Dans moins de deux ans, le Sénégal accueillera les Jeux olympiques de la Jeunesse 2026, une première en Afrique. À Dakar, les chantiers s’accélèrent en vue de cet événement sportif planétaire, qui a également de grands enjeux économiques, en particulier touristiques.
De notre correspondante à Dakar,
Des milliers de visiteurs sont attendus au Sénégal pour les Jeux olympiques de la Jeunesse de 2026. Une opportunité unique pour faire rayonner la destination Sénégal et miser sur le tourisme comme moteur de développement économique. « Tous les projecteurs seront braqués sur Dakar, se réjouit Adama Ndiaye, le directeur de l’Agence sénégalaise pour la promotion du tourisme. C’est l’occasion de montrer ce que nous avons de meilleur, culturellement, sportivement… C’est une opportunité unique pour vendre notre cachet artistique à travers le sport, en particulier le sport traditionnel comme la lutte sénégalaise. »
Lier hébergements et équipementsEn 2018, à Buenos Aires, plus d’un million de spectateurs ont assisté aux JOJ, dont plus de 200 000 rien que pour la cérémonie d’ouverture. Le Sénégal s’attend donc à une affluence historique. Pour accueillir cette vague, l’offre touristique se renforce, avec des dizaines d’hôtels en construction, des pôles de sport et de tourisme en plein essor, notamment à Diamniadio, autour de la nouvelle Arena multisports et du stade de football.
« Un des constats majeurs a été l’importance de raisonner en consortiums pour que les projets aient un maximum d’impact, souligne Nelson Camara, le fondateur de Sport Impact, une agence qui utilise le sport comme un levier de développement. Quand vous construisez un grand centre de conférence ou un grand stade, comme le stade Abdoulaye-Wade, il faut des réceptifs hôteliers autour, sinon les évènements ne viennent pas et on ne pérennise pas les infrastructures sur une longue période. »
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Besoin de former les jeunesL’événement devrait aussi créer des emplois. « On va recevoir beaucoup de monde, souligne Cheikh Gaye, du syndicat des agences de voyage. Il va falloir penser à employer des jeunes parce que ces infrastructures en auront besoin. Donc, sur le plan socio-économique, c’est très important. » Le comité d'organisation des JOJ prévoit justement de former des jeunes à l'accueil des visiteurs, avec l’ambition de pérenniser ces emplois.
Au-delà des JOJ, le Sénégal veut capitaliser sur le sport à long terme, à l’image de la Basketball Africa League, une compétition portée par la NBA qui attire des foules sur le continent, y compris à Dakar. « Il faut que l’Afrique montre qu’elle est capable d’organiser des grands évènements sportifs avec des standards internationaux, souligne Cheikh Gaye, du syndicat des agences de voyage. Je pense que ça a été le cas, on le voit à travers les différentes compétitions. On a des mondiaux de cyclisme qui arrivent très prochainement à Kigali. » Nelson Camara plaide désormais pour qu’une prochaine CAN ait lieu à Dakar.
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