Ce qui plait, c'est qu'il est très pro-business avec un programme basé sur la dérégulation massive et la baisse des taxes. Ils espèrent une présidence Trump 2.0.
Ce qui plait moins, ce sont les hausses des droits de douane qu'il entend appliquer. Si on peut penser que ces mesures protectionnistes peuvent à court terme augmenter le profit des entreprises américaines, celles qui dépendent de fournisseurs étrangers vont être très pénalisées.
L'idée est donc de le faire changer d'avis à ce sujet, tout comme en ce qui concerne l'immigration. Quelque 3,3 millions de migrants sont titulaires de permis de travail temporaires. S'ils devaient quitter le pays, ce serait dramatique pour les entreprises, petites comme grandes d'ailleurs.
À lire aussiÉtats-Unis: Donald Trump détaille son programme radical sur l'immigration
Donc concrètement, tous les grands patrons, s'ils soutiennent à présent Donald Trump, c'est parce qu'ils y voient un intérêt, certainement par pragmatisme, sûrement par opportunisme, peut-être par arrivisme. Comme dit l'adage, « sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis », ça, les patrons américains l'ont parfaitement compris !