
Quel rôle pour Emmanuel Macron ? Depuis la dissolution, Emmanuel Macron est hors-jeu dans le débat politique national, obligé de laisser « carte blanche » à son Premier ministre Sébastien Lecornu pour éviter une censure. Mais il essaie malgré tout de rester présent aux oreilles des Français. Le président de la République ne cesse d’envoyer des messages.
Une petite phrase par-ci, une réunion par là. Emmanuel Macron essaie encore et toujours de se créer des occasions de participer au débat national. Récemment, il a lancé un cycle de rencontres publiques avec les lecteurs des titres de la presse quotidienne régionale autour de la question des réseaux sociaux et de la démocratie. Il a organisé une édition française du sommet Choose France, son grand rendez-vous économique, lors de laquelle il a pris soin d’essayer de rassurer les patrons inquiets des conséquences de l’instabilité politique lors d’un diner, mais aussi de s’adresser à ses concitoyens dans une vidéo.
Un exercice de communication dont le président est friand, moins solennel qu’une allocution et qui lui a permis de vanter le bilan de sa politique économique de l’offre alors qu'elle est consciencieusement détricotée par les oppositions dans le débat budgétaire. « Est-ce que je suis satisfait tous les jours de ce qui est voté au Parlement ? Non. Mais est-ce que je pense que la recherche d’un compromis est nécessaire ? Oui », a lancé Emmanuel Macron qui a fait valoir ses convictions et en même temps son incapacité à les imposer.
« Est-ce que je suis satisfait tous les jours de ce qui est voté au Parlement ? Non. »Le président s’est aussi emparé de la question du narcotrafic. Un peu à la Sarkozy, il a organisé une réunion avec tous les ministres concernés à l’Élysée après un fait divers dramatique, l’assassinat du jeune frère d’un militant engagé dans la lutte contre les trafiquants de drogue à Marseille, Amine Kessaci. Emmanuel Macron a diligenté ses ministres sur place et a promis de s’y rendre en décembre. Et il a stigmatisé dans la foulée les consommateurs de drogue avec une phrase qui a utilement été rapportée et qui met en cause « les bourgeois des centres-villes qui financent le narcotrafic ». Des propos qui ont fait beaucoup parlé.
« Il met en scène sa propre impuissance »Mais est-ce que sa voix porte ? C’est toute la question. Un député socialiste est cinglant : « Le problème d’Emmanuel Macron, dit-il, c’est qu’il a du mal à comprendre la situation dans laquelle il est. Il pense sûrement qu’en réapparaissant, il va retrouver un crédit. Mais il met en scène sa propre impuissance ». Une ministre de son camp n’est pas plus positive et déclare : « Les gens ont du mal avec lui. Il a créé un truc de détestation ». Une manière de dire que les efforts d'Emmanuel Macron pour jouer encore un rôle risquent d’être vains.
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