Religions du monde
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Religions du monde traite de l’actualité religieuse et de sujets de société : les sectes, la recherche spirituelle, mais aussi la religion sur l’Internet. Des portraits nourrissent également cette émission présentée par Véronique Gaymard. *** Diffusions le dimanche à 10h10 TU vers toutes cibles. 

Fêtes juives un an après le 7 octobre : de Roch Hachana à Simhat Torah: comment réhumaniser l’autre?
11 October 2024
Fêtes juives un an après le 7 octobre : de Roch Hachana à Simhat Torah: comment réhumaniser l’autre?

Ce mois d’octobre 2024 marque une succession de fêtes juives qui auront une tonalité particulière, un an après les massacres du 7 octobre 2023 dans une série d’attaques terroristes par des commandos du Hamas dans le sud d’Israël, qui ont fait plus de 1 200 morts, en majorité des civils et 251 otages israéliens à Gaza – une centaine ont été libérés, 101 sont toujours retenus, 34 parmi eux seraient décédés.

Un an après, la guerre et la peur se sont installées: les mesures de représailles israéliennes avec des frappes quotidiennes sur Gaza - dont l’objectif affiché est de détruire le Hamas - ont engendré la désolation et la mort de plus de 42 000 habitants, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas à Gaza, 60% sont des femmes et des enfants selon l’Unicef. Des bombardements qui ont entraîné le déplacement de près de la totalité des 2 millions et demi d’habitants, qui n’ont aucun endroit sûr où se réfugier.

Dans le nord, c’est le Liban qui est visé depuis début septembre 2024 par des frappes israéliennes : une escalade de la violence au nom de la survie et de la sécurité. Environ 60 000 Israéliens vivant près de la frontière libanaise ont été déplacés à cause des bombardements du Hezbollah, depuis le 8 octobre 2023. La réponse israélienne par des frappes aériennes au Liban jusqu’à la capitale Beyrouth contre le Hezbollah, a entraîné le déplacement de plus d’un million d’habitants dans un pays exsangue.

Comment dans ce contexte fêter la nouvelle année, Roch Hachana, début octobre, puis Yom Kippour « le grand pardon », Souccot puis Simha Torah qui marque la fin de la lecture annuelle de la Torah dans les synagogues, avec des chants et des danses ?

Comment célébrer ces moments importants dans le judaïsme alors que résonne le fracas des armes ? Comment continuer à se parler, entre communautés – juifs, musulmans, chrétiens - et ne pas sombrer dans le déni ou la déshumanisation de l’autre ?

Reportages en Israël, à Gaza, au Liban, et rencontre avec Pauline Bebe - première femme de France ordonnée rabbin – dans la synagogue du 11è arrondissement de Paris, sur la signification de ces moments dans la religion juive et ses messages pour appeler à poursuivre le dialogue entre toutes les communautés.

Invitée / Entretien : Pauline Bebe, première femme de France ordonnée rabbin (en 1990), nous reçoit au CJL (Communauté juive libérale d’Ile-de-France, au centre Maayan à Paris), auteure de « Saisir le merveilleux dans l’instant » et « La danse des lettres, petite philosophie du quotidien » (éditions Le Passeur).

Entretien avec Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine (basée à Jérusalem).

Éléments de reportages à Jérusalem, à Gaza et au sud du Liban.

Le Mawlid, Maouloud, Mevlit ou Gamou : l’anniversaire de la naissance du Prophète
20 September 2024
Le Mawlid, Maouloud, Mevlit ou Gamou : l’anniversaire de la naissance du Prophète

Le Mawlid, ou Maouloud, ou encore appelé Gamou au Sénégal ou Mevlit en Turquie, marque l’anniversaire de la naissance du Prophète Mahomet, que de nombreux musulmans fêtent le 12 de Rabia al Awal, le troisième mois de l’année musulmane. Cette date correspondait cette année à la nuit du 14 au 15 septembre. Un anniversaire célébré dans différentes régions du monde, souvent organisé par des tariqas, des confréries soufies. Dans cette émission, nous évoquons ces célébrations au Sénégal, en Guinée et en Turquie – à Istanbul, sur les traces de théologiens et penseurs soufis comme Ibn Arabi, al-Ghazali et Rûmi, mais aussi de cheikhs, de penseurs et de marabouts sur le continent africain.

Si le Mawlid n’est pas une fête canonique, c’est devenu une fête populaire, religieuse et même officielle dans certains pays musulmans qui ont institué un jour férié, - à l’exception de l’Arabie Saoudite où domine le wahhabisme, une doctrine très rigoriste de l’islam, qui interdit la vénération et le culte des saints. 

Chaque année, la célébration du Mawlid – qui se déroule y compris chez les chiites - occasionne des débats : est-ce une « innovation blâmable » comme l’assurent les plus rigoristes, qui prônent un retour à un islam épuré ? Pour ceux qui célèbrent cet anniversaire, au contraire, il s’agit d’une innovation louable qui a des fondements dans le Coran et la Sunna et qui permet de célébrer l’amour du Prophète et de rappeler ses enseignements.

Entretiens :

- Alioune Bah, philosophe guinéen, directeur du master Philosophie et Psychopédagogie à l’Université de Sonfonia en Guinée, chercheur associé à l’Université de Strasbourg, auteur de « L’islam rationnel de Souleymane Bachir Diagne » paru aux éditions Riveneuve

- Djim Dramé, islamologue, chef du Laboratoire d’islamologie de l’IFAN, l’Institut Fondamental d’Afrique Noire, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et récemment nommé directeur des affaires religieuses du Sénégal. Reportage à Dakar / Gwendal Lavina.

Entretiens à Istanbul avec :

- Kenan Gürsoy, professeur émérite de philosophie de l’Université de Galatasaray, ancien ambassadeur de Turquie au Vatican, président de la Fondation Cenan (ancien tekke, couvent soufi)

- Emre Ömürlü, musicologue et musicien soufi

- Nur Artiran, maître soufie, présidente et fondatrice de la « Rumi and Şefik Can Foundation for education and culture ».

Le silence du pape Pie XII face à la Shoah : ce que révèlent les archives du Vatican
13 September 2024
Le silence du pape Pie XII face à la Shoah : ce que révèlent les archives du Vatican

Le Vatican a ouvert en 2020 les archives du pontificat de Pie XII – Eugenio Pacelli – (souverain pontife de 1939 à 1958), très contesté pour son silence face à la Shoah, l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cet accès aux archives « secrètes du Vatican » pour la période 1939-1958, autorisée en 2019 par le pape François, a constitué un événement majeur pour nombre d’historiens qui ont pu avoir accès à des millions de documents relatifs au pontificat de Pie XII qui traverse la période de la Seconde Guerre mondiale, les débuts de la guerre froide et les mouvements de décolonisation.

L’historienne Nina Valbousquet s’est plongée pendant plus de trois ans dans des milliers de documents, pour les décrypter, les croiser, en se concentrant sur la période la plus sombre, celle de l’attitude du Vatican face au nazisme et plus largement envers les Juifs.

À quels dilemmes le Vatican a-t-il été confronté ? Pourquoi ce silence et cette ambivalence entre charité et préjugés antisémites multiséculaires ?

Ancienne membre de l’École française de Rome, l’historienne qui fréquente les archives du Vatican depuis 2012 a publié cette année Les âmes tièdes. Le Vatican face à la Shoah, aux éditions La Découverte, un ouvrage issu de ses années de recherches qui donne un éclairage sur les enjeux religieux, politiques, culturels, humanitaires du Vatican pendant cette période.

Invitée : Nina Valbousquet, historienne, ancienne membre de l’École française de Rome, chercheuse associée au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ).

Autrice de Les âmes tièdes. Le Vatican face à la Shoah (éd. La Découverte, 2024) ; Catholique et antisémite. Le réseau de Mgr Benigni. Rome, Europe, États-Unis, 1918-1934 (CNRS Éditions, Paris, 2020)

À dirigé Le Vatican, l'Église catholique et la Shoah (Revue d'histoire de la Shoah, n°218, octobre 2023).

Commissaire scientifique de l’exposition À la grâce de Dieu, les Églises face à la Shoah, présentée du 17 juin 2022 au 26 février 2023 au Mémorial de la Shoah à Paris.

Indonésie, Timor oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour : les enjeux du voyage du pape François
30 August 2024
Indonésie, Timor oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour : les enjeux du voyage du pape François

Le pape François se rend en Asie du Sud-Est du 2 au 13 septembre. Ce sera son 45e voyage apostolique, le plus long et le plus lointain pour le pape de 87 ans, son cinquième en Asie.

Une tournée qui débutera en Indonésie, immense pays, présenté comme le plus grand pays musulman du monde où le christianisme est très minoritaire, puis il enchainera avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Timor oriental, deux pays où les chrétiens sont majoritaires, puis Singapour, mégapole-État de la tech, où se côtoient bouddhistes, hindous, taoïstes, chrétiens ou sikhs.

Un voyage apostolique également aux périphéries du monde, comme le dit le pape François, avec des enjeux très différents d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre – dialogue interreligieux, questions climatiques, … – où les stratégies d’évangélisation par les missionnaires catholiques se sont le plus souvent adaptées aux traditions et aux croyances locales encore fortement présentes, ce qu’on appelle « l’inculturation ».

Des enjeux que notre invité François Mabille nous aide à décrypter dans cette émission, dans laquelle plusieurs représentants de l’Église catholique s’expriment, notamment depuis la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Singapour.

Invité en studio : François Mabille, chercheur au CNRS et à l’École pratique des hautes études, directeur de l’Observatoire de géopolitique des religions à l’Iris.

Correspondance d’Éric Sénanque à Rome. 

Entretiens avec :

    Cardinal John Ribat, premier cardinal de Papouasie-Nouvelle-Guinée Francis Meli, êvêque de Vanimo (nord-ouest de Papouasie-Nouvelle-Guinée où le pape François se rendra le 8 septembre) Valerian Cheong, recteur du séminaire Saint-François-Xavier de Singapour
Philosopher en islam avec Souleymane Bachir Diagne
16 August 2024
Philosopher en islam avec Souleymane Bachir Diagne

À l’heure des replis identitaires, de la fermeture des espaces de dialogue, des tensions et des guerres qui font l’actualité du monde, nous parlons ouverture, pluralisme et philosophie en islam avec le grand philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne et Alioune Bah, jeune philosophe guinéen qui vient de publier un ouvrage sur la pensée de son mentor intitulé « L’islam rationnel de Souleymane Bachir Diagne » (éditions Riveneuve).

Alioune Bah revient sur la pensée du philosophe sénégalais, inspiré du poète et philosophe Mohammed Iqbal, autour d’une religion en mouvement, ancrée dans un monde pluriel en profonde mutation.

Une conversation entre deux philosophes de générations différentes, qui propulsent leurs réflexions sur l’islam des lumières à l’aune du temps présent et des générations futures.

Souleymane Bachir Diagne invite à se décentrer et à revenir à l’essence de l’humanité, notamment dans la guerre à Gaza.« On a le sentiment que l’existence même de l’autre est la négation de ma propre existence. On ne peut pas imaginer situation plus tribale que cela. »

Invités en studio :

- Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais, professeur de Philosophie et de Littérature et directeur de l’Institut d’études africaines à l’Université de Columbia à New York, auteur de nombreux ouvrages dont « Comment philosopher en islam » (Éd. Philippe Rey, 2013), « Le fagot de ma mémoire » (Éd. Philippe Rey, 2021)

- Alioune Bah, philosophe guinéen, directeur du master Philosophie et Psychopédagogie à l’Université de Sonfonia en Guinée, chercheur associé à l’Université de Strasbourg, auteur de « L’islam rationnel de Souleymane Bachir Diagne » (Éd. Riveneuve, 2023).