Dernier jour de campagne avant les élections législatives anticipées de dimanche... Une « 2e mi-temps », dit Wakat Séra, entre le Premier ministre Ousmane Sonko, tête de liste du Pastef, et l'ancien président Macky Sall, qui défend la coalition d'opposition Takku Wallu. « Il compte donner la preuve, écrit le site d'informations burkinabè, qu’après le pouvoir, il y a encore le pouvoir. Sans avoir quitté le Maroc, le prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye rassemble large autour de lui, pour faire garder à l’opposition la propriété de l’Assemblée nationale. » « Entre Macky Sall et Ousmane Sonko, qui gagnera cette nouvelle confrontation ? » s'interroge Wakat Séra. « Les deux capitaines ont gardé les mêmes maillots », mais « l’opposition est devenue le pouvoir, et le pouvoir est devenu l’opposition. Seul l’arbitre, en l’occurrence le peuple, est resté le même. »
« Au-delà des ambitions entièrement politiques, il se joue derrière ces législatives, des destins personnels avec en toile de fond, des instincts revanchards », analyse Le Pays, toujours depuis Ouagadougou. « Pour le duo Ousmane Sonko-Diomaye Faye, il s’agit de faire rendre gorge à l’ancien chef de l’État, Macky Sall, qui lui a rendu la vie dure », rappelle le quotidien burkinabè. Et pour l'ex-président, « qui n’a certainement pas encore digéré d’avoir été éconduit du palais présidentiel, estime Le Pays, il s’agit d’abord de se mettre à l’abri de tout tracas judiciaire ».
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Les violences de la campagne ont relégué les débats au second plan« Quatre coalitions tenteront d'engranger le maximum de députés », résume le quotidien burkinabè, avec un « match dans le match pour deux d'entre elles ». « Pour Takku Wallu et les autres, il s'agira d'imposer une cohabitation et un Sénégal quasi ingouvernable pour le Pastef », analyse Aujourd'hui au Faso, qui précise que « la commission électorale autonome s'est dit prête pour le grand jour » : « Les défis logistiques et organisationnels ont été quasiment relevés ; les urnes, isoloirs et le personnel sont aussi fin prêts ». Reste donc à attendre l'issue de ces élections, après une campagne qui « s'est transformée en un théâtre de tensions où la violence a éclipsé les débats d'idées », regrette Seneplus. « Pourtant, beaucoup de citoyens espéraient assister à des débats prometteurs », assure le site internet sénégalais, en précisant que « les enjeux abordés dans les rares moments de débat avaient une importance capitale. La dette publique, le déficit budgétaire, la fiscalité et la gestion des ressources minières et énergétiques sont autant de questions qui méritent un examen approfondi. » Mais « les promesses de changements radicaux, portées par chaque camp, ont été éclipsées par des stratégies de dénigrement et des attaques personnelles », ajoute encore Seneplus, qui garde donc « un goût amer » de cette campagne.
« Quelles que soient les motivations de ces violences, poursuit Le Pays, elles sont indignes du Sénégal qui était resté jusque-là présenté comme un phare démocratique sur le continent. La classe politique n’a pas le droit de vendanger l’héritage patiemment bâti par les pères fondateurs », prévient Le Pays, qui conclue que, « pour toutes ces raisons, le Sénégal ne doit pas décevoir ».
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Dérive autoritaire au Bénin ?Comme le rapporte La Nouvelle tribune, l'ONG assure que la détention de ce professeur de droit est « arbitraire ». Amnesty International se fonde sur la conclusion, qui vient d'être rendue publique, du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies. Il estime que Joël Aïvo a été « incarcéré en raison de sa mobilisation et de son engagement politique en faveur de la démocratie », rapporte Le Monde Afrique. Le journal français rappelle que ce « constitutionnaliste a été condamné, en décembre 2021, à dix ans de réclusion criminelle et à près de 68 000 euros d’amende pour "blanchiment de capitaux" et "atteinte à la sûreté de l’État" ». Mais « pour de nombreuses ONG internationales, cette condamnation, ajoute Le Monde Afrique, illustre la dérive autoritaire depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon ». Le quotidien précise d'ailleurs que « le jour même » où l'avis du groupe de travail sur la détention arbitraire a été rendu sur le cas de Joël Aïvo, « Louis-Philippe Houndégnon, l'ancien directeur général de la police nationale, a été interpellé par un commando armé à son domicile ». « Ces dernières semaines, précise Le Monde Afrique, d’anciens proches du président ont également été arrêtés et incarcérés à la prison de Cotonou ».
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