La politique énergétique de Donald Trump pèse sur l'économie américaine
02 May 2025

La politique énergétique de Donald Trump pèse sur l'économie américaine

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Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump enchaîne les coupes budgétaires, notamment dans le secteur des énergies propres. Résultat : des milliers d’emplois supprimés, des projets abandonnés et des milliards d’investissements menacés. Décryptage.

En un peu plus de 100 jours au pouvoir, l’administration Trump a signé pas moins de 26 décrets visant principalement à démanteler les politiques de son prédécesseur Joe Biden. D’après l’ONG Climate Power, cela a déjà entraîné la suppression de 20 000 emplois dans les énergies propres. Ce sont autant de projets abandonnés et de milliards de dollars d’investissements remis en cause. Parmi les mesures emblématiques : la suspension des subventions pour les véhicules électriques ou encore l’annulation de crédits d’impôt pour les filières éolienne et solaire. Le Financial Times cite notamment l’exemple d’un projet de construction d’une usine de batteries en Arizona, abandonné en février dernier. Un investissement de 850 millions de dollars envolé et 3 000 emplois directs supprimés. Autre exemple : un fabricant de panneaux solaires dans le Michigan a gelé l’intégralité de ses recrutements. Résultat, ce sont 1 200 postes qui restent aujourd’hui vacants. 

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Une stratégie fossile assumée par la présidence 

Ces deux cas illustrent une vraie tendance. Toujours selon Climate Power, près de 100 projets dans les énergies propres ont été annulés, retardés ou suspendus au premier trimestre 2025, soit entre janvier et mars seulement. Cela représente environ 7 milliards de dollars de pertes potentielles, selon le MIT (Massachusetts Institute of Technology). Cette orientation découle d’une ambition assumée de Donald Trump : redonner la priorité au pétrole, au gaz et au charbon.

Dès le début de son mandat, il a déclaré l’« urgence énergétique nationale », un dispositif qui permet de lever les restrictions sur le forage et l’exploitation minière. Le président américain a aussi multiplié les décrets pour annuler les réglementations environnementales. Pourtant, le charbon, par exemple, ne représente plus que 20% de l’électricité produite aux États-Unis. Et les géants du secteur n’envisagent plus de construire de nouvelles centrales, jugées non rentables. 

Une inquiétude scientifique dans un contexte économique tendu 

En parallèle, l’administration Trump s’en prend aussi aux institutions scientifiques. Les mentions du changement climatique ont disparu des sites gouvernementaux, et la communauté scientifique américaine s’inquiète. Certains chercheurs n’excluent plus de quitter le pays pour poursuivre leurs travaux en Europe, où les conditions de recherche seraient plus favorables. Tout cela intervient dans un contexte économique fragile.

L’économie américaine s’est contractée au premier trimestre, principalement à cause de l’impact des droits de douane. Et sur le plan énergétique, la nouvelle orientation présidentielle suscite des doutes. Si Joe Biden pariait sur la transition verte pour relancer croissance et production, Donald Trump affirme, lui, vouloir améliorer le pouvoir d’achat. Pourtant, plusieurs projections indiquent que les factures d’énergie pourraient augmenter de 100 dollars par an et par foyer d'ici à 2035 si son plan était mis en œuvre. 

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