CAMEROUN: CHUTE DRASTIQUE DE 7,5% DES REVENUS DU SECTEUR EXTRACTIF
16 December 2025

CAMEROUN: CHUTE DRASTIQUE DE 7,5% DES REVENUS DU SECTEUR EXTRACTIF

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Les chiffres ont été connus ce 11 décembre à l’hôtel Mont febe de Yaoundé au Cameroun, face aux médiasd’icietd’ailleurs. La présentation officielle du RAPPORT ITIE 2023, c’est à dire l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives. En effet, l’annonce n’est pas agréable sur le économique. Une baisse dans les recettes de plus de 83 milliards de FCFA. Il est bien question des recettes issues principalement du sous-secteur des hydrocarbures, qui à lui seul représente 95,3 % des revenus, malgré une baisse par rapport à 2022. Des recettes du transport pétrolier, qui a connu une légère progression, tandis que les mines et carrières industrielles affichent une croissance notable, bien que leur part dans l’ensemble reste marginale, nous dévoile le rapport ITIE 2023. De plus, l’on peut néanmoins observer une forte contribution de ce secteur malgré cette baisse de 7,5%, entre 2022 et 2023, avec la forte contribution de la production du secteur des hydrocarbures, estimée à 1 410,6 milliards FCFA, pour des exportations de 1 459,1 milliards FCFA. Ensuite, vient le secteur minier, qui a eu une contribution marginale aux exportations, dominé par l’artisanat et l’absence de projets industriels de production, soit Une contribution de 4,2 % dans le PIB du Cameroun et de 32 % dans les exportations. De façon globale, d’après le rapport ITIE 2023, contribution du secteur extractif à l’économie camerounaise a reculé dans ses indicateurs majeurs : PIB (4,2 % contre 6,3 % en 2022), recettes budgétaires (22 % contre 25,5 %) et exportations (32 % contre 41 %). En revanche, une légère amélioration est observée au niveau de l’emploi (0,62 %) et des investissements (6,4 %)La SNH demeure le pilier des recettes, elle accuse elle-même une baisse notable, tandis que seuls quelques opérateurs, comme PERENCO RDR ou le secteur minier naissant, parviennent à tirer leur épingle du jeu. Une tendance qui interroge sur la soutenabilité des revenus extractifs et les marges de manœuvre financières de l’État. Le poumon reste incontestablement la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), qui fournit à elle seule la majorité des recettes issues du pétrole et du gaz. En 2023, le mandat SNH a rapporté 622,84 milliards FCFA, représentant 60,13 % de toutes les recettes extractives. Même performance dominante pour le fonctionnement, évalué à 36,70 milliards FCFA. Mais l’inquiétude vient du recul. En un an, les revenus du mandat SNH ont chuté de 151,67 milliards FCFA, soit –19,58 %. Pour un pays dont plus de la moitié des ressources extractives repose sur cette seule entreprise publique, la tendance rappelle la nécessité de diversifier l’économie et d’améliorer la gouvernance pétrolière. Derrière la SNH, les entreprises pétrolières privées maintiennent une présence significative. PERENCO CAM contribue à hauteur de 124,32 milliards FCFA en 2023, soit 12 %, en légère hausse (+6,87 %). PERENCO RDR, acteur essentiel dans les recettes d’impôts sur les sociétés pétrolières, enregistre une progression spectaculaire avec 104,32 milliards FCFA, soit +35,12 %. Ces chiffres traduisent une dynamique contrastée : alors que la SNH subit les effets conjugués de la baisse de production et de la volatilité des cours, certains opérateurs privés affichent une meilleure résilience et permettent de soutenir les recettes.Le transport pétrolier, essentiellement assuré par COTCO, continue d’être une source notable de revenus. En 2023, il génère 47,01 milliards FCFA, en hausse de 6,04 % par rapport à 2022. Les droits de passage du pipeline demeurent donc un atout budgétaire important pour l’État. Cette performance tranche avec celle des autres segments qui accusent des reculs parfois brusques, notamment les droits de douane (–87 %) ou encore les variations extrêmes des redressements fiscaux pétroliers, qui bondissent de 356 %, preuve d’une pression accrue des services fiscaux sur le secteur. Dans un paysage à plus de 95 % dominé par les hydrocarbures, le secteur des mines et carrières poursuit sa progression timide mais réelle. En 2023, il contribue pour 1,39 milliard FCFA, soit +44,72 % par rapport à l’année précédente. Les acteurs comme CIMENCAM (0,27 milliard), DANGOTE (0,16 milliard) ou RAZEL (0,09 milliard) ne changent pas encore la structure des finances publiques, mais leur évolution confirme le potentiel d’un secteur minier à consolider. Toutefois, ce niveau reste marginal : il ne représente que 0,13 % des revenus extractifs, ce qui démontre l’étendue du chantier à mener pour diversifier la base économique nationale.Quant à l’innovation pour ce 17e Rapport ITIE pour le compte du Cameroun, le pays franchit une étape décisive et clee, dans la refonte de son secteur extractif. Entre l’adoption d’un nouveau Code minier, la centralisation des revenus pétroliers au Trésor, le renforcement du contrôle des coûts, la mise en service du Registre des bénéficiaires effectifs et les avancées liées à la transition énergétique, le pays s’engage dans une dynamique de transparence et de modernisation sans précédent. Une stratégie assumée pour mieux capter la valeur créée, sécuriser les recettes publiques et préparer l’arrivée de grands projets structurants. L’adoption de ce nouveau Code minier constitue en effet l’un des tournants les plus significatifs de la décennie. Modernisé, plus exigeant, plus adapté aux standards internationaux, il vise à combler les insuffisances du cadre précédent, notamment sur les questions de transparence, de gestion des revenus, de responsabilité environnementale et d’utilisation locale de la valeur ajoutée. De plus, en 2023, seules 2 sociétés sur 19 ont transmis leurs données de propriété effective dans le cadre du processus ITIE (11 %). L’utilisation du Registre Central du Bénéficiaire Effectif (RCBE) a aussi permis de compléter largement l’information, offrant désormais une couverture substantielle des grandes entreprises extractives et marquant un progrès notable du dispositif national.Des limites subsistent néanmoins, notamment:l’absence d’information sur les modalités de contrôle exercées par les bénéficiaires effectifs ;la non-couverture de certaines entreprises non immatriculées à la DGE ;l’absence d’intégration des Personnes Politiquement Exposées (PPE). Souligne le rapport. La société civile réagi avec E2’02: Mr Blasius NGOME/Acteur de la société civile, fond versé aux communesÉlément En renforçant les obligations des opérateurs, en introduisant des mécanismes de contrôle plus rigoureux et en préparant l’arrivée de grands projets miniers à fort potentiel, le Cameroun souhaite se positionner comme