Congo-B: après des pollutions au plomb, fermeture d’une usine de recyclage de batteries
02 February 2025

Congo-B: après des pollutions au plomb, fermeture d’une usine de recyclage de batteries

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Près de Pointe-Noire, les autorités ont décidé de fermer récemment la société Mettsa Congo, une entreprise à capitaux indiens, spécialisée dans le recyclage des batteries au plomb. Une décision suscitée par les plaintes des populations riveraines qui dénoncent les nombreuses pollutions.

De notre correspondant à Brazzaville,

Au nord de la capitale économique du Congo-Brazzaville, dos tourné au centre de Pointe-Noire, se situe le poste de péage de Mengo. Plusieurs mètres sur la droite se dressent les fourneaux de Mettsa Congo, une entreprise spécialisée dans la récupération et la valorisation des batteries au plomb usagées et de divers déchets en aluminium. Toutes les portes de l'usine sont fermées, les dirigeants et au moins 70 employés sont introuvables.

« Au moment où nous parlons, l’usine est en cours de démantèlement, suite à une décision qui a été prise par la ministre de l’Environnement, sommant l’usine à démanteler ses installations et à partir s’implanter ailleurs. C’est une étape de franchi », précise Cyrille Traoré Ndembi, président du collectif des riverains.

Mauvaise nouvelle pour l'économie locale

En 2013, cette société a mis en place un système de collecte auprès des vendeurs ambulants, des déchets contenant du plomb et de l’aluminium. Elle procédait ensuite à la fusion de ces composants pour les transformer en lingots qui sont ensuite exportés. Le secteur du recyclage contribue de manière limitée dans l’économie nationale, mais l’arrêt des activités de cette usine représente cependant un manque à gagner, selon Alphonse Ndongo, analyste économique : « Une société comme celle-là représente considérablement un poids économique dans la mesure où elle donne seulement des emplois aux jeunes, mais aussi en termes de contribution fiscale. Vous savez bien que notre budget est fiscal et nous sommes dans le cadre de la diversification de notre économie et cela représente quelque chose que notre pays gagne à travers cette société. »

D’après une source proche du dossier, aucun site n’a été trouvé pour réinstaller cette société suite à son démantèlement. Une situation qui questionne Alphonse Ndongo, qui craint que les batteries jadis recyclées ne soient jetées sauvagement dans la nature : « Cette décision n’aurait peut-être pas dû se prendre à la va-vite comme ça. Il fallait en tenir compte et créer un mécanisme de délocaliser le lieu d’implantation de cette société, pour que l’État et ceux qui sont aux alentours ne perdent pas tout. »

Une fermeture salvatrice pour les riverains

La société a été fermée suite aux plaintes des riverains qui dénonçaient une pollution au plomb. Aujourd’hui, ils se sentent soulagés. « Désormais, nous n’avons plus à inhaler les fumées et les poussières de plomb. C’est vrai que c’est une société employait bon nombre de Congolais. Mais je crois que, entre la maladie et le travail, je crois qu’il faut autant mieux se préserver de la maladie que de chercher à gagner de l’argent qui vous rendra malade », disent-ils. Pour ces riverains, l’action du gouvernement est salvatrice, mais ils souhaitent également des dédommagements de la société. Ils affirment que leurs sols ont été pollués par le versement des résidus d’huile. 

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