La tuerie d’une violence inouïe orchestrée par le chef de gang haïtien Micanor Altès dans la périphérie de Port-au-Prince a coûté la vie à près de 200 personnes.
Le secteur de Wharf Jeremie à Cité Soleil, une zone défavorisée souvent décrite comme le plus grand bidonville d’Haïti, vient de connaître l’une des plus atroces tueries recensées dans le pays ces dernières années. Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies chargé des droits de l’homme, estime ( à plus de 184 le nombre de personnes à y avoir été exécutées en l’espace de quelques jours. Interrogées par RFI, les équipes de l’ONU présentes en Haïti ne souhaitent pas détailler la manière dont elles ont compilé ces chiffres pour ne pas mettre leurs sources en danger. Mais dès hier, lundi 9 décembre 2024, le secrétaire général de l’ONU via son porte-parole Stéphane Dujarric a dénoncé un évènement « horrible », condamné la violence des gangs et présenté ses condoléances aux familles des victimes.
Au sein de Cité Soleil, le quartier portuaire de Wharf Jeremie est une zone de non-droit, où la police ne se risque plus depuis qu’il est passé sous la coupe du chef de gang Micanor Altès, il y a quatre ans. Lui et ses hommes s’étaient déjà livrés à des exactions de ce type par le passé, mais l’ampleur de ce massacre, qui a ciblé avant tout des Haïtiens de plus 60 ans, n’a jamais eu d’équivalent.
Rafles, exécutions sommaires, cadavres incendiésLa version la plus crédible, relayée par plusieurs organisations haïtiennes de défense de droits de l'homme et confirmée par les sources communautaires que nous avons pu joindre, avance l'hypothèse d’une vengeance. Après que son très jeune enfant est tombé malade et dans l'incapacité de le soigner, Micanor Altès se serait convaincu que les personnes âgées de Cité Soleil lui avaient jeté un sort et qu’il était de son devoir de mettre fin à leur jour. Rafles, exécutions sommaires, cadavres incendiés, « tous les cheveux blancs sont décimés », rapporte à RFI un habitué de Cité Soleil.
Le fils d’un homme de 76 ans relate au quotidien Le Nouvelliste comment trois hommes armés sont venus chercher son père à son domicile vers dix heures du soir, l’ont poignardé et ont brûlé sa dépouille. Ce témoin affirme connaître au moins une trentaine d’autres habitants de Wharf Jeremie ayant subi le même sort. Et personne ne peut garantir, à ce stade, que cet accès de folie criminelle soit terminé.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, décrié en Occident et en Amérique latine
Finalisé la semaine dernière, lors d’une visite à Montevideo de la présidente de la Commission européenne, mais pas encore ratifié par les pays européens, ce texte continue de faire polémique. Analyse d’Olivier Antoine, expert en Géopolitique de l’agriculture et de l’alimentation, à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.
Pénurie d’huile en Bolivie
En Bolivie, la crise économique continue d’affecter le quotidien de la population. Depuis au moins une semaine, les principales villes du pays font face à une pénurie d’huile. En conséquence, les prix ont explosé et le gouvernement a annoncé suspendre les exportations d’huile pendant 3 mois, pour que la situation revienne à la normale. Correspondance à La Paz de Nils Sabin.
L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère
En Martinique, journée d’accueil pour les quelque 500 jeunes étrangers inscrits à l’Université des Antilles.