La marche du monde
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Chaque semaine, La marche du monde vous propose de découvrir l’histoire de nos sociétés contemporaines. Sur les cinq continents, nous recherchons des témoignages, mais aussi des archives radiophoniques et musicales, pour revivre les évènements et les mouvements qui éclairent l’actualité. En Afrique, en Asie, en Amérique, en Europe et au Proche-Orient, rafraîchissons-nous la mémoire et partageons notre histoire ! *** Diffusions le samedi à 14h10 TU et le dimanche à 00h10 TU vers toutes cibles. 

Enfants en guerre, guerre à l’enfance ?
16 November 2024
Enfants en guerre, guerre à l’enfance ?

Comment les enfants font-ils face à la guerre ? Au fil des conflits qui jalonnent notre histoire depuis la Grande Guerre, la violence faite aux enfants est au cœur de l’exposition qui s’ouvre à La Contemporaine*, dont l’ensemble bibliothèque, archive et musée rassemble la plus grande collection dédiée aux conflits du XXème et XXIème siècle.

De 1914 à Gaza en passant par le génocide des tutsis du Rwanda, les enfants sont massivement victimes des conflits bien que les États se doivent de les protéger. La Journée internationale des droits de l'enfant nous le rappelle chaque année, le 20 Novembre, date choisie pour l’ouverture de l’exposition « Enfants en guerre, guerre à l’enfance » signée Manon Pignot et Anne Tourniéroux, dont je vous présente les archives en avant-première sur RFI.

*À l’écoute des témoignages d’enfants confrontés à la guerre de 1914 jusqu’à nos jours, Manon Pignot et Anne Tournieroux proposent d’interroger les expériences de guerre enfantines du début du XXè siècle jusqu’à nos jours, à partir de trois cents pièces issues de ses collections et de collections françaises et étrangères. Comment faire entendre la parole des enfants, qu’ont-ils à nous transmettre de leur expérience de la guerre ? Expériences dévastatrices, expériences formatrices, expériences combattantes ? Sans tabou ni voyeurisme, l’exposition et son livre assument un regard exigeant et abordent de nombreux sujets méconnus, des républiques d’enfants au programme cubano-américain Peter Pan, en passant par une relecture du conflit au Biafra… à hauteur d’enfant.

Avec l’historienne Manon Pignot, Université Picardie Jules Verne et la bibliothécaire Anne Tournieroux, la Contemporaine, assistées de Camille Lécuyer, CY Cergy Paris Université.

 

À lire :

Enfants en guerre, Guerre à l’enfance ? dirigé par Manon Pignot et Anne Tournieroux, aux éditions Anamosa.

À voir :

L’exposition Enfants en guerre, Guerre à l’enfance ?

 

Diaporama

1974, le discours historique de Yasser Arafat à l'ONU
09 November 2024
1974, le discours historique de Yasser Arafat à l'ONU

Le 13 Novembre 1974, le leader de l’O.L.P Yasser Arafat est invité pour la première fois à la tribune de l’ONU où il prononce le discours historique qui va faire basculer l’opinion publique internationale en faveur de la reconnaissance de la cause palestinienne.

« Aujourd’hui, je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de combattant de la liberté. Ne laissez pas le rameau d’olivier tomber de ma main. Je vous le répète : ne le laissez pas tomber de ma main. » Pointant du doigt l’assemblée de l’Onu, Yasser Arafat va en réalité répéter trois fois sa dernière phrase et déclencher un tonnerre d’applaudissements.

Quel leader est Yasser Arafat, coiffé du keffieh noir et blanc, symbole du nationalisme palestinien lorsqu’il est invité à l’ONU ? Quels sont les arguments du représentant de l’OLP ? Et que représente ce discours dans l’histoire et la mémoire du peuple palestinien ?

À l’aube des 50 ans de la reconnaissance du droit des Palestiniens à l’auto-détermination votée le 22 Novembre 1974 par l’ONU à une majorité écrasante, RFI et MCD s’associent pour donner accès à une archive essentielle pour la compréhension de l’histoire du conflit israélo-palestinien. 

De larges extraits du discours traduits en français s'articulent avec les témoignages de Anwar Abou Aïsha, ancien ministre palestinien de la Culture ; Hala Qodmani, journaliste spécialiste du Proche-Orient ; Elias Sanbar, historien ettraducteur ; Leïla Shahid, ex-déléguée générale de la Palestine en France et Yousef Zayed, musicien et professeur de oud.

Un documentaire signé Valérie Nivelon RFI avec la collaboration de Tarik Hamdan MCD.

Réalisation : Sophie Janin avec Adrien Landivier, Nicolas Falez et Nicolas Pichon-Loevenbruck.

 

À lire : 

- « La dernière guerre ? » Palestine, 7 octobre 2023-2 avril 2024 par Elias Sanbar.

Collection Tracts (no56) Gallimard

- « Comment la Palestine fut perdue et pourquoi Israël n’a pas gagné, Histoire d’un conflit », de Jean-Pierre Filiu aux éditions Seuil

- « Israël/Palestine Anatomie d’un conflit », de Vincent Lemire et Thomas Snégaroff aux éditions Les Arènes

- « Les grands discours à l'ONU. De Harry Truman à Greta Thunberg », par Chloé Maurel, aux éditions du Croquant. 

Amina et Jummaï, deux lycéennes face à Boko Haram
02 November 2024
Amina et Jummaï, deux lycéennes face à Boko Haram

Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, 276 lycéennes âgées de 16 à 18 ans, pour la plupart chrétiennes, sont enlevées par le groupe armé islamique Boko Haram à l'école secondaire publique de la ville de Chibok, dans l'État de Borno, au Nigeria. 10 ans plus tard, 82 ex-lycéennes de Chibok sont toujours captives. (Rediffusion)

Alors qu'elles faisaient la Une de l'actualité dans le monde entier, il y a encore quelques années, les Chibok Girls sont retombées dans l'oubli avec la banalisation des enlèvements de masse au nord-est et surtout dans le nord-ouest du Nigeria.

Amina Nkeki et Jummai Mutah ont vécu le raid sur l'internat du lycée de Chibok mené par les hommes d'Abubakar Shekau, le leader d'une des factions de Boko Haram, avant de connaître deux trajectoires différentes en tant que jeunes femmes otages. Convertie à l'islam et mariée à un combattant de Boko Haram, Amina a vécu à Gwoza, une localité du nord-est du Nigeria considérée par Boko Haram comme la capitale de son califat. Elle est la première « Chibok Girl » à être sortie vivante en mai 2016, avec sa fille Patience, née à la fin de ses deux années de captivité. De son côté, Jummai a été séquestrée trois ans dans la forêt de Sambisa. Rebelle face à ses geôliers, elle n'a jamais cédé devant les menaces mortelles ; pratiquant sa religion chrétienne plus ou moins ouvertement. Jummai a été libérée par les autorités nigérianes en 2017 suite à plusieurs années de négociations.

Un documentaire signé Moïse Gomis, produit par Valérie Nivelon, réalisé par Sophie Janin.

Avec :

    Amina Nkeki et Jummai Mutah, ex-otages de Boko Haram Yakubu Nkeki, président de l'association de parents des Chibok Girls Zannah Mustapha, négociateur entre le gouvernement nigérian et Boko Haram Vincent Foucher, politologue, chargé de recherche CNRS au laboratoire LAM
Tchad : quand les femmes prennent la voix du syndicat
13 October 2024
Tchad : quand les femmes prennent la voix du syndicat

À peine 40 ans et déjà syndicaliste chevronnée, Kamadji Demba Karyom est l’une des militantes de sa génération les plus impliquées dans la lutte contre le régime autoritaire du clan Déby, au pouvoir depuis plus de trois décennies.

« Demba est une jeune femme très intelligente et engagée dans la lutte contre l’injustice, c’est une femme qui a de l’avenir, c’est une activiste sur qui nous pouvons compter pour la relève dans ce pays dans le milieu syndical, il y en a d’autres, des jeunes femmes comme elle, mais elle est remarquable, elle peut prendre la relève pour lutter pour les droits de la femme au Tchad », selon Adjudji Guémé, présidente fondatrice du Comité des femmes de l’Union des syndicats du Tchad.

Poussées par ses aînés, Demba Kamadji Karyom pourrait prendre un jour la tête de l’UST, l’Union des syndicats du Tchad. Déjà présidente du Comité des femmes du syndicat des greffiers (Synagref), elle assiste également à l’autorité indépendante de lutte contre la corruption. Pour Demba, le syndicat est l’échelon le plus approprié « pour lutter contre la dictature », comme elle l’exprime publiquement lors de ses conférences. 

Un documentaire signé Clémentine Méténier, réalisé par Sophie Janin et produit par Valérie Nivelon.

À découvrir le site de l'Association Survie, à l'initiative de la tournée française de Demba Kamadji Karyom en 2024.

Bernard Dadié, poète pluriversel
04 October 2024
Bernard Dadié, poète pluriversel

Rome. Juin 2024. L’artiste sénégalais Hamedine Kane, artiste résident de la Villa Médicis imagine des rencontres panafricaines, en écho au deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs initié par Alioune Diop et sa maison d’édition Présence Africaine en 1959, à Rome. Un véritable workshop où sont venus artistes et écrivains d’Afrique et de la diaspora et autres archivistes ou documentaristes du continent ou d’Europe.

Avec Franck-Hermann Ekra, commissaire d’exposition et responsable de la Bibliothèque-Archives Bernard Dadié, nous proposons une immersion dans les archives sonores de RFI ainsi que dans les manuscrits de Dadié pour faire entendre la voix et l’œuvre du chroniqueur, écrivain et poète. À Rome, en 1959, Bernard Dadié est reçu par le Pape Jean XXIII tout comme l’ensemble de la délégation du Congrès des artistes et écrivains noirs. Dans l’atelier d’Hamedine Kane, nous revivons ce moment politique et artistique, où la voix de Bernard Dadié s’affirme à la fois comme militant anticolonialiste et père de la littérature ivoirienne !

Tous mes remerciements à Hamedine Kane et à toute l’équipe de la Villa Medici-Académie de France à Rome sans qui ce projet radiophonique n’aurait pu aboutir.

Avec

- Hamedine Kane, artiste et réalisateur sénégalais, pensionnaire de la Villa Medici 2023-2024

- Franck-Hermann Ekra, critique d’art, curateur et responsable de la Bibliothèque-Archives Bernard Binlin Dadié

- Valérie Nivelon, documentariste et productrice sur RFI.

Une histoire sensible du franc CFA
20 September 2024
Une histoire sensible du franc CFA

« Par quel bout la prendre, cette histoire que l'on ne comprend pas ? Qu’est-ce que le franc CFA ? Et c’est quoi la monnaie ? ». On ne nous avait jamais raconté l’histoire du CFA comme ça ! Grâce à Katy Léna Ndiaye, réalisatrice du documentaire « L'argent et la liberté, une histoire du franc CFA » et Maboula Soumahoro, autrice de « Le triangle et l’hexagone, réflexions sur une identité noire », aux éditions La Découverte, nous remontons le fil de cette longue histoire commune au son des extraits du film de la cinéaste sénégalaise.

Comment et pourquoi l'histoire du franc CFA est-elle au cœur de l'histoire de l'Afrique contemporaine et de sa relation avec la France, en quoi vient-elle questionner l'identité africaine francophone ? Une invitation à accepter « le dur labeur de contester le savoir acquis », selon l’économiste Martial Ze Belinga !

À voir : L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA (2022) 102’.

Une projection en présence de Katy Léna Ndiaye est programmée au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, le samedi 28 septembre 2024 à 17h.

 

Synopsis FR

1960 amorce la fin des empires sur le continent africain. La France disparait de la carte, laissant derrière elle le Franc CFA, une création coloniale, qui est le nom de la monnaie qui circule toujours dans la quasi-totalité de ses anciens territoires. Pourquoi ces États recouvrant leur indépendance n’ont-ils jamais dénoncé cet héritage singulier ?

Visionnez la bande annonce.

 

Amilcar Cabral, l'enfance d'un chef
15 September 2024
Amilcar Cabral, l'enfance d'un chef

Comment Amilcar Cabral est-il devenu la référence absolue des leaders indépendantistes dans l’Empire portugais ? Avec les témoignages du cinéaste Sana Na N’Hada envoyé à Cuba par Cabral pour étudier le cinéma afin de filmer la lutte pour l’indépendance, en préparation d’un film d’archives sur la guérilla, et Gérard Chaliand, témoin de la guérilla en Guinée-Bissau et de la tricontinentale de 1966 à Cuba où Cabral a prononcé son plus célèbre discours. Analyse de Maria-Benedita Basto, chercheuse et co-auteure du livre Noticieros ICAIC : 30 ans d'actualités cinématographiques à Cuba, édité par l'INA.

Alors que la Guinée-Bissau fête le centenaire d’Amilcar Cabral, assassiné quelques mois avant l’indépendance de son pays gagnée contre l’occupant portugais le 24 septembre 1973, Valérie Nivelon a recueilli les récits du cinéaste bissau-guinéen Sana Na N'hada et du géostratège Gérard Chaliand, seul français présent dans le maquis. Deux témoins majeurs de la lutte anticoloniale pensée et mise en œuvre par le chef du PAIGC, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. 

Invité à la Conférence tricontinentale à la Havane en 1966, Gérard Chaliand a vu et entendu le discours mythique d’Amilcar Cabral, discours de dignité qui emporte le soutien de Fidel Castro. Soutenue par Cuba, la guérilla contre les Portugais va réussir à libérer des territoires et organiser la formation des cadres féminins et masculins du parti dans les zones libérées. Si Amilcar Cabral implique les femmes, il implique aussi la jeunesse, formée en URSS ou à Cuba. C'est ainsi que Sana Na Nhada est parti étudier le cinéma à l'Institut cubain des arts et de l'industrie cinématographiques (ICAIC) de La Havane avec pour mission de filmer la guerre et les maquis, ce qu'il a fait dès son retour. 50 ans après, Sana Na N'hada se bat pour gagner son ultime combat : réaliser un documentaire à partir de ses propres archives filmiques de la guérilla, enfin retrouvées.  

Tous mes remerciements à Maria-Benedita Basto pour avoir facilité la réalisation de cette émission.

 

 

À voir :

NOME, un film de Sana Na N'Hada  Guinée-Bissau, France, Portugal, Angola – 2023 – 117 min

Guinée-Bissau, 1969. Une guerre violente oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros. Mais la liesse laissera bientôt la place à l’amertume et au cynisme.

Bande annonce du film NOME de Sana Na Nhada

Extrait du film NOME de Sana Na Nhada

Plus d'infos sur l'ICAIC, l'Institut cubain des arts et de l'industrie cinématographiques

À lire :

Des guérillas au reflux de l'Occident, aux éditions Passé composé, de Gérard Chaliand, stratégiste, géopoliticien, est un observateur engagé des conflits irréguliers sur quatre continents. Témoin de longue durée en Algérie, en Guinée-Bissau, en Afghanistan, où il a enquêté dans diverses provinces, ainsi qu'en Irak, où il se rend régulièrement depuis 2000, notamment chez les Kurdes, y compris ceux de Syrie.

Il a enseigné à l'ENA, à l'École de guerre, ainsi qu'à Harvard, à Berkeley et à Singapour. Plus de vingt de ses livres sont traduits en anglais et dans une douzaine d'autres langues.