#SessionLive Laryssa Kim & Terez Montcalm, week-end spécial femme !

#SessionLive Laryssa Kim & Terez Montcalm, week-end spécial femme !

RFI
00:48:30
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About this episode

Notre 1ère invitée s’appelle Laryssa Kim.

Basée à Bruxelles, Laryssa Kim est une chanteuse et compositrice italo-congolaise. Son premier album, Contezza, est sorti en 2024 sur le label City Tracks. Contezza représente le chemin de la prison mentale à la libération, vers un amour mature vaste et inconditionnel pour la vie, pour soi-même et pour les autres. Ses premières incursions dans la musique ont eu lieu à Rome où elle écrivait et se produisait avec des musiciens de reggae et des DJ. Une période qui lui a permis de consolider ses forces instinctives à travers le live. En 2008, elle déménage à Amsterdam et s'immerge dans la danse contemporaine et le théâtre. Basée à Bruxelles depuis 2013, Laryssa a confirmé son intérêt pour l'électroacoustique en complétant un programme de master au Conservatoire Royal de Mons en composition musicale acousmatique.

On pénètre dans « Contezza » comme on sombre dans un sommeil duveteux. Durant ces trois premières pistes, Laryssa Kim nous emmène donc aux confins de sa contezza, un mot italien ancien et éculé signifiant « conscience ». Jouant avec les langues comme avec les sons, comme autant d’artefacts invisibles témoignant de ses origines italo-congolaises, Laryssa se meut dans l’hybride et les contrastes.

Carrefour où se rencontrent Brian Eno, Enya et Erykah Badu, Contezza est donc affaire de voyage intérieur. Le résultat d’un repli qui, comme pour la majorité des humains en 2020, survient avec la pandémie de Covid-19. Certaine de devoir mettre un terme à sa carrière, Laryssa profite surtout de cette pause forcée pour approfondir sa connaissance des pratiques de méditation et sa curiosité pour l’ésotérisme, l’astrologie, la magie, les oracles chinois. Tout en gardant farouchement les pieds sur terre, Laryssa s’autorise à jouer avec les signes et les sens. Instinctivement, c’est d’amour qu’elle veut parler sur ce nouvel album. L’amour et ses déceptions, mais aussi ce qu’il peut nous apprendre sur nous-mêmes, lorsqu’il s’évanouit comme un rêve, comme une marée faite de plaisirs et d’angoisses, miroirs de nos failles les plus mystérieuses. À l’instar des grands maîtres d’une esthétique clair-obscur, par-delà bien et mal, que sont David Lynch et Miyazaki. Très vite, elle conçoit l’album comme un processus rituel, magique : un exorcisme par la beauté lui permettant d’éloigner un mauvais œil qu’elle suspecte lui coller à la peau. Loin de donner des leçons, Laryssa invite humblement à l’introspection créative, à l’invention perpétuelle de soi, sans répit, au gré du jeu et de l’ouverture aux détails infinis du quotidien. Comme le bourdonnement du frigo ou l’horloge des toilettes de sa mère, à Rome, qui trouvent une nouvelle place dans les mini-univers oniriques de la contezza de Laryssa, à la fois ancienne et tournée vers les techniques de composition les plus contemporaines. Une exploration spirituelle en soi-même que Laryssa envisage à la manière d’un Jodorowski : profonde et fondamentalement ludique à la fois, loin des certitudes et des dogmes dangereux…

Morceaux interprétés au grand studio

- L'Attente Live RFI

- Blue Velvet, extrait de l’album

- Ma Chi Sei Live RFI.

 

Line Up : Laryssa Kim, voix, machines.

Son : Mathias Taylor & Jérémie Besset.

► Album Contezza (City Tracks 2024).

 

Puis nous recevons l’artiste québécoise Terez Montcalm pour la sortie de Step Out

En plus de trente ans de carrière, la Québécoise Thérèse Montcalm (Térez à la scène) publie enfin son dixième album Step Out. Elle a pris le temps pour le concevoir, puisque son prédécesseur date de neuf ans déjà. Et comme elle aime surprendre, après avoir alterné disques en français («Risque», «Parle Pas Si Fort», «Quand On S’Aime»…) et en anglais, oscillant tour à tour entre jazz, rock et chanson («Voodoo», «Songs For Shirley Horn»), c’est en compagnie du fameux guitariste français Jean-Marie Ecay (et sous l'égide du producteur Régis Ceccarelli, fils d’André, dit «Dédé», ainsi que de l’ingénierie du célèbre Dominique Blanc-Francard) qu’elle nous revient pour un album cédant cette fois la part belle à cette bonne vieille soul intemporelle. S’ouvrant sur la même rhythm pattern que le «What’s Going On» de Marvin Gaye (qu’évoque également «Holding On»), la plage titulaire démontre que le temps n’a pas de prise sur le timbre rauque, puissant et écorché de la grande Térez. La guitare d’Ecay et les arrangements de Ceccarelli s’appuient fermement sur le groove qu’y imprime la paire rythmique que constituent les excellents Laurent Vernerey (Laurent Voulzy, Jean-Louis Aubert, Albin de la Simone… basse) et Nicolas Viccaro (batterie). Au registre des covers particulièrement bien senties, on distinguera celles du «She’s Not There» des Zombies (également repris en son temps par Santana), du «Be My Baby» de Spector via les Ronettes (en deux versions, une langoureuse et une exaltée), du «Don’t Make Me Over» de David et Bacharach (tel qu’adapté chez nous par les Surfs sous le titre «T’en Vas Pas Comme Ça»), ainsi que du «Reach Out I’ll Be There» des Four Tops (dont Claude François fit ce «J’attendrai» qu’elle interprète également ici d’une poignante manière), du «T.R.O.U.B.L.E» de Leiber et Stoller via Elvis et du «Lady Day And John Coltrane» du regretté Gil Scott-Heron (avec le trombone de Philippe Georges).

Morceaux interprétés au grand studio

- J’attendrai Live RFI

- Lady Day, extrait de l’album

- Be my Baby Live RFI voir clip.

 

Line Up : Terez Montcalm, guitare-voix, Jean-Marie Ecay à la guitare. 

Son : Benoît Letirant & Mathias Taylor.

► Album Step out (Spectra Music / Side Street Music / L’autre Dist. 2024).

Concert 26 mars 2024 au studio de l’Ermitage.