L'intelligence artificielle, nouvel atout caché des salariés
01 May 2025

L'intelligence artificielle, nouvel atout caché des salariés

Aujourd'hui l'économie

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En ce 1er-Mai, journée internationale des droits des travailleurs, focus sur l'essor discret mais puissant de l'intelligence artificielle dans le monde professionnel. Si elle promet des gains de productivité impressionnants, son usage reste encore largement dissimulé dans les entreprises, par crainte des jugements. Décryptage.

Selon plusieurs études, l'intelligence artificielle permettrait de réduire de 30 à 40% le temps passé sur certaines tâches précises. En clair, plus de productivité pour les salariés, plus de valeur ajoutée, et, au final, davantage de richesse. D'après des travaux menés par des chercheurs de HEC, et selon Google, l'usage de l'IA générative permettrait d'économiser 122 heures de travail par an, soit plus de trois semaines, notamment sur des tâches administratives ou créatives comme la rédaction d'e-mails ou la création de synthèses.

Des gains de productivité, mais dans l'ombre

Mais cette amélioration ne profite pas toujours pleinement aux entreprises : près de 7 salariés sur 10 qui utilisent l'IA préfèrent ne pas le dire à leur hiérarchie. Ce phénomène, baptisé « shadow adoption » (« adoption cachée», en anglais) s'explique par la peur d'être jugé comme paresseux. Une défiance renforcée par le fait que 73 % des managers sous-estiment l'effort fourni lorsqu'une IA est utilisée et sont parfois incapables de détecter si un travail est réalisé seul ou avec assistance, allant jusqu'à suspecter l'usage d'IA même lorsqu'il n'y en a pas.

Vers une reconnaissance positive de l'usage de l'IA

Face à cette situation, plusieurs pistes émergent pour changer les mentalités. D'abord, réviser la perception de l'intelligence artificielle : un salarié plus productif grâce à l'IA, c'est aussi un bénéfice pour l'entreprise. Encourager la transparence est également essentiel. Par exemple, un cabinet d'avocats en Angleterre a décidé de récompenser les collaborateurs qui utilisent ouvertement des IA génératives en créant des « prompts » efficaces, leur offrant ainsi des bonus sur salaire.

L'idée principale est donc de ne plus considérer l'IA comme un substitut au travail, mais comme un outil au service du collectif. Former les managers à évaluer la qualité du travail plutôt que le temps passé et mettre en place des incitations pourraient permettre d'intégrer durablement l'IA dans les pratiques professionnelles, pour renforcer à la fois productivité et compétitivité.