À la Une: un calme précaire dans l’est de la RDC
10 February 2025

À la Une: un calme précaire dans l’est de la RDC

Revue de presse Afrique
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Les armes se sont tues hier dimanche dans le Sud-Kivu après l’appel au cessez-le-feu lancé la veille lors du sommet conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’est et la Communauté de développement de l’Afrique australe.

Un sommet qui a abouti à un « service minimum » estime Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC. Il y a comme une impression de « déjà-vu » : « La résolution principale appelle à un “cessez-le-feu immédiat et inconditionnel“ et à la fin des hostilités. Le texte prévoit également la “sécurisation de la ville de Goma“ et la réouverture de l’aéroport et des voies d’approvisionnement de la capitale du Nord-Kivu. Des mesures prises devant l’urgence humanitaire de la situation à Goma ».

Dos au mur…

En fait, analyse Afrikarabia, « les résolutions de Dar es Salam posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. Aucun élément n’est donné sur la manière dont le cessez-le-feu peut être imposé sachant qu’aucun d’entre eux n’a été respecté jusque-là. Personne n’explique qui sécurisera la ville de Goma, aujourd’hui entièrement occupée par le M23 et l’armée rwandaise : la Monusco, qui a brillé par son absence lors de la prise de Goma ? La SADC que le Rwanda considère désormais comme une force belligérante ? ».

En tout cas, estime encore Afrikarabia, « Félix Tshisekedi est désormais dos au mur. (…) La question n’est plus de savoir si le président congolais va négocier avec le M23, il n’a plus le choix. La difficulté est de savoir ce qu’il peut encore négocier et avec qui ? Car pour mettre fin au conflit, il faudra, à la fois trouver un terrain d’entente avec Kigali, mais aussi avec le M23 et l’AFC, qui, même téléguidés par le voisin rwandais, possèdent une certaine autonomie d’action ».

« Il en faudra plus pour faire taire les armes… »

« RDC : Gesticulation et paralysie », renchérit La Libre Afrique, le site du quotidien belge La Libre Belgique consacré à l’actualité africaine.

« Deux semaines après la chute de Goma, la grande ville de la province du Nord-Kivu, les sanctions se font attendre. Et les rebelles congolais continuent leur progression avec, cette fois, en ligne de mire, la ville de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu ».

Dubitatif également, WakatSéra au Burkina Faso : « ce sommet extraordinaire conjoint SADC-EAC, n’a été qu’une rencontre supplémentaire, car il en faudra plus pour faire taire les armes, et le cas échéant, obtenir le retrait du M23 qui tient des positions solides ».

Attention, prévient également Le Pays, « si les engagements pris à Dar es Salam, ne sont pas respectés, il faudra craindre pour la suite des évènements. Car, l’appétit venant en mangeant, le M23, fort de sa victoire militaire sur le terrain, promet, après la prise de Goma, de continuer sa progression vers Kinshasa. Quant au président Paul Kagamé, il ferait mieux d’arrêter de jouer les pyromanes au prétexte que son pays, en s’engageant aux côtés du M23, cherche à se défendre ». 

Nord-Mali : attaque meurtrière

À la Une également, cette attaque vendredi dans le Nord-Mali d’un convoi civil escorté par des militaires.

« Le drame s’est déroulé près du village de Kobe, relate Afrik.com, à une trentaine de kilomètres de Gao. Le convoi, imposant, (qui se rendait sur un site d’orpaillage) rassemblait 22 minibus, 6 gros bus et 8 camions. Il bénéficiait d’une escorte militaire composée d’une dizaine de véhicules des FAMa, les Forces armées maliennes, et de membres du groupe Wagner. Mais cela n’a pas suffi à dissuader les attaquants qui ont surgi des deux côtés de la route et ouvert le feu sans sommation sur les civils et les militaires ».

Le bilan reste incertain, souligne Afrik.com : « l’armée malienne évoque 25 morts, “terroristes“ et civils confondus, ainsi que 13 blessés, principalement des orpailleurs étrangers. Un responsable local contredit ces chiffres, attestant du transport d’au moins 56 corps à l’hôpital de Gao ».

Commentaire du site panafricain :« un bilan, contesté donc entre l’armée et les sources hospitalières, un bilan qui illustre la fragilité sécuritaire persistante dans le nord du Mali et l’importance de la communication pour le gouvernement malien ».

Justement la presse malienne, notamment le site Sahel Tribune, rapporte le communiqué victorieux de l’armée qui fait état d’une « riposte immédiate des FAMa. (…) Les opérations de ratissage toujours en cours ont permis de retrouver 19 corps de terroristes et 4 blessés et de récupérer plusieurs armes et matériels de guerre ».