Maria Corina Machado : « Cette élection au Venezuela est tout sauf libre et juste »

Maria Corina Machado : « Cette élection au Venezuela est tout sauf libre et juste »

RFI
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C’est le dernier jour de campagne au Venezuela avant l'élection présidentielle qui a lieu dimanche 28 juillet 2024. Les Vénézuéliens vont-ils renouveler ou pas leur confiance au président Nicolas Maduro ? Le dirigeant chaviste brigue un troisième mandat, mais selon certains sondages indépendants, il pourrait perdre le scrutin face à son adversaire, le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia.

La campagne électorale se termine aujourd'hui (25 juillet 2024) avec deux grands meetings dans la capitale Caracas. La capitale est sous haute tension ce jeudi 25 juillet 2024 car les deux camps mobilisent une dernière fois leurs sympathisants.

Le taux d'abstention sera l'une des clés du scrutin. Une participation élevée pourrait bénéficier à l'opposition qui a mené une drôle de campagne : María Corina Machado. Cette figure de la droite, très énergique et plutôt radicale dans ses positions, avait remporté les primaires, mais a été déclaré inéligible. Elle s'est fait remplacer en avril dernier par un inconnu, Edmundo Gonzalez Urrutia, un ancien diplomate à la voix douce qui n'a jamais attaqué frontalement son adversaire.

« L'appel à la réconciliation des Vénézuéliens a été au centre de ma campagne », a déclaré le candidat de l'opposition qui se dit confiant de pouvoir remporter l'élection du dimanche 28 juillet 2024, mais encore faut-il que le président Nicolas Maduro accepte sa défaite s’il échoue. Il y a quelques jours le dirigeant chaviste au pouvoir depuis onze ans, a laissé entendre qu'il ne comptait pas lâcher les rênes du pays. « Si vous ne voulez pas que le Venezuela tombe dans un bain de sang, une guerre civile, faites en sorte que nous ayons la plus grande victoire possible », a-t-il lancé à ses partisans. Ces propos qui ont été vivement critiqués, entre autres par le président brésilien Lula, pourtant allié traditionnel de Nicolas Maduro. D’autres responsables de la gauche latino-américaine ont pris leur distance avec le gouvernement vénézuélien et demandent le respect des résultats.

Dans une interview au journal El País, le fils de Nicolas Maduro s'est voulu rassurant : si l'opposant Edmundo Gonzalez Urrutia remportait le scrutin de dimanche 28 juillet 2024, les autorités chavistes reconnaîtraient les résultats. Des centaines d'observateurs étrangers seront présents pour éviter une potentielle fraude, mais leur nombre ne suffit pas pour contrôler le bon fonctionnement du scrutin.

Entretien exclusif de Maria Corina Machado sur RFI

La tête de file de l'opposition, déclarée inéligible, milite sans relâche pour l'élection d’Edmundo Gonzalez Urrutia qu’elle a désigné pour la remplacer.

Maria Corina Machado s’est exprimée sur cette campagne semée d’obstacles dans un entretien exclusif à RFI. Elle a déclaré que cette élection « est tout sauf libre et juste ». L’ex-candidate d’opposition pointe du doigt l’interdiction des inscriptions sur les listes électorales pour les quelque dix millions de Vénézuéliens qui vivent en dehors du pays. Durant la campagne, Maria Corina Machado a été interdite de prendre l’avion pour se déplacer. Elle dénonce cette restriction qui n’est pas la seule : « On ne peut pas réserver une chambre d’hôtel quand on part en campagne, on ne peut même pas acheter de quoi manger sur la route parce qu’ils font fermer les magasins qui nous vendent de la nourriture : ils persécutent tous ceux qui nous soutiennent. »

En cas de potentielle victoire de l’opposition et d’une défaite du pouvoir en place, Maria Corina Machado est convaincue « que le régime et Nicolas Maduro comprendront, que pour leur propre bien, il faut une transition négociée », elle ajoute que l’opposition « est prête pour faire aboutir de processus de négociation ».

Maria Corina Machado est confiante vis-à-vis de la participation : « Vous allez voir, le monde va être témoin d’une participation massive, civique et pacifique. » Concernant le « bain de sang » annoncé par Nicolas Maduro s’il ne gagne pas l’élection, Maria Corina Machado l’a qualifié « de monstruosité et de mensonge qui n’a aucun effet sur les Vénézuéliens ». Questionnée sur son rôle si l’opposition gagne l’élection, l’ex-candidate a déclaré que ce sera à Edmundo Gonzalez Urrutia de « décider qui seront les personnes qui l’accompagneront dans ce gouvernement de transition ».

Haïti, des affrontements à Gressier

La ville de Gressier, commune de l'arrondissement de la capitale, est le théâtre d'affrontements depuis plusieurs jours. La Police nationale haïtienne (PNH) a lancé une opération contre les groupes armés dans cette zone. Les conséquences sont directes, car le transport entre la capitale et le grand Sud d'Haïti est totalement à l'arrêt puisque la RN 2 traverse la ville. Selon Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste « les transports sont à l’arrêt parce que les gens ont peur des balles perdues et la ville se barricade ».

Joe Biden évasif sur les raisons de son abandon de la présidentielle

Après le discours de Joe Biden sur son retrait de la course à la Maison Blanche le New York Times aurait aimé en savoir davantage sur le motif de son abandon. « Il n’a rien dit de son âge ni de sa santé, et n'a donné aucun détail », déplore le journal.

Même son de cloche pour le Washington Post : « L’objectif de son discours était d’expliquer l’abandon de sa candidature, il n’y est pas vraiment parvenu. »

Cette allocution historique avait un parfum d’adieu, car même s’il lui reste encore six mois de mandat, « c’était le début d’une longue série d’au revoir », écrit le New York Times. Le Washington Post parle d’un « adieu mélancolique ». Le journal estime que Joe Biden « semblait adopter le ton d’un travailleur qui s’apprête à quitter son poste pour la dernière fois avant la retraite ».

Pourtant, pas de répit pour le président américain. Il rencontre aujourd'hui (25 juillet 2024) Benyamin Netanyahu pour tenter de faire avancer les négociations sur Gaza. Hier (24 juillet 2024), devant le Congrès américain acquis à sa cause, le Premier ministre israélien a exhorté les États-Unis à débloquer une nouvelle aide militaire. Benyamin Netanyahu rencontrera également Donald Trump vendredi 26 juillet 2024.

Donald Trump attaque Kamala Harris

C’était hier (24 juillet 2024) en meeting à Charlotte. Donald Trump n’a pas retenu ses coups : il a qualifié Kamala Harris de « menteuse », « une cinglée de la gauche radicale qui va détruire le pays si elle accède au pouvoir ». Il a ajouté « qu'il ne la laissera pas faire » et parle d'une « victime à battre ».

Ces joutes verbales inquiètent les éditorialistes. Le New York Times appelle les démocrates a l'unité pour « protéger Kamala Harris », car « elle devra non seulement contrer le sexisme dont Hillary Clinton a été victime, mais aussi le racisme dont Barack Obama a été victime ».

Donald Trump n'est pas le seul à utiliser une rhétorique aux relents racistes, son nouveau colistier JD Vance avait remis en cause, il y a quelques jours, le patriotisme de Kamala Harris en faisant allusion à ses origines indo-jamaïcaines.

Le Journal de la 1ère

Triste bilan de la campagne sucrière 2024 en Guadeloupe.