Congo-Brazzaville: le port de Pointe-Noire se voit en porte océane d'Afrique centrale [1/2]
09 October 2024

Congo-Brazzaville: le port de Pointe-Noire se voit en porte océane d'Afrique centrale [1/2]

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Des investissements massifs sont réalisés pour de nouveaux quais et de nouvelles zones de stockages dans le port de Pointe-Noire. En 10 ans, ce port, dont les représentants étaient à Paris fin septembre à l’invitation des Rendez-vous d’Afrique(s), a fait un bond. Il traite près d’un 1 million de conteneurs par an, avec une ambition à 2 millions de tonnes d’ici à 2035.

Les Congolais veulent faire du port de Pointe-Noire la porte océane de l’Afrique centrale. Avec des chambres froides, des zones de stockage de minerais, de bois et un oléoduc en projet avec les Russes, Pointe-Noire est en pleine ascension. Il a cependant des concurrents, comme le port en eau profonde de Kribi, au Cameroun, ou celui de Lobito, en Angola. « On veut rester leader », affirme Olivier de Noray, directeur général des ports et terminaux d’Africa Global Logistics (AGL), anciennement Bolloré Africa et désormais filiale de l’armateur MSC, qui exploite le terminal à conteneurs de Pointe-Noire. « On va dépasser le million de conteneurs sur Pointe-Noire pour la troisième année consécutive. On a multiplié par quatre en quinze ans. Pointe-Noire a été le précurseur, aujourd’hui, il est rejoint par plusieurs autres ports qui tentent aussi de se positionner sur ce créneau. Notre rôle, ainsi que celui des autorités congolaises, c’est d’anticiper et d’avoir une capacité qui nous permette de répondre au marché pour les 20 ans à venir », juge-t-il.

Accueil des gros porte-conteneurs asiatiques

AGL a investi 400 millions d’euros dans l’extension de son terminal, le projet Môle Est prévoit 750 mètres de quai et jusqu’à 17 mètres de profondeur permettant ainsi de recevoir des bateaux de plus grande capacité. « Cette extension va surtout permettre de recevoir les plus gros bateaux qui arrivent d’Asie. Les infrastructures sur le continent africain se sont bien développées ces dernières années, poursuit Olivier de Noray, en revanche, les volumes sont encore un peu en retrait. Nous pensons que l’économie africaine va continuer à croître. Les infrastructures doivent suivre. »

Le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe prévoit en 2025 d’investir 600 millions de dollars dans l’exploitation de phosphate. Le groupe nigérian Dangote investit également dans le port pour exporter du calcaire dans ses cimenteries.

Intensifier le trafic de minerais

Pour le directeur général du port, Séraphin Bahlat, il était urgent de décongestionner et de développer le trafic de vrac. « Pendant que se développait le trafic conteneur, nous avons constaté que, au niveau du reste du trafic, il y avait encore des faiblesses, explique-t-il, les navires qui venaient avec du vrac pouvaient rester en rade pendant une ou deux semaines en attendant qu’ils aient un poste à quai disponible. Le gouvernement nous demande également de créer les conditions pour l’exportation de minerais qui s’annonce, comme le fer. »

Une fois au port, comment acheminer tous ces produits vers la sous-région ? L’ambition de relancer le corridor 13 reliant Pointe-Noire à Bangui et même au Tchad n’est pas encore une réalité.

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