Religions du monde
Religions du monde

Religions du monde

Religions du monde traite de l’actualité religieuse et de sujets de société : les sectes, la recherche spirituelle, mais aussi la religion sur l’Internet. Des portraits nourrissent également cette émission présentée par Véronique Gaymard. *** Diffusions le dimanche à 10h10 TU vers toutes cibles. 

Bénin : le vaudou ou vodoun, religion, spiritualité ou philosophie
17 January 2025
Bénin : le vaudou ou vodoun, religion, spiritualité ou philosophie

Reportage au Bénin, d’Abomey à Ouidah, où depuis 1993, le 10 janvier, le pays célèbre les religions endogènes, dont le vodoun ou vaudou, qui honore les puissances des éléments, la terre, l’air, l’eau, la foudre : un vaste panthéon organisé, hiérarchisé, avec des rituels, des liens forts avec la nature et avec les ancêtres, avec le monde de l’invisible que l’on invoque : on y puise ce qui peut répondre à tous nos questionnements et pour obtenir la bienveillance des dieux. 

Les pratiques, les invocations des dieux, par les rites avec cérémonies, chants, danses et offrandes, permettent de garder un équilibre entre les forces, de les diriger ou de les contrer et de maintenir une harmonie entre les groupes sociaux, en respectant des règles strictes et de répondre aux problèmes existentiels. Tout cela, guidé par le Fa, l’art divinatoire, l’oracle que l’on consulte.

Cette année, deux jours fériés ont été décrétés par le gouvernement du président Patrice Talon qui a lancé en 2024 les « Vodun Days », dont l’édition 2025 s’est déroulée pendant 3 jours à Ouidah sur la côte sud. Objectif : valoriser et se réapproprier la culture vodoun et la faire découvrir au monde entier, en développant le tourisme culturel.

Pour l’historien Gabin Djimassé, originaire d’Abomey, lui-même initié au vodoun, très engagé dans la conservation du patrimoine culturel, « le vodoun est la réponse que nos anciens ont donnée aux trois questions fondamentales que tous les peuples du monde se posent, à savoir : qui sommes-nous ? Où sommes-nous ? Et d’où venons-nous ? Nous sommes tenus de vouer un culte aux différents éléments de la nature, afin d’accéder à cette force que nous ne maîtrisons pas, que nous ne voyons pas et qui s’impose à nous, dans notre environnement. C’est ça le vodoun. »

Reportage à l’occasion de la fête des religions endogènes célébrée, le 10 janvier 2025.

Vaudou haïtien, des origines africaines au syncrétisme multiple, au-delà des zombis
10 January 2025
Vaudou haïtien, des origines africaines au syncrétisme multiple, au-delà des zombis

L’ancienne Hispaniola, aujourd’hui Haïti et Saint-Domingue, conquise en 1492 par les Espagnols qui ont décimé les populations amérindiennes, a vu affluer dès le XVIe siècle des milliers d’esclaves du continent africain, soumis à de terribles souffrances, qui ont apporté avec eux une diversité de cultures, de langues, de croyances et de religions, dont le vaudou présent en Afrique de l’Ouest, notamment dans l’ancien royaume du Dahomey, aujourd’hui le Bénin. (Rediffusion)

Le vaudou haïtien, à la fois culture, religion et identité, est devenu le socle de l’émancipation des Haïtiens, devenus indépendants en 1804, et reste aujourd’hui très présent, un refuge aussi dans les périodes les plus sombres.

À l’occasion de l’exposition intitulée Zombis, la mort n’est pas une fin au Musée du quai Branly à Paris, nous nous plongeons dans les spécificités du vaudou haïtien, ses racines africaines, un syncrétisme fort de la religion catholique imposée par la force aux esclaves et les croyances ancestrales des populations autochtones, les Taïnos, les Caraïbes, les Arawaks que les esclaves en fuite, les Noirs-Marrons, ont côtoyés. Loin des mythes et des clichés du cinéma de Hollywood, qui mélange zombis et vampires, et des préjugés de sorcellerie et de rites magiques qui ont dénigré le culte, cette exposition veut revenir à l’essence et aux origines du vaudou haïtien.

Invités :

    Philippe Charlier, commissaire principal de l’exposition Zombis au Musée du quai Branly à Paris, anthropologue et médecin-légiste,vice-doyen (culture et patrimoine), directeur du Laboratoire anthropologie, archéologie, biologie (LAAB), UFR Simone Veil - santé (UVSQ / Paris-Saclay) Erol Josué, commissaire associé de l’exposition Zombis au Musée du quai Branly à Paris, directeur général du Bureau national d’ethnologie à Port-au-Prince en Haïti, artiste et prêtre vaudou (chanteur, danseur, chorégraphe, prêtre Vodou) Lilas Desquiron, commissaire associée de l’exposition Zombis au Musée du quai Branly à Paris, ethnologue et écrivaine haïtienne, ancienne ministre de la Culture d’Haïti, autrice de Les chemins de Loco-Miroir (Éd. Stock - 1990).

DIAPORAMA

Gospels et francophonie: une histoire postcoloniale
27 December 2024
Gospels et francophonie: une histoire postcoloniale

Les Gospels sont nés aux États-Unis dans une Amérique ségréguée, comme le décrit Sébastien Fath, spécialiste du protestantisme : « L’histoire de ce genre musical prend sa source dans le commerce triangulaire des esclaves, la colonisation, puis la décolonisation et les flux d’immigration Sud-Nord. » (Rediffusion)

Les Gospels ont circulé vers les Caraïbes, l’Afrique de l’Ouest et la France. Une histoire qui s’inscrit dans la colonisation puis dans le processus postcolonial, la circulation entre les continents et entre les cultures. « En tant que composante, aujourd’hui, de ce que l’on décrit de plus en plus communément comme les Afrocultures transnationales, ce Gospel francophone qui s’est déployé en Afrique de l’Ouest et dans les Caraïbes ne construit pas seulement ses référentiels par rapport à la Black Culture états-unienne. Tel qu’il s’exprime dans les répertoires du Gospel francophone, ou simplement dans ses modes de présentation, il regarde plutôt vers l’Afrique et les Caraïbes, sans renier pour autant l’importance fondatrice du référentiel de l’émancipation de l’esclavage. »

Gospels et Francophonie, avec Sébastien Fath en studio et en musique.

Invité en studio :

Sébastien Fath, historien, spécialiste du protestantisme, membre du Groupe Sociétés Religions Laïcités (Laboratoire de recherches du CNRS et de l’École Pratique des Hautes Études).

Espérance et spiritualité : nourrir le cœur des humains
13 December 2024
Espérance et spiritualité : nourrir le cœur des humains

Le monde actuel, avec son accélération technologique, ses défis sur les individus et les guerres destructrices nous presse et nous brutalise… L’espérance reste une lueur à conserver, pour redonner du sens, nous dit Yann Boissière, rabbin et fondateur des Voix de la Paix, dans son dernier ouvrage, « Le devoir d’espérance, faire face à la crise spirituelle ». 

En cette fin d’année mouvementée dans le monde entier, cette émission donne la parole à des écrivains et des poètes de plusieurs confessions religieuses qui nous livrent leur regard sur cette espérance qui nourrit le cœur des humains.

 

Invité en studio :

Yann Boissière, rabbin libéral de la synagogue Beaugrenelle à Paris, fondateur et président de l’association « Les voix de la paix », auteur de« Le devoir d’espérance, faire face à la crise spirituelle » (Éd. Desclée de Brouwer, 2024)

Participation de :

- Lama Jigmé Thrinlé Gyatso, moine bouddhiste, poète, co-président de l’Union Bouddhiste de France

- Karima Berger, écrivaine franco-algérienne, musulmane, autrice de : « Les gardiennes du secret. Les grandes figures féminines de l’imaginaire musulman » (Éd. Albin Michel, 2022), présidente du salon Écritures et Spiritualités

- Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais, musulman, professeur de Philosophie et de Littérature, et directeur de l’Institut d’études africaines à l’Université de Columbia à New York, auteur de nombreux ouvrages dont le dernier :  « Universaliser. Pour un dialogue des cultures » (Albin Michel, 2024)

- Anne Soupa, théologienne catholique, autrice avec Christine Pedotti de : « Espérez ! Manifeste pour la renaissance du christianisme » (Éd. Albin Michel, 2022) 

- Gérard Kurkdjian, musicien, spécialiste des musiques sacrées du monde, vient de publier « L’Autre monde – Poésies » (Éd. Complicités, nov 2024) : lecture en musique de son poème « La danse des astres ».

Notre-Dame de Paris rouvre au culte et au public : un nouveau souffle
06 December 2024
Notre-Dame de Paris rouvre au culte et au public : un nouveau souffle

La cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre au culte et aux visiteurs ce dimanche 8 décembre 2024, cinq ans après le terrible incendie qui l’avait ravagée, le 15 avril 2019 et la forte émotion que cette catastrophe avait suscitée dans le monde entier. Une messe d’inauguration et de consécration de l’autel est célébrée dimanche à 9h30 TU - après un office plus politique samedi 7 décembre après-midi en présence de responsables religieux et de chefs d’Etat dont le président français Emmanuel Macron qui devait prononcer un discours sur le parvis de Notre-Dame.

« Religions du Monde » sera exceptionnellement diffusée en direct à 10h10 TU pour vous faire vivre ce moment sur RFI, avec des interviews et reportages et des éclairages sur les chants et la liturgie.

La pierre a été nettoyée et a retrouvé son éclat, la cathédrale restaurée est plus lumineuse, « comme personne ne l’avait jamais vue », nous dit même l’architecte en chef de monuments historiques, Philippe Villeneuve : « Notre-Dame va livrer au monde une image qu’aucun vivant n’a jamais vue ». Un défi immense, grâce à une symphonie orchestrée entre tous les métiers et les compagnons qui sont intervenus sur le chantier, à l’instar d’Arnaud Morançais, tailleur de pierre : « On a tous travaillé en même temps, on avait vraiment l’impression d’être des bâtisseurs dans un chantier de construction de cathédrale ».

Pour Philippe Jost, président de l’établissement public « Rebâtir Notre-Dame » - qui a succédé au Général Georgelin décédé en août 2023, « c’est l’aboutissement d’une aventure humaine collective qui nous a unis tous autour de ce monument qui a une âme. C’est un monument qui parle au monde entier : c’est un sanctuaire, avec cette dimension qui transcende, mais c’est aussi un monument patrimonial extraordinaire par sa beauté, ce qu’il représente dans l’histoire de l’art, mais c’est aussi un monument qui raconte Paris et l’histoire de France et je pense que tout cela contribue à l’âme de ce monument ».

Le Recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, qui a été ordonné prêtre dans cette cathédrale, il y a 34 ans, a pu visiter le chantier à plusieurs reprises, il attend avec impatience la réouverture au culte. « J’ai vibré lors de l’incendie, je pense que de retrouver le peuple de Paris avec ses pasteurs pour célébrer ensemble la joie de la vie chrétienne est une occasion d’espérance et d’action de grâce immense ».

Invité en studio :

Arnaud Alibert, rédacteur en chef à La Croix, prêtre assomptionniste.

 

Intervenants :

- Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, en charge de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

- Philippe Jost, président de l'établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris

- Mathieu Lours, historien des cathédrales, spécialiste de l’architecture des édifices religieux, de leurs usages liturgiques, sociaux et politiques. Auteur de plusieurs ouvrages, « La grâce des cathédrales. Une esthétique du sacré » (Éd. place des Victoires), « Au temps des cathédrales » (Éd. du Cerf), « Les Résurrections de Notre-Dame » (ouvrage collectif, Éd. place des Victoires), le livre officiel de la restauration « Rebâtir Notre-Dame de Paris » (Éd.Tallandier).

- Pascal Larsonneur, compagnon, chef sculpteur

- Arnaud Morançais, compagnon, tailleur de pierre

- Visiteurs et fidèles français et vénézuéliens devant le parvis, avant la réouverture.

 

Pour aller plus loin :

Numéro 7 de La Fabrique de Notre-Dame (le magazine du chantier de la restauration).

Sœur Mary Lembo : parler des abus sexuels subis par des religieuses en Afrique
22 November 2024
Sœur Mary Lembo : parler des abus sexuels subis par des religieuses en Afrique

Comment parler des abus sexuels dans l’Église catholique sur le continent africain ? Plusieurs rapports sur les violences sexuelles au sein de l’Église catholique ont été publiés dans différentes régions du monde - Irlande, Suisse, France, Canada et plus récemment Espagne et Portugal – mais ce sujet reste un puissant tabou en Asie, en Amérique latine, et notamment en Afrique malgré des prises de parole d’évêques ou de cardinaux.

Comment aborder ces questions lorsque ces abus et agressions sexuels sont commis par des prêtres à l’encontre de femmes religieuses, consacrées, ou en formation ? Sœur Mary Lembo, Togolaise, religieuse de la Congrégation des sœurs Sainte Catherine d’Alexandrie, basée à Rome, avait publié en 2022 « Religieuses abusées en Afrique, faire la vérité », aux éditions Salvator. Elle avait pu recueillir le témoignage de 12 femmes consacrées victimes d’abus dans l’Église catholique. Deux ans plus tard, elle constate une timide avancée, mais toujours un tabou difficile à briser. Or, dit-elle, pour agir, il faut savoir prendre conscience des faits, les nommer et désigner les responsables.

Elle insiste sur l’usage inadéquat du pouvoir qui conduit aux abus, par une personne qui représente Dieu, sous un phénomène d’emprise. Des sujets compliqués à aborder à cause du tabou sur les questions sexuelles et l’extrême difficulté pour des religieuses, des femmes consacrées à Dieu, de parler d’abus, de nommer le viol. Pour Sœur Mary Lembo, les victimes doivent être placées au centre, la justice réparatrice doit être renforcée, ainsi que les formations des prêtres et des religieuses pour garantir la sécurité des personnes dans l’Église catholique. La mémoire de l’abus était au cœur de son intervention à l’Institut Catholique de Paris au séminaire Études africaines, lors de la première session, le 25 octobre 2024, intitulée « Mémoire et responsabilité ».

Invitée : Sœur Mary Lembo, religieuse de la Congrégation des sœurs de sainte Catherine d’Alexandrie, togolaise, psychothérapeute, docteur en Psychologie clinique, formatrice de formateurs de maisons religieuses et de séminaires, auteure de « Religieuses abusées en Afrique, faire la vérité » (Éd. Salvator, 2022)

Intervenante le 25/10/2024 au Séminaire Études africaines à l’Institut Catholique de Paris.

Contacts d’instances de reconnaissance et de réparation en France.

CRR : Commission reconnaissance et réparation.

Contact téléphonique : +33 9 73 88 25 71 Contact mail : victimes@crr.contact  Ou : accueil@crr.contact.

 

Le célibat obligatoire des prêtres peut-il être remis en question ?
15 November 2024
Le célibat obligatoire des prêtres peut-il être remis en question ?

Le célibat des prêtres dans l’Église catholique romaine pourrait-il être optionnel ? C’est la question que pose la théologienne Marie-Jo Thiel dans son livre : « La grâce et la pesanteur. Le célibat obligatoire des prêtres en question », paru aux éditions Desclée de Brouwer.

« Est-ce bien raisonnable de réfléchir encore au célibat des prêtres séculiers, plus exactement au célibat continent et chaste exigé par le magistère catholique pour être ordonné ? », interroge dans son introduction Marie-Jo Thiel. Une question délicate, difficile à aborder auprès des communautés catholiques conservatrices en Europe, en Amérique Latine et sur le continent africain.

Cette obligation sacerdotale ne date pourtant que du XIè siècle lors de la réforme grégorienne et du second Concile de Latran. Pourtant, rien dans la Bible n’interdit aux prêtres d’être mariés et cette interdiction n’existe pas dans les Églises catholiques orientales. En septembre 2024 d’ailleurs, pour la première fois en France, un homme marié et père de trois enfants a été ordonné prêtre dans l’Église catholique chaldéenne, il témoigne dans cette émission de son engagement dans l’Église. L’ordination d’hommes mariés dans l’Église catholique romaine n’a pas été abordée à la fin du synode sur l’avenir de l’Église catholique fin octobre 2024.

Que se passe-t-il pour les prêtres qui souhaiteraient malgré tout vivre en couple et en famille ? Une équation compliquée à laquelle l’Église catholique romaine ne répond aujourd’hui que par la rupture, comme en témoigne dans cette émission un ancien prêtre qui a quitté son magistère, pour l’amour d’une femme.

 

Invitée en studio :

Marie-Jo Thiel, théologienne et médecin de formation, professeure émérite de l’Université de Strasbourg, très engagée dans le domaine des abus sexuels dans l’Église, auteure de plusieurs ouvrages dont « La grâce et la pesanteur, le célibat obligatoire des prêtres en question » (Éd. Desclée de Brouwer, 2024), « Plus forts car vulnérables » (Éd. Salvator, 2023), « L’Église catholique face aux abus sexuels sur mineurs » (Éd. Bayard, 2019).

Reportages et témoignages :

Amar Agag, homme marié et père de trois enfants, ordonné prêtre (1er septembre 2024) en France au sein de l’Église catholique chaldéenne (l’une des plus anciennes Églises orientales), aujourd’hui curé de l’Église Notre-Dame de Chaldée à Paris

Christophe Chatillon, ancien prêtre et recteur de l’Eglise Sainte-Croix à Orléans, qui a dû quitter son magistère en janvier 2023 pour l’amour d’une femme

Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, s’exprime sur les prêtres qui ont des enfants.

Reportage en RDC auprès d’étudiants catholiques / Pascal Mulegwa, correspondant de RFI à Kinshasa.

Correspondance d’Éric Sénanque à Rome sur la fin du synode de l’Église catholique.