Tous les cinémas du monde
Tous les cinémas du monde

Tous les cinémas du monde

Le magazine cinéma de RFI. Chaque semaine, Élisabeth Lequeret et Sophie Torlotin vous font découvrir l’actualité du cinéma sur tous les continents. Diffusions : le samedi à 15h10 TU vers toutes cibles.

«Dans la cuisine des Nguyen», une comédie musicale de Stéphane Ly-Cuong sur la double identité
01 March 2025
«Dans la cuisine des Nguyen», une comédie musicale de Stéphane Ly-Cuong sur la double identité

Cette semaine, on va chanter et danser, rêver en couleurs et exploser les cases avec Yvonne Nguyen, une comédienne française d'origine vietnamienne qui rêve de comédie musicale, mais que l’on renvoie sans cesse à ses origines asiatiques et fantasmées. Elle est l'héroïne d'une comédie musicale qui sort le 5 mars 2025 sur les écrans français : Dans la cuisine des Nguyen, dont nous recevons le réalisateur Stéphane Ly-Cuong.

Comédien et réalisateur, Stéphane Ly-Cuong connaît bien l'univers des comédies musicales pour avoir écrit et mis en scène des spectacles musicaux, notamment une adaptation musicale de 24 heures de la vie d’une femme. Il a également collaboré à des ouvrages sur la comédie musicale (42è Rue, Éd. Marabout) et a été pendant près de vingt ans le rédacteur en chef du site de référence Regard en Coulisse.

Dans ce premier long métrage, Dans la cuisine des Nguyen, il se sert de son vécu de comédien d'origine vietnamienne pour nourrir des personnages hauts en couleurs, et égratigner gentiment le milieu des comédies musicales en montrant un metteur en scène (incarné par Thomas Jolly) et une chorégraphe (alias Camille Japy), pétris de stéréotypes.

Dans notre cinéma, nous revenons également sur la cérémonie des Cesar, ainsi que sur le 29ème Fespaco qui s'achève dans quelques heures à Ouagadougou. Nous sommes en ligne avec le réalisateur et producteur helvético-burkinabè Berni Goldblat qui accompagne le film Catcher du Congolais (RDC) Derhwa Kasunzu, un documentaire sur une célébrité du catch déchue de la ville de Kisangani en République Démocratique du Congo : Nyawunyawu, dont la première mondiale a eu lieu au Fespaco le 26 février 2025.

Musiques : Isolde Lasoen Oh dear et Tiken Jah Fakoly Tonton d'America (Live at Pleyel) #playlistRfi

#BurkinaFaso #Cesar

Hommage à Souleymane Cissé, pionnier du cinéma africain
25 February 2025
Hommage à Souleymane Cissé, pionnier du cinéma africain

C'est un monument du cinéma africain, un cinéaste admiré et respecté de tous qui s'en est allé. Le réalisateur malien Souleymane Cissé est mort à Bamako, à l'âge de 84 ans, le mercredi 19 février 2025.  Premier réalisateur d'Afrique subsaharienne à avoir reçu un prix, celui du jury, au festival de Cannes en 1987 pour «Yeelen», il avait aussi été récompensé du Carrosse d'or en 2023. 

Souleymane Cissé a 20 ans, lors de l'indépendance de son pays, et comme bien d'autres cinéastes africains, il part se former en Union soviétique, apprenant le métier de projectionniste puis de directeur de la photo. De retour au Mali, il parcourt son pays, caméra à l'épaule pendant trois ans comme reporter au service cinéma du ministère de l'Information. Sa filmographie militante sera souvent censurée. Son premier long métrage en bambara Den Muso (la jeune fille) raconte le drame d'une fille-mère muette et abandonnée, symbole de l'oppression des femmes. Le film sera interdit au Mali. Pas assez pour le décourager, en 1978, «BAARA» (le travail) remporte l'Étalon d'or de «Yennenga», puis il y aura «Finyé» qui met en scène la révolte d'étudiants maliens contre le régime militaire.  En 1995, «Waati» retrace la vie d'une enfant noire sud-africaine fuyant l'apartheid à travers l'Afrique. Souleymane Cissé, engagé et humaniste, avait su faire découvrir  par ses images la richesse des récits africains.

Entretien hommage avec Catherine Ruelle, productrice de l'émission culte de RFI «Cinémas d'aujourd'hui, cinémas sans frontières» et rediffusion de l'émission Tous les cinémas du monde de 2021.

 

À lire aussiLe réalisateur malien Souleymane Cissé, l'un des pères du cinéma africain, est mort

L'Apocalypse au cinéma, ou la poétique de la destruction
15 February 2025
L'Apocalypse au cinéma, ou la poétique de la destruction

Quel plus grand et effroyable spectacle que la destruction du monde ? L’Apocalypse de Saint-Jean, écrit à la fin du 1ᵉʳ siècle après Jésus-Christ, ressemble à un script de superproduction hollywoodienne : « Le ciel se retira comme un livre que l'on roule ; et les rois de la terre, les grands du monde, et tous les hommes, esclaves ou libres, se cachèrent dans les cavernes parce que le grand jour de leur colère est arrivé, et qui pourra subsister ? »

Le texte biblique inspire depuis des siècles nombre de représentations, et reste une source inépuisable pour l’art spectaculaire par excellence, le cinéma.

Un cycle à la Cinémathèque française, adossé à une grande exposition à la BNF, explore la représentation de l’Apocalypse au cinéma.

Nous recevons François Angelier, l'un des commissaires de l'exposition et expert associé au cycle de la Cinémathèque lors duquel sont projetés 25 longs métrages, notamment Deep Impact de Mimi Leder, Dr Folamour de Stanley Kubrick, la série des Mad Max de George Miller, ou encore Melancholia de Lars Von Trier.

À l’affiche de notre cinéma également ce samedi 15 février 2025, nous reviendrons sur les polémiques qui plombent les chances d’Emilia Perez aux Oscars, et notamment les critiques négatives émises au Mexique (avec notre correspondante Gwendolina Duval).

Pauses musicales : System System de Voilààà et Lass, Loose control de Jafunk, Apocalypse de Cigarette after sex.

Le cinéma au temps de l’intelligence artificielle
08 February 2025
Le cinéma au temps de l’intelligence artificielle

Des machines plus intelligentes et plus créatives que le cerveau humain qui prennent le pouvoir ?

Hollywood s’est emparé de ce motif pour le décliner dans de nombreuses fictions, de l’assassin cyborg de « Terminator » aux intelligences artificielles de Matrix, en passant par les répliquants androïdes de « Blade Runner », ou encore, bien sûr, H.A.L., l’ordinateur de « 2001, l’Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick, sans doute la première fois qu’une intelligence artificielle « crédible » apparaît sur le grand écran.

Verra-t-on bientôt des films écrits voire réalisés par une  IA ? Fera-t-on appel à des actrices et des acteurs de pixels ? Pourrait voir Marilyn Monroe apparaître dans le nouvel opus de la franchise James Bond, ou Cary Grant donner la réplique à Juliette Binoche dans une comédie romantique ?  C’est de la science-fiction, mais plus tout à fait.

On ne peut pas encore vivre sur Mars, mais l’intelligence artificielle est une planète à part entière qui nous fait miroiter dès aujourd’hui des promesses très concrètes. Un monde dont on peine à dessiner les contours tant son évolution est rapide. Ses possibilités semblent infinies, tout autant que les inquiétudes - éthiques, financières et sociales, épistémologiques -  qu’elle suscite.

Pour en parler avec nous :

- Elizabeth Le Hot, directrice générale de l’Adami (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes)

- Rodolphe Chabrier, président et co-fondateur du studio d’effets visuels McGuff

- Nicolas Guyon, journaliste et formateur en I.A., créateur du podcast « Comptoir I.A. »

- Philippe Loranchet, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies.

 

 

Remerciements :

- Louis Laborelli (INA)

- Didier D’abreu et Axelle Ropert (SRF)

- Sabine Le Stum (SCA, scénaristes de cinéma associés)

- Bernard Benoliel (Cinémathèque française)

- Stanislas de la Livonnière (Parisien)

- Anne Bouvier (Adami)

- Jean Cedro (Les Échos).

«Jouer avec le feu»: Delphine et Muriel Coulin montrent une dérive d'extrême droite
25 January 2025
«Jouer avec le feu»: Delphine et Muriel Coulin montrent une dérive d'extrême droite

Qu’est-ce que l’amour inconditionnel ? Qu’est-ce qu’une mère ou un père peut tolérer, accepter, accueillir, d’un enfant qui dévie de la route, de ses valeurs ? 
Voilà des questions que l’on se pose en voyant le film «Jouer avec le feu» : un père (Vincent Lindon), qui élève seul deux grands garçons (campés par Benjamin Voisin et Stefan Crepon), se retrouve démuni lorsqu’il constate que son aîné de 22 ans se laisse séduire par un groupe d’ultra-droite.

«Jouer avec le feu» sélectionné en compétition à la dernière Mostra de Venise où il a décroché plusieurs prix, dont la Coulpe Volpi du meilleur acteur pour Vincent Lindon, sort en salles le 22 janvier 2025 en France.

 

À l'affiche de notre cinéma également ce samedi :

* Le succès (et la polémique) sur la série «M - L'enfant du siècle», l'adaptation en huit épisodes du récit d'Antonio Scurati, signée par le Britannique Joe Wright, avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir.

* Retour sur la carrière de Bertrand Blier, disparu le 21 janvier 2025 à l'âge de 85 ans.

* Hommage à Paulin Soumanou Vieyra, précurseur du cinéma africain, qui aurait eu 100 ans le 31 janvier 2025. Pour en savoir plus.

 

Pauses musicales : Fly to ceiling, Tricky et Rosa Rocca-Serra, et Faux Paradis, Soprano et PLK.

 

À lire aussiBertrand Blier, le célèbre réalisateur des «Valseuses» est mort

 

À lire aussiHommage à Paulin Soumanou Vieyra au Fespaco

Émission spéciale consacrée à David Lynch et à Twin Peaks
18 January 2025
Émission spéciale consacrée à David Lynch et à Twin Peaks

Le rideau rouge est tombé définitivement : un géant du cinéma du cinéma a tiré sa révérence, et nous lui consacrons une émission spéciale. 
David Lynch était un révolutionnaire, un artiste polyvalent qui aura marqué son art avec l'ambiance inquiétante, énigmatique et obsédante de ces films. 
Nous rediffusons l’émission que nous avions consacrée à cette œuvre quintessentielle de l’univers de David Lynch : la série Twin Peaks.

En avril 1990, le 8 précisément, était diffusé sur la chaîne ABC aux Etats-Unis, un OFNI, un Objet filmique non identifié, un feuilleton (comme on disait alors) signé d’un des grands réalisateurs américains David Lynch, qui décroche d’ailleurs la même année, la Palme d’Or en 1990 avec Sailor et Lula.

On ne le sait pas encore en 1990, mais cette série va révolutionner la création audiovisuelle. Cette série, dont les fans célèbrent les 30 ans, c’est bien sûr Twin Peaks, dont les deux premières saisons sont disponibles sur Canal+, le long métrage Fire walks with me, qui a tué Laura Palmer est accessible sur Netflix, et les trois saisons, incluant donc Twin Peaks the return diffusée en 2017, sont rassemblées dans un coffret.

Que raconte cette série ?

Pourquoi est-elle devenue culte ?

Quelles sont les multiples pistes d’interprétation, certaines ésotériques, qui s’y rattachent ?

Quel en est l’héritage ?

Nous explorons ces différents thèmes, ce samedi, en compagnie de deux connaisseurs, critiques sériephiles:

Charlotte Blum, productrice d’émissions sur OCS, et Axel Cadieux, auteur du livre Voyages à Twin Peaks, paru en 2017, chez Capricci.

Sharon Stone, la revanche d'une blonde
11 January 2025
Sharon Stone, la revanche d'une blonde

De Basic Instinct à Casino, retour sur la trajectoire de battante de Sharon Stone, actrice prolifique qui s’est imposée dans un monde d’hommes. Dans Sharon Stone, l'instinct de survie, un documentaire éclairant, raconté par Julie Gayet, Nathalie Labarthe revient sur la vie et la filmographie de l'actrice devenue célèbre grâce à sa prestation explosive dans Basic Instinct. Notre invitée, cette semaine, est Nathalie Labarthe. 

Sharon Stone est inscrite à jamais dans l’inconscient collectif comme un sex-symbol. Mais derrière cette image encombrante se révèle une actrice brillante au caractère bien trempé. La réduire à une femme fatale à la filmographie inégale, passant du délectable Broken Flowers à l’improbable Sliver, revient ainsi à passer à côté du mystère de cette comédienne devenue iconique. Adolescente déterminée à s’arracher à un milieu modeste et violent, elle quitte tôt la campagne de Pennsylvanie pour rejoindre New York, où elle cumule petits boulots et étude des beaux-arts. Pour lancer sa carrière, elle accepte d'incarner le stéréotype de la blonde un peu sotte avant de décrocher plusieurs grands rôles qui lui permettent de décoller, dont le mythique Casino, aux côtés de Robert De Niro et Joe Pesci. Au-delà du jeu, elle s’invente un personnage public bourré d’humour, qui ne manque pas de repartie.

S’imposer dans un monde d’hommes a été le combat de sa vie. Que ce soit à Hollywood, sur les plateaux de télévision ou dans son intimité, Sharon Stone a fait face, tout au long de sa carrière, à une misogynie décomplexée, qu'elle évoque notamment dans l’émission d’Oprah Winfrey Super Soul Sunday en 2021, à la suite du mouvement #MeToo. Parce qu’elle les défie en réclamant l’égalité salariale, les patrons des studios iront jusqu'à la surnommer « les plus grosses couilles de Hollywood ». Tissant des images d’archives et des interviews dans lesquelles elle se raconte avec un humour ravageur, ce documentaire retrace la carrière d’une star batailleuse et résiliente face aux traumatismes de l’enfance, à la maltraitance médiatique et au machisme insondable des studios hollywoodiens.

Sharon Stone, l'instinct de survie à voir sur Arte.tv

«Dahomey» de Mati Diop : retour au pays natal de 26 trésors pillés pendant la colonisation
06 January 2025
«Dahomey» de Mati Diop : retour au pays natal de 26 trésors pillés pendant la colonisation

Le 10 novembre 2021, 26 œuvres d’art étaient restituées à la République du Bénin, 26 trésors royaux du Dahomey pillés par les troupes coloniales françaises à la fin du XIXe siècle. C'est ce rapatriement que documente Dahomey, le deuxième long métrage de la cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop. Dahomey, sacré de l'Ours d'or à la dernière Berlinale. (Rediffusion)

Que devient une œuvre quand on lui ôte son attribut cultuel, symbolique, et qu’on l’expose dans un musée, qui plus est dans un lieu étranger ? Les statues peuvent-elles mourir et renaître ?

C’est l’une des questions que l’on se pose quand on voit Dahomey, film hybride entre documentaire sur le processus de restitution d'œuvres conservées au Musée du quai Branly à Paris et qui vont faire le voyage retour pour Cotonou. Documentaire aussi quand Mati Diop filme un débat entre étudiants à l'université d'Abomey au Bénin. Mais fiction quand elle nous fait entendre, en voix off et langue fon, le monologue intérieur d'une des œuvres, la statue anthropomorphe du roi Ghezo.

À l'affiche de notre cinéma également ce samedi, le retour sur la 81e édition de la Mostra de Venise avec Elisabeth Lequeret qui a été impressionnée, hors compétition, par le film Soudan, souviens-toi de Hind Meddeb.

Pauses musicales : Fountain DC Starburster et Angélique Kidjo Sunlight to my soul