À la Une: vers une pax americana en RDC
28 April 2025

À la Une: vers une pax americana en RDC

Revue de presse Afrique

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« Donald Trump bombe le torse », s’exclame le site d’information congolais Objectif Infos. « C’est une victoire sans précédent », a en effet déclaré hier le président américain, après la signature d’une déclaration de principe, vendredi à Washington, qui pose les bases d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda qui devrait être signé au plus tard en fin de semaine.

« Dans ce document publié par le département d’État américain, précise Objectif Infos, les deux parties, congolaise et rwandaise, se sont engagées à respecter la souveraineté et les frontières établies ; à soutenir l’intégration économique régionale, notamment en renforçant la transparence dans les chaînes d’approvisionnement des minerais critiques ; et à faciliter le retour des réfugiés et des déplacés internes ».

Commentaire du site congolais : « on peut dire que le chef de file des Républicains a réussi en 3 mois ce que son prédécesseur, Joe Biden, n’a pas réussi à faire lors de ses deux dernières années de mandat ».

La diplomatie-business

« Ceux qui pensaient que les États-Unis de Donald Trump resteraient en dehors du conflit congolais en seront pour leurs frais, relève pour sa part Afrikarabia. En difficulté sur Gaza et l’Ukraine, et inaudible en Afrique de l’Ouest, le président américain a semblé chercher un succès diplomatique rapide en se penchant sur le dossier congolais, pointe le site spécialisé sur la RDC. La visite de l’envoyé spécial de Donald Trump, Massad Boulos, à Kinshasa puis à Kigali, a fini d’acter la position américaine, qui n’est pas très éloignée (finalement) de celle de Joe Biden. Premier résultat : le M23 s’est retiré de la zone de Walikale, où se trouve la mine d’Étain de Bisie, propriété d’Alphamin, une entreprise minière à forts capitaux américains ». Il faut dire, poursuit Afrikarabia, que le futur accord de paix congolo-rwandais associe autour de la table « les autorités et le secteur privé américain. Dans ce deal entre États, ce sera business contre territoires ».

La question centrale des minerais

En effet, pointe L’Observateur Paalga à Ouagadougou, « la signature de cette déclaration de principe intervient alors qu’un accord, entre la RDC et les États-Unis, sur les minerais stratégiques est en cours de négociation. Un accord qui vise à permettre aux entreprises américaines d’accéder de manière privilégiée aux ressources minières de la RDC, telles que le cobalt, le coltan et le lithium, en échange d’une assistance sécuritaire pour lutter contre les groupes armésEn s’impliquant ainsi, Donald Trump se fait d’abord le VRP des sociétés américaines pour le contrôle des minerais stratégiques congolais, et dans ce deal, le Rwanda devrait aussi avoir sa dîme minière. Mais, relève L’Observateur, si c’est le prix à payer pour le Congo pour qu’on lui fiche la paix, pourquoi pas ? »

Finalement, « peut-être qu’enfin, les mines congolaises vont servir à quelque chose d’utile pour tout le monde ! », renchérit Ledjely en Guinée. Les richesses minières de la RDC sont (donc) au cœur de l’accord de paix qui pourrait être conclu prochainement, entre Kinshasa et Kigali, sous l’égide des États-Unis de Donald Trump. En effet, c’est bien parce que le sous-sol congolais est riche en toutes sortes de minerais stratégiques que le président américain, plutôt porté sur la diplomatie transactionnelle, a consenti à s’intéresser enfin aux massacres et autres atrocités que les populations de l’est de la RDC endurent depuis trop longtemps. Nord et Sud-Kivu, pourraient donc renouer avec la paix et la stabilité.

La diplomatie africaine en berne

Malheureusement, relève encore Ledjely, l’Afrique n’y aura joué aucun rôle ou presque. (…) Aucun processus n’a réussi à s’imposer. Ni Luanda, ni Nairobi. Pourtant, entre les médiateurs et les facilitateurs, les acteurs africains n’ont pas manqué ».

C’est vrai, déplore Le Pays au Burkina, « Washington semble engranger des points là où les organisations africaines sous-régionales, en l’occurrence la Sadec, le Communauté de développement d’Afrique australe, et la CEAC, la Communauté des États d’Afrique de l’Est, ont échoué. Certes, elles ont permis, sous la médiation du président angolais Joao Lourenço, d’arracher quelques cessez-le-feu, mais ceux-ci n’ont jamais été respectés. Preuve, s’il en est, conclut Le Pays, que l’Afrique peine toujours à trouver elle-même des solutions à ses propres problèmes ».