Comment Hitler et les nazis sont-ils arrivés au pouvoir en 1933 ? Était-ce inéluctable ? Pourquoi Hitler a-t-il été nommé chancelier alors que son discours était anti-démocratique, inégalitaire et haineux à l’égard des juifs ?
Était-ce inéluctable ? Qui sont « les irresponsables » qui ont porté Hitler au pouvoir ? C’est le titre de l’enquête historique de Johann Chapoutot menée dans les archives des années 20 et 30 en Allemagne qui reconstitue minutieusement les rôles joués par le président Hindenburg, son entourage et le chancelier Von Papen. L’un des plus grands spécialistes du nazisme fait rimer le mot histoire avec le mot espoir en démontrant qu’un autre scénario aurait pu aboutir, épargnant au monde l’horreur de la Shoah et de la Deuxième Guerre mondiale.
Quelle langue parlaient les nazis et comment la décrypter ? C’est toute la réflexion menée par Olivier Mannoni, traducteur de l’édition critique du livre Mein Kampf intitulé Historiciser le mal aux éditions Fayard.
Comment cette violence des mots s’est-elle traduite en actes ? C’est ce que nous dit Ulrich Baumann, directeur adjoint et scientifique du Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe à Berlin.
Dans cet épisode, nous remettons en question les idées reçues selon lesquelles Hitler serait arrivé au pouvoir par les urnes dans une république de Weimar qui se serait suicidée.
C’est tout le contraire, nous dit Johann Chapoutot dans son enquête historique Les irresponsables parue aux éditions Gallimard.
« Cette histoire se déroule en Allemagne, entre mars 1930 et janvier 1933. Elle repose sur une lecture des archives politiques, des journaux intimes, correspondances, discours, articles de presse et mémoires des acteurs et témoins majeurs. Elle révèle non pas la progression irrésistible de la marée brune, mais une stratégie pour capter son énergie au profit d’un libéralisme autoritaire, imbu de lui-même, dilettante et, in fine, parfaitement irresponsable. »
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