Une nouvelle manche de gagnée pour le Premier ministre: va-t-il maintenant pouvoir réformer?
09 February 2025

Une nouvelle manche de gagnée pour le Premier ministre: va-t-il maintenant pouvoir réformer?

Politique, le choix de la semaine
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Le Premier ministre et son gouvernement ont franchi une première étape en adoptant le budget cette semaine après que deux motions de censure ont été repoussées à l'Assemblée. Le Premier ministre sauve donc sa tête et celle de son gouvernement. L'horizon politique se dégage quelque peu pour François Bayrou, mais la route reste semée d’embûches. Dont certaines vont arriver rapidement.

Prochaine étape pour le Premier ministre la motion de censure spontanée que le PS déposera dans les prochains jours. En cause, les propos de François Bayrou sur le « sentiment de submersion migratoire ». Mais là encore peu de chance pour que cette motion soit adoptée, le RN ne devrait pas la voter et LFI qui n'a pas apprécié le non-vote par les socialistes de leurs deux motions ne la soutiendra sans doute pas non plus. Et, après cela, à moyen terme, l'avenir est tout aussi incertain. La réforme des retraites par exemple actuellement en discussion au sein d’un « conclave » entre partenaires sociaux pendant trois mois sera aussi un tournant pour le mandat de François Bayrou.

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Dans l'entourage du Premier ministre on est confiant

Oui ses proches estiment qu'il peut désormais tenir jusqu'à l'automne en y allant « étape par étape » disent-ils et ajoutent qu'ils sont « confiants ». Il faut dire que pour le moment la stratégie du Premier ministre fonctionne. Il a réussi à franchir plusieurs haies sans être censuré. Celle de la déclaration de politique générale pour laquelle il n'a pas été censuré et donc maintenant le budget et le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Alors ça ne veut pas dire non plus que tout est rose loin de là. « On marche sur des œufs » confiait un député du camp du Premier ministre mais « on avance ».

Même dans le bloc central les alliés ne font pas de cadeau au Premier ministre 

Oui chez Les Républicains, le Premier ministre reste perçu comme un ancien allié défaillant, voire « un traître ». Alimentée par Nicolas Sarkozy, cette rancœur ne remet pas en cause la participation des LR au bloc central. Mais le patron du groupe LR Laurent Wauquiez entretient des relations compliquées avec le Premier ministre. Dans une interview donnée au JDD, le député expliquait récemment que la droite ne ferait pas de cadeaux au gouvernement. Notamment sur les sujets qui fâchent comme la proportionnelle dont LR ne veut pas entendre parler et cheval de bataille de François Bayrou. L’immigration est également un sujet sensible qui pourrait enflammer le bloc central dans les prochains mois. Alors au-delà de la gauche et du RN, pour le Premier ministre, la méfiance reste de mise même avec son propre camp.

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