Haïti, la litanie des tueries
12 December 2024

Haïti, la litanie des tueries

Journal d'Haïti et des Amériques
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L’émotion causée par le carnage de Wharf Jérémie n’était pas encore passée que les images d’un autre massacre ont surgi, survenu cette fois dans la commune de Petite-Rivière, dans le département de l’Artibonite.

Au moins dix personnes ont été tuées à Petite-Rivière, rapporte notre correspondant Peterson Luxama, une nouvelle tuerie qui porte l’empreinte du gang « Gran Grif ». Selon les habitants, les malfrats lourdement armés ont fait irruption dans le village, s’attaquant sans distinction à la population. Parmi les victimes, on compte notamment des enfants et des adolescents, pris au piège de cette violence insensée. Pour échapper à de nouveaux assauts des gangs, certains habitants ont dû fuir leurs maisons. Cette nouvelle tuerie collective survient alors que la Police nationale haïtienne (PNH), accompagnée des policiers kenyans, a fait son retour à Petite-Rivière de l’Artibonite, le samedi 7 décembre 2024,  après une longue absence des forces de l’ordre. Mais cette présence policière semble sans effet sur les gangs armés qui multiplient leurs exactions. 

Dans son éditorial et sur notre antenne comme chaque jeudi, le rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste, Frantz Duval, dresse ce constat implacable : « Haïti rappelle Sarajevo avec ses snipers du début des années 90 lors du siège mis en place par les Serbes, sauf qu’ici il n’y a ni guerre ethnique, ni guerre de religion, ni bataille autour des nationalités ou des régions. 

Comme on administre un lent goutte-à-goutte, on tue en Haïti. Chaque jour. Sans répit. Grands et petits massacres se rejoignent dans les statistiques de la désolation. La violence s’infiltre, s’installe, se perpétue. Pendant ce temps, le gouvernement et les meilleurs amis d’Haïti se contentent de changer les dates et les lieux dans d’anciens communiqués absolument affligeants qui sont, en fait, l’expression d’une impuissance insupportable.

D’un gouvernement à un autre en Haïti, d’une ambassade à une autre, d’un porte-parole à un autre, tout le monde condamne, réclame justice ou promet une réponse appropriée. Dans les faits, rien ne se passe. Les massacres se suivent et se ressemblent comme les réponses des autorités de tout poil, de tout plumage et de tout temps ».

 

 

Quel avenir pour le FBI ?

Les men in black, les agents les plus célèbres du monde, n'auront bientôt plus de patron. Le bruit courait depuis des semaines, il est devenu réalité hier : Christopher Wray, l’actuel chef du FBI, va quitter son poste en janvier. Il jette l'éponge, rappelle Politico, après avoir été la cible d'un « torrent d'attaques » de la part de Donald Trump, y compris au sujet de la perquisition judiciaire menée en 2022 en Floride au domicile du futur président. Ou bien pour avoir traqué et arrêté les militants MAGA (Make America Great Again) qui avaient envahi le Capitole, le 6 janvier 2021. Trop c'est trop, et pour ne pas se lancer dans un duel à distance avec la Maison Blanche, Wray va démissionner après les fêtes de Noël et avant l’investiture de Donald Trump.

Cette décision est une erreur, martèle Ruth Marcus dans le Washington Post. « Il aurait dû rester, écrit-elle, et tordre la main du futur président, parce que l’histoire se répète. Trump avait déjà provoqué un cataclysme en 2017 en virant le prédécesseur de Christopher Wray, or, c'est en train de devenir la norme. Et si chaque nouveau venu à la Maison Blanche place ses pions à la tête du FBI, ce poste en principe apolitique et doté d'un mandat de dix ans, va se transformer en une énième caisse de résonance partisane ». Le FBI, rappelle Ruth Marcus, détient d'énormes pouvoirs d'enquête, et avec eux, le danger que les autorités en abusent. « Personne n'a besoin d'une perspective aussi dangereuse que celle de l'arrivée de Kash Patel pour s'en rendre compte.»

Désigné par Trump comme le futur n°1 du FBI, avocat, complotiste, Kash Patel est aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, auteur de livres pour enfants. Bien illustrés, nous dit le Washington Post, bien écrits et « loin d'être les pires que l'on trouve sur le marché ». La curiosité, ce sont les personnages, car Kash Patel s’y met en scène dans la peau d'un magicien au service d'un certain roi Donald, victime d'une machination orchestrée par la méchante Hillary Queenton (sic) avec l'aide de porte-voix appelés CNN et New York Times. À ne pas manquer avant les fêtes de Noël.

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Affaire Luigi Mangione : panique sécuritaire chez les grands patrons américains

L’assassin présumé de l’un des géants de l’assurance-santé aux États-Unis a commis un meurtre atroce, mais il a touché un point sensible. Son acte ravive l’animosité envers les grandes sociétés d'assurance aux États-Unis qui font un maximum de profit, parfois au détriment des citoyens. Si bien, relate CNN, que la panique gagne les conseils d'administration américains. Les dirigeants des entreprises du secteur de la santé se précipitent pour gonfler leurs mesures de sécurité au moins que l’un des spécialistes de la protection rapprochée interrogés par CNN a reçu plus de 70 sollicitations dans les heures qui ont suivi l'assassinat de Brian Thompson. « C'est fou qu'on se réveille seulement maintenant », concède un banquier terrorisé. Les pros de la sécurité privée recommandent à ces grands patrons de nettoyer leurs traces sur internet, de faire à tout prix disparaître des réseaux leur adresse ou celle de l'école de leurs enfants. Et l'on sait déjà que les réunions publiques qui vont se tenir dans les mois qui viennent seront scrutées de très près. Car, que l'on veuille ou non, conclut l'un des sources de la chaîne américaine, en tuant un assureur de premier plan, Luigi Mangione est devenu populaire. « Et beaucoup de gens pourraient vouloir suivre son exemple. »

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 Au Chili, les étudiants face au mur de la dette

Le dossier Amériques de Naïla Derroisné revient sur l’une des promesses de campagne du président chilien, Gabriel Boric. Les députés du Chili examinent en ce moment une proposition de loi relative au financement de l'enseignement supérieur, censée corriger le coût exorbitant des études dans les universités locales : au moins 3 000 euros par an, et jusqu’à 8 000 pour une année de médecine, dans un pays où le salaire minimum tourne autour de 500 euros par mois. Ces frais d'inscription écartent du système éducatif un certain nombre de jeunes Chiliens et entraînent les autres dans une spirale d'endettement et surendettement. Reportage à écouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

 

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

Le nouveau directeur territorial de la police nationale officiellement installé en Guyane.