À la Une: la médiation des religieux pour la paix dans l’est de la RDC…
13 February 2025

À la Une: la médiation des religieux pour la paix dans l’est de la RDC…

Revue de presse Afrique
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« Dans la même journée (d’hier), deux images se sont étrangement télescopées, relate le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia. Sur la première, le président Félix Tshisekedi rencontre les représentants des confessions musulmanes, orthodoxes, kimbanguistes et des églises du Réveil pour les intégrer au dialogue national prôné par les Églises chrétiennes. Quelques heures plus tard, une seconde image dévoile une autre rencontre, qui a surpris tout le monde, à plus de 2 500 kilomètres de Kinshasa. Autour de la table, on y voit les responsables de la Conférence épiscopale nationale du Congo, Monseigneur Fulgence Muteba, l’Abbé Donatien Nshole, celui de l’Église du Christ au Congo, le Révérend Éric Senga, face à Corneille Nangaa, le coordonnateur de l’AFC, la branche politique de la rébellion M23, condamné à mort par Kinshasa. Un télescopage d’images qui donne un sérieux coup d’accélérateur, pointe Afrikarabia, à l’initiative des deux confessions religieuses qui a pour objectif d’ouvrir les portes du dialogue et ramener la paix à l’Est. »

Le « miracle » aura-t-il lieu ?

Pour l’instant, pas d’avancées notables… Les religieux et l’AFC parlent de trouver une solution pacifique le plus tôt possible pour que la guerre s’arrête. Sans plus…

En effet, rebondit L’Observateur Paalga à Ouagadougou, « reste à savoir si le miracle des religieux aura lieu. La question se pose d’autant plus qu’à peine arrivés à Goma, ils ont été désavoués par la majorité présidentielle qui dit ne les avoir pas mandatés ou investis de quelque manière que ce soit. N’oublions pas, précise le quotidien burkinabé, que Tshisekedi renâcle à discuter avec ceux qu’il considère comme des terroristes, car ce faisant, ce serait quelque part les reconnaître de fait. »

Corneille Nangaa droit dans ses bottes…

L’envoyé spécial du Monde Afrique a pu rencontrer Corneille Nangaa hier à Goma. Le chef de l’AFC ne donne guère l’impression de vouloir emprunter le chemin de la paix. « Félix Tshisekedi n’a jamais gagné l’élection (présidentielle), affirme l’ancien président de la Commission électorale congolaise. Si j’ai créé le monstre, je pense qu’il m’appartient de défaire le monstre. (…) Kinshasa nous a condamnés à mort, la communauté internationale nous a sanctionnés. Nous avons tout perdu et donc plus rien à perdre. » Je suis « un révolutionnaire constitutionnel », affirme encore Corneille Nangaa. « Concept fumeux, commente Le Monde Afrique, qui donnerait le droit légitime au recours à la violence sur la base de l’article 64 de la Constitution, selon lequel "tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution". »

… de même que Paul Kagame

Autre interview d’un autre protagoniste du conflit : Paul Kagame répond aux questions de Jeune Afrique. « Accusé de soutenir les rebelles du M23 qui se sont emparés de Goma, au risque d’un embrasement régional, le chef de l’État rwandais se défend, résume le site panafricain. Il renvoie la responsabilité de la crise à son homologue congolais, le président Félix Tshisekedi, et dit faire peu de cas des menaces de sanctions internationales. »

Bref, rien de vraiment nouveau… Le président rwandais justifie toujours son soutien militaire au M23 par la présence persistante, selon lui, de groupes armés génocidaires sur le sol congolais.

Paul Kagame renvoie donc la balle à Kinshasa et à Bujumbura… « Ce que nous avons entendu de la part des présidents du Burundi et de la RDC, ce ne sont que des menaces constantes à l’égard du Rwanda, affirme-t-il. Ce sont eux qui ont créé cette situation en cherchant la confrontation, en incitant à l’action et en évoquant le renversement du gouvernement rwandais. Ce sont eux, les dirigeants burundais et congolais, accuse encore Paul Kagame, qui cherchent à fomenter un conflit régional élargi basé sur les tribus, les groupes ethniques et toutes sortes d’autres facteurs qui relèvent d’une conception primitive de la politique. » 

On le voit, l’heure ne semble pas à la négociation… Bien au contraire. Hier, l’Agence France Presse, reprise par de nombreux médias dont Le Monde Afrique, indiquait que « le groupe armé M23 et les forces rwandaises ont effectué une nouvelle avancée dans l’est de la RDC. Dans le même temps, le Burundi, qui a déployé des soldats en appui à l’armée congolaise, a menacé le Rwanda de répondre en cas d’attaque. »