Sous pression, les banques occidentales appelées à ne plus financer les projets fossiles
22 May 2025

Sous pression, les banques occidentales appelées à ne plus financer les projets fossiles

Afrique économie

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TotalEnergies tient ses Assemblées générales ce vendredi à Paris. Les grandes compagnies pétrolières dont beaucoup ont des projets en Afrique sont sous le feu des critiques dans les pays occidentaux. Un contexte peu propice aux financements des projets. 

« Notre climat : non négociable ; notre futur : non négociable ». Devant le siège du Crédit agricole à Paris, la semaine dernière, des militants de l'ONG Amis de la Terre ont dénoncé le soutien financier accordé au projet gazier de TotalEnergies au Mozambique. Leur stratégie : pousser les établissements bancaires à se désengager des projets d'extraction d’énergies fossiles.

« Derrière ces projets toxiques. Ce qu'on oublie souvent, c'est qu'il y a aussi des grandes banques qui financent directement ces projets, dénonce la militante écologiste Lorette Philipot. Donc, aux Amis de la Terre, on travaille directement avec des partenaires dans les pays et les communautés impactées pour faire cesser ces soutiens financiers qui rendent possibles des projets climaticides et contraires aux droits humains. »

Les banques, cibles des militants écologistes

Les établissements européens sont de plus en plus sensibles à ces pressions, tout comme certaines banques américaines, comme Citigroup, également prises pour cible par les associations l'année dernière.

La pression des ONG sur les banques commence à se faire sentir sur le terrain, notamment en Afrique. Pour Benjamin Augé, chercheur associé à l’Ifri, la dynamique est claire : « Les ONG environnementales en Occident commencent à exercer une forte pression pour que les banques n'investissent pas dans ces projets-là. Et donc, ça devient de plus en plus compliqué avec une enveloppe globale pour le pétrole et le gaz qui diminue et avec un nombre d'acteurs qui se dirige de plus en plus vers d'autres types d'investissements ou en tout cas dans l'énergie, plutôt dans les renouvelables et de moins en moins sur les hydrocarbures qui n'a plus vraiment la cote. »

Des projets africains ralentis par manque de financements

Résultat : les projets prennent plus de temps à se concrétiser, faute de financements rapides. Verner Ayukegba, vice-président de la Chambre africaine de l’Énergie, en témoigne : « C'est difficile de réaliser ces projets, parce que ça peut seulement se faire avec des compagnies qui ont un énorme potentiel de fonds propres. En ce moment, il y a moins de dépendance sur des financiers internationaux. Désormais, il y a de moins en moins d'assureurs et de financiers qui s'engagent. »

Malgré tout, les projets pétroliers et gaziers en Afrique attirent encore des capitaux : 43 milliards de dollars de dépenses sont prévues cette année, avec une projection de 54 milliards d’ici à 2030.