Haiti : les mercenaires présents, un «secret de polichinelle»
29 May 2025

Haiti : les mercenaires présents, un «secret de polichinelle»

Journal d'Haïti et des Amériques

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Avec le rédacteur en chef du Nouvelliste, Frantz Duval, nous revenons sur les révélations du New York Times concernant l’utilisation d’une entreprise privée américaine pour lutter contre les gangs.

Érik Prince, fondateur de la controversée société militaire privée américaine Blackwater, serait derrière les drones armés utilisés par la police haïtienne depuis mars pour lutter contre les gangs. Frantz Duval confirme cette information en parlant d’un « secret de Polichinelle », car la présence de mercenaires sur le terrain était déjà suspectée. Le gouvernement haïtien, de son côté, reste flou, évoquant seulement une « task force » spéciale. À ce jour, aucun bilan officiel des attaques de drones n’a été communiqué, et aucun chef de gang majeur ne semble avoir été touché.

Du côté des États-Unis, la question du TPS (Temporary Protected Status) pour les Haïtiens, suspendu sous Donald Trump, est désormais entre les mains de la justice américaine. Frantz Duval précise qu’un juge de New York examine les arguments d’un collectif haïtien qui conteste la fin prématurée de ce programme. Plus de 500 000 Haïtiens pourraient être affectés. Beaucoup d’entre eux espèrent un sursis, car la situation en Haïti reste dramatique, et peu souhaitent y retourner à court terme.

Frantz Duval salue aussi la performance exceptionnelle de Melchie Dumornay, désignée pour la deuxième fois meilleure jeune joueuse de la Ligue des champions. Le Nouvelliste lui consacre sa Une. Formée en Haïti, elle est aujourd’hui une ambassadrice du pays sur les pelouses européennes avec l’Olympique lyonnais. Très active sur les réseaux sociaux, elle affirme son attachement à Haïti et continue de défendre les couleurs nationales, notamment lors des matchs amicaux prévus contre le Canada cette semaine.

L’opposante Maria Corina Machado bientôt arrêtée ?

C’est ce que laisse entendre le ministre de l’Intérieur vénézuélien, Diosdado Cabello. Il accuse la cheffe de l’opposition d’être liée à de présumés « actes terroristes ». Un coup de pression qui n’est pas surprenant pour Maria Corina Machado. Dans une interview au Miami Herald, elle estime que la décision de l’administration Trump de mettre fin aux activités pétrolières de Chevron au Venezuela pourrait entraîner une nouvelle vague de répression de la part du régime chaviste contre les figures de l’opposition. Machado revient aussi sur sa vie dans la clandestinité : elle vit cachée, dans un lieu tenu secret, ne sort plus et ne voit plus personne. Elle dépeint une situation économique de plus en plus précaire et un pouvoir, selon elle, au bord du naufrage.

Une lecture que ne partage pas forcément le Miami Herald, qui considère, au contraire, que le gouvernement chaviste tient bon : l’armée continue de le soutenir et, surtout, l’opposition est aujourd’hui plus divisée qu’il y a un an.

Un juge de la Cour suprême brésilienne dans le collimateur des États-Unis

C’est une source de vive inquiétude pour le gouvernement brésilien, comme le rapporte Carta Capital, après que l’administration Trump a décidé de restreindre l’accès au territoire américain pour des responsables étrangers accusés de « censurer » des citoyens américains sur les réseaux sociaux. Le juge concerné, c’est Alexandre de Moraes. Il avait ordonné la suspension temporaire de la plateforme X – l’ex-Twitter – pour qu’elle se conforme à la législation brésilienne.

Toujours selon Carta Capital, les proches de l’ancien président Jair Bolsonaro se réjouissent de cette décision américaine. Ils espèrent qu’elle vise précisément ce juge, devenu la bête noire de l’extrême droite brésilienne, notamment pour avoir autorisé plusieurs enquêtes contre Bolsonaro et son fils Eduardo. Ce dernier se trouve d’ailleurs actuellement aux États-Unis pour échapper à la justice brésilienne.

D’après El País, le clan Bolsonaro ferait activement du lobbying auprès de l’administration Trump pour obtenir des sanctions contre Alexandre de Moraes. De son côté, le gouvernement brésilien tente d’éviter cette escalade par tous les moyens diplomatiques, comme le rapporte le Financial Times.

Les étudiants de Harvard demandent à être transférés vers d’autres universités

Donald Trump ne relâche pas la pression non plus aux États-Unis, avec des sanctions visant l’université de Harvard. L’établissement affirme que de nombreux étudiants internationaux cherchent aujourd’hui à se faire transférer vers d’autres universités.

La raison ? L’administration Trump a décidé de bloquer l’inscription de ces étudiants étrangers dans la prestigieuse université.

Une responsable de Harvard, citée par le New York Times, explique que cette décision a provoqué une vague d’inquiétude, de peur et de confusion parmi les étudiants internationaux. Beaucoup d’entre eux envisagent désormais de quitter l’université, voire de ne pas assister à leur propre cérémonie de remise de diplôme.

Et si ces étudiants ne peuvent plus venir étudier aux États-Unis, cela représenterait non seulement une énorme perte pour les universités, mais aussi pour l’économie du pays. Le Washington Post le rappelle : les étudiants internationaux rapportent chaque année 44 milliards de dollars à l’économie américaine.

À Miami, un marché immobilier tendu

Depuis plusieurs mois, de nombreux créateurs de contenus sur YouTube alertent sur l’état du marché immobilier en Floride, avec des titres alarmistes évoquant une véritable « panique » chez les propriétaires. Dans un État prisé par les élites latino-américaines, exposé aux ouragans et affecté par les effets du changement climatique, la situation s’est nettement tendue depuis la pandémie. Après une envolée des prix en 2021, le marché a basculé : des milliers de personnes repartent, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt freinent les ventes, et les biens immobiliers s’accumulent. Selon l’agente immobilière Grace Usich, le marché est devenu favorable aux acheteurs et les vendeurs sont contraints de négocier à la baisse.

Mais au-delà de la conjoncture, ce sont les failles structurelles du marché floridien qui posent problème. Ouragans destructeurs, normes de construction inégales entre les comtés, pressions des lobbies immobiliers pour assouplir les règles : autant de facteurs qui fragilisent les habitations. L’effondrement dramatique d’un immeuble à Surfside en 2021 a poussé les autorités à durcir les codes de construction. Parallèlement, le coût des assurances explose : les grandes compagnies quittent l’État, tandis que celles qui restent sont souvent instables, transformant le secteur en véritable « casino », selon l’expert Aris Papadopoulos. Malgré ce tableau préoccupant, Grace Usich garde espoir : elle parie sur une remontée du marché d’ici dix ans, portée par l’attrait persistant de la Floride.

Journal de la 1ère

En Martinique, le procès de trois jeunes contrebandiers venus de Sainte-Lucie a été renvoyé à une date ultérieure.