BCE: les taux d’intérêts vont-ils enfin baisser en Europe?

BCE: les taux d’intérêts vont-ils enfin baisser en Europe?

RFI
00:03:01
Link

About this episode

 En Europe, maintenant que l'inflation apparait sous contrôle, les taux d'intérêts vont-ils enfin redescendre à des niveaux plus abordables ? C'est au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne d'en décider. À l'issue de sa réunion prévue ce jeudi à Francfort, sa présidente, Christine Lagarde, devrait faire connaitre ses intentions.

Christine Lagarde pourrait même annoncer dès ce jeudi une première réduction de son taux directeur, parient les plus audacieux. Mais il faut reconnaître qu'ils sont ultra-minoritaires. Chacun sait que les banquiers centraux détestent les effets de surprise et préfèrent communiquer leurs intentions longtemps à l’avance, histoire d’éviter un coup de chaud sur les marchés. Mais cette option fait partie des multiples hypothèses discutées par les experts. Le sujet passionne sur les marchés obligataires où les traders font des paris sur le calendrier qui sera annoncé tout à l’heure, avec une première baisse des taux européens envisagée en juin, lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs. Ils sont nombreux à penser que la BCE agira plus vite et plus fort que la Réserve Fédérale.

À lire aussiLa Fed et la BCE à la manœuvre face à l’inflation

Une baisse des taux très attendue en juin

Ils estiment qu’elle pourrait couper son taux de 1 % en 2024, contre 0,65 % seulement pour la Banque centrale des États-Unis. Pour mémoire, le taux directeur de la BCE est à 4 % et celui de la Fed à 5,5 %. Emprunter coûte beaucoup plus cher aux États-Unis. La Banque centrale européenne va sans doute devancer la Fed parce que l’inflation a vraiment reculé en Europe. Elle n'est plus qu'à 2,4 % en zone euro, elle se rapproche donc de l'objectif de la bonne inflation fixé à 2 %. Il n’y a plus lieu de maintenir la pression sur les taux d’intérêt. Tandis qu’aux États-Unis, c’est l’inverse. L’inflation est repartie à la hausse, elle était à 3,5 % en mars, a-t-on appris hier. Dans ce contexte, la Fed va prendre son temps, elle pourrait reporter sa première baisse en septembre. Les deux zones monétaires divergent aussi en termes de croissance.

À lire aussiLa Fed et la BCE prêtes à lâcher du lest dans la lutte contre l’inflation ?

Le grand écart États-Unis/Europe

Aux États-Unis, l’activité est restée très dynamique. Contrairement à ce qui était redouté, la politique de hausse des taux d’intérêts n’a pas cassé la croissance. La Fed se concentre donc sur sa mission de contrôle des prix. En revanche, en Europe, l’activité est faiblarde depuis un an et demi. Les entreprises empruntent beaucoup moins parce que le crédit est devenu trop cher. Comme les particuliers qui repoussent les projets immobiliers pour les mêmes raisons. Il y a donc urgence à abaisser les taux directeurs pour réveiller la croissance. C’est d’autant plus urgent que l’effet sur l’économie ne sera pas immédiat. Cela prendra des mois avant que la baisse ne se répercute sur la demande de crédit. Donner le signal de la baisse serait déjà un signal positif. Susceptible de redonner confiance aux entrepreneurs. Les consommateurs en revanche ont besoin de concret.  Ils ne ressentent pas du tout les bienfaits de la lutte anti-inflation menée par la BCE et constatent au supermarché que les factures sont toujours aussi salées.