Marine Le Pen potentiellement empêchée en 2027, Bardella en plan B?
06 April 2025

Marine Le Pen potentiellement empêchée en 2027, Bardella en plan B?

Politique, le choix de la semaine

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La classe politique française est secouée cette semaine par la déflagration née de la condamnation de Marine Le Pen dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Condamnée à cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate, la double finaliste à la présidentielle entend rester candidate pour 2027, mais sans certitude de l'être. La question d'un plan B se pose inéluctablement. 

Dès lundi après la condamnation de Marine Le Pen, qui lui laisse désormais très peu de chances d’être dans la course à l’Élysée en 2027, le nom de Jordan Bardella pour la remplacer semblait relever de l’évidence. Une rumeur allait même jusqu’à suggérer un inversement du ticket, avec Marine Le Pen comme présidente et Jordan Bardella comme Premier ministre. Cependant, cette hypothèse a été rapidement écartée par le Rassemblement national (RN).

En interne, un député va jusqu’à assurer que le parti n’a « même pas » à réfléchir à un plan de secours, car, selon lui, « Marine Le Pen est innocente ». Pourtant, rien n’indique que la Cour d’appel la relaxera à l’été 2026, ni même qu’elle bénéficiera d’un jugement moins sévère, notamment débarrassé de la fameuse « exécution provisoire ».

Si Jordan Bardella lui-même affirme qu’il est de son devoir de se tenir « prêt », d’autres estiment qu’il doit encore « travailler ».

Jordan Bardella ne fait pas l’unanimité au sein du parti

En effet, Marine Le Pen bénéficie d’un avantage certain : elle est un leader incontesté dans un parti historiquement contrôlé par sa famille de manière très verticale. Elle décide, et les autres exécutent, comme cela a toujours été le cas. Jordan Bardella l’a bien compris, même s’il est président du RN depuis deux ans et demi. Sa présidence, d’ailleurs, n’est pas de tout repos.

Si les sondages montrent que l’eurodéputé de 29 ans est populaire et que sa campagne des européennes l’an dernier a été électoralement convaincante, des tensions avec des membres de la garde rapprochée de Marine Le Pen ont été rapportées dans la presse. Certains, en off, n’hésitent pas à souligner ses maladresses dans les médias ou son manque d’expérience. Ces dissensions se sont notamment révélées en novembre 2024, lorsque Jordan Bardella, lors d’une réunion de groupe, a violemment recadré le député Sébastien Chenu, lui reprochant ses médisances relayées dans la presse.

Une guerre interne pourrait-elle donc éclater au RN ?

On n’en est pas encore là, mais le parti joue gros avec l’affaire Le Pen. La prochaine étape, à l’été 2026, marquera le début d’une campagne électorale où aucune imprécision ne sera tolérée. Le déroulement du procès et la stratégie de défense choisie par Marine Le Pen pourraient alimenter des spéculations, aiguiser des appétits ou même favoriser la formation de clans. Marion Maréchal, par exemple, apparaît dans les sondages comme une alternative possible à Jordan Bardella. Bref, au-delà de la bataille de l’opinion engagée par le RN autour du cas Le Pen, une autre lutte pourrait rapidement émerger, ce que les adversaires du parti ne manqueront pas de suivre, voire d’attiser.

Cela conduit un élu mariniste à résumer la situation ainsi pour l’été 2026 : « C’est soit Marine Le Pen, soit Marine Le Pen ».

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