Thiaroye 44, le massacre des tirailleurs africains
30 November 2024

Thiaroye 44, le massacre des tirailleurs africains

La marche du monde
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Dans une lettre adressée au président du Sénégal le 28 novembre 2024, Emmanuel Macron affirme que « la France se doit de reconnaître » qu'il y a eu un « massacre » dans le camp militaire de Thiaroye, en périphérie de Dakar, le 1ᵉʳ décembre 1944. Une reconnaissance officielle pour laquelle l'historienne Armelle Mabon se bat inlassablement depuis dix ans.

Combat qu'elle raconte dans son livre Le massacre de Thiaroye, 1er décembre 1944, Histoire d'un mensonge d'état. Cette reconnaissance du massacre de Thiaroye par la France suscite un immense espoir pour les familles des tirailleurs qui attendent réparation depuis de longues années.

Si l'historien Martin Mourre avait déjà publié sur le massacre du 1er décembre 1944 dans son livre Thiaroye 44, histoire et mémoire d’un massacre colonial, ce sont les artistes africains qui se sont emparés les premiers de ce que la chercheuse Armelle Mabon qualifie de mensonge d'État. 

D'abord Senghor, dès 1944, dans son poème TYAROYE : «Prisonniers noirs je dis bien prisonniers français, est-ce donc vrai que la France n’est plus la France ?» Puis Sembène Ousmane dans son magistral Camp de Thiaroye, film interdit pendant 10 ans sur les écrans français, à propos duquel le réalisateur évoquait le chiffre de 380 morts, dix fois plus que les 35 officiels. Alors que des députés français ont déposé une résolution nommée «Sembène Ousmane» pour demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur ce qui s'est passé à Thiaroye, l'État sénégalais a tout son rôle à jouer pour éclaircir de nombreuses zones d'ombre, notamment sur le nombre de corps enfouis dans des fosses communes, puisqu'il peut prendre la décision d'ordonner des fouilles à Thiaroye.

Chemins d'écritureAvec «Tyaroye», Senghor fut le premier à s’emparer littérairement du massacre des tirailleurs sénégalais

 

À écouter aussiEnquêtes africaines (en 5 épisodes)  – Thiaroye, les tirailleurs sacrifiés

« Thiaroye 44, le massacre des tirailleurs africains » est un épisode documentaire de La marche du monde signé Valérie Nivelon, Lina Le Bourgeois et Sophie Janin avec Adrien Landivier. 

Avec nos remerciements à Maylis Bouffartigue et à toute l'équipe du Festival Histoire(s) de se rencontrer, du Mas d'Azil, dans l'Ariège.

Avec par ordre d'apparition :

- Armelle Mabon, historienne 

- Colette Capdevieille, députée

- Karfa Sira Diallo, co-fondateur de l'Association Mémoires et partages

- François Hollande, député, ancien Président de la République française

- Me Hervé Banbanaste, avocat au Barreau de Paris

- Me Pinatel, avocat Pinatel, avocat de Biram Senghor dont le père a été massacré à Thiaroye

- Martin Mourre, historien

- Sidiki Bakaba, comédien dans le film de Sembène Ousmane «Camp de Thiaroye»

- Aïcha Euzet, dramaturge, autrice d'un triptyque autour de l’histoire des tirailleurs africains de la fin du XIXème siècle aux indépendances.