Australie: Anthony Albanese face à de nombreux défis économiques
06 May 2025

Australie: Anthony Albanese face à de nombreux défis économiques

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Réélu avec une majorité renforcée à la tête du gouvernement australien, Anthony Albanese entame un second mandat sous le signe de la stabilité et de l’ambition. Porté par des indicateurs économiques rassurants, il se prépare à affronter les grands enjeux qui pourraient redéfinir l’avenir du pays. Décryptage.

Quand c'est bien, il faut le dire. Car les perspectives économiques de l’Australie sont plutôt encourageantes. La croissance devrait atteindre 1,75 % en 2025, tandis que l’inflation est redescendue à 2,4 %, après avoir connu un pic à plus de 7 % en 2022. Cette maîtrise de l’inflation constitue une base essentielle pour Anthony Albanese, qui veut s’appuyer sur ces bons résultats pour financer ses réformes sociales et écologiques. Parmi les priorités du Premier ministre : la crise du logement. Le gouvernement a déjà lancé un fonds de 10 milliards de dollars pour construire 30 000 logements abordables et a élargi le programme « Help to Buy » pour faciliter l’accès à la propriété des primo-accédants. Mais ces politiques sociales ont un coût, et la gestion rigoureuse des finances publiques reste cruciale, alors que le déficit oscille entre 33 et 35 % du PIB. 

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Une transition énergétique ambitieuse 

Grand exportateur de charbon et de gaz, mais aussi l’un des plus gros pollueurs par habitant au monde, l’Australie veut opérer un virage vers les énergies renouvelables. Albanese vise une réduction de 43 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement prévoit des investissements massifs, des subventions, la création de milliers d’emplois verts et un accompagnement des collectivités et des entreprises dans cette transformation. 

Un modèle économique à rééquilibrer 

L’économie australienne reste encore très dépendante de ses exportations de matières premières, notamment vers la Chine. Le secteur du fer, qui représente environ 40 % de l’offre mondiale, en est un pilier. Mais la demande chinoise est en baisse pour la deuxième année consécutive, en partie à cause des tensions commerciales héritées de la présidence Trump. Les droits de douane américains sur les produits chinois pourraient à terme pénaliser les exportations australiennes, utilisées en amont de la chaîne de production chinoise. 

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Face à ces incertitudes, le gouvernement veut diversifier ses partenaires commerciaux, tout en menant des réformes structurelles pour assurer la souveraineté économique du pays. Le succès de ce second mandat dépendra donc de la capacité d’Albanese à conjuguer transition écologique, justice sociale et prudence budgétaire, sans compromettre la stabilité économique du pays.