C'est un rapport « explosif », rappelle Senego. « Des responsables de l’ancien régime sont dans le viseur, des mesures judiciaires sont annoncées ». Ce rapport, qui porte sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024, met en lumière des « manquements graves », « dont les responsables seront traduits en justice », a assuré hier le ministre de la Justice Ousmane Diagne. Le ministre qui a énuméré les « faits susceptibles de qualification pénale », explique Senego, notamment « faux en écriture, fraude informatique, détournement de deniers publics, escroquerie, blanchiment d’argent ou encore enrichissement illicite ». La liste est longue, et les accusations accablantes, pour l’ancien président Macky Sall. « Sera-t-il poursuivi pour haute trahison ? », se demande Le soleil qui, lui aussi, cite le ministre de la Justice Ousmane Diagne, lequel reste prudent : « Nous sommes dans une dynamique d’enquête », dit-il, « rien n’est exclu ».
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Risque financierLe ministre sénégalais des Finances s’est, lui aussi, exprimé hier, Cheikh Diba nous dit Seneplus, a présenté « un vaste programme de réformes visant à redresser la gouvernance financière du pays ». « Chaque franc dépensé doit désormais être justifié », a-t-il dit, et « chaque engagement budgétaire doit être optimisé ». Il n’empêche, selon Dakaractu.com, « Moody’s et Standard and Poors, pourraient abaisser la note du Sénégal ». Selon l’expert Mark Bohlund, cité par Dakaractu, « la note souveraine du Sénégal pourrait être dégradée. Ce qui entraînerait une hausse du coût de l’emprunt pour le Sénégal, rendant plus difficile l’accès aux financements internationaux. Cela pourrait freiner la croissance économique du pays, et avoir des conséquences sociales importantes. »
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Prétextes fallacieuxAutres réactions : celles du camp de Macky Sall, l’ancien président. C’est Walfnet qui s’en fait l’écho. L’APR, l’Alliance pour la République, « dénonce "une nouvelle machination politicienne", orchestrée par le gouvernement actuel ». L’APR dénonce aussi une « entreprise de vassalisation des institutions, une fuite en avant du président Ousmane Sonko, qu’il accuse de chercher des prétextes fallacieux, pour ne pas assumer ses responsabilités ». Le parti de l'ancien président s’interroge notamment sur la « qualité du rapport du nouveau gouvernement, pointant du doigt des "incohérences" ». Il dénonce aussi une « attitude irresponsable » du nouveau régime qui, selon lui, « va coûter très cher au Sénégal en réputation et en coût d’emprunt ».
Un sommet sur un volcanDans la presse africaine, également ce matin, la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo. Avec cet éditorial de Wakatsera, au Burkina Faso, qui suit de près le conflit et s’interroge sur le sommet de l’Union africaine qui va se tenir à Addis-Abeba, ce week-end. « Un sommet sur un volcan », s’exclame Wakatsera, estimant que « les dirigeants du continent vont se retrouver au chevet d’une Afrique bien mal en point ». Des dirigeants qui vont devoir affronter, nous dit-on, « l’ampleur régionale inquiétante prise par une guerre qui se caractérise, par les nombreux morts, blessés, et personnes déplacées, mais aussi les viols et enrôlements d’enfants, qui, avec les femmes, sont toujours les premières victimes innocentes de cette grosse bêtise humaine », se désole Wakatsera.
Rwandair embarrasséeUn conflit dans l’est de la RDC dont les conséquences sont aussi visibles dans le ciel. Cette semaine, la RDC a fermé son espace aérien aux avions rwandais. « Une mesure », nous dit Afrik.com, « qui impacte directement Rwandair et les échanges commerciaux ». « Les conséquences de cette interdiction », poursuit Afrik.com, « se font déjà ressentir dans le ciel africain et au-delà. Les avions en provenance de Kigali doivent désormais contourner le territoire congolais, rallongeant leur temps de vol et entraînant des retards significatifs. » Plus en détails, Afrik.com cite le cas « d’un avion reliant Kigali à Londres, qui a dû modifier son plan de vol, arrivant à Heathrow avec plusieurs heures de retard. » Et cela a un coût, « notamment à cause d’une consommation accrue de carburant ». Mais Rwandair s’exprime « avec prudence », « expliquant qu’elle explore des solutions alternatives, pour limiter l’impact sur ses clients ».