Brésil : la résistance d’un village face au retour de l’exploitation minière à Diamantina
28 May 2025

Brésil : la résistance d’un village face au retour de l’exploitation minière à Diamantina

Journal d'Haïti et des Amériques

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Dans l’État du Minas Gerais, la région historique de Diamantina, bâtie sur les mines de diamant, est aujourd’hui menacée par un projet de mine de fer baptisé « Mosquito ». Reportage de notre correspondante au Brésil, Sarah Cozzolino.

 

Porté par l’entreprise Etgran, ce projet de mine vise une zone située entre deux parcs naturels, à proximité du village de Pinheiro. Les habitants redoutent une dégradation de l’environnement, une aggravation de la crise hydrique, et un bouleversement profond de leur mode de vie. Enivaldo, descendant de mineurs artisanaux, dénonce une extraction destructrice : « On va respirer toute la poussière », alerte-t-il. Priscilla, jeune mère, craint les conséquences à long terme : « Le problème avec l’industrie minière, c’est l’après. » De son côté, le professeur Fred rappelle que Pinheiro est un réservoir d’eau pour le fleuve Jequitinhonha, menacé par les résidus de la future mine.

Malgré la promesse d’emplois, la mobilisation locale s’intensifie. Tuliane Santos, enseignante engagée, redoute un effet domino : « Ce projet pourrait ouvrir la porte à d’autres exploitations minières. » Pour Julio Brabo, guide touristique, l’alternative est claire : le tourisme communautaire, bien plus durable et bénéfique pour la région. Pour l’heure, le projet a été suspendu par la justice. Mais les habitants le savent : cette bataille judiciaire pourrait durer des années.

Les commerçants dominicains sous la menace de gangs haïtiens

La situation à la frontière entre Haïti et la République dominicaine est de plus en plus tendue, selon Ivan Garcia, président de la Fédération dominicaine des commerçants. De passage à Paris, il a donné une interview à Marine de la Moissonnière. Les échanges commerciaux, autrefois très dynamiques (plus de 2 milliards de dollars par an il y a dix ans), ont drastiquement chuté à environ 400 millions, selon Ivan Garcia. Seuls les marchés binationaux organisés deux fois par semaine permettent encore une forme de commerce, malgré la fermeture officielle de la frontière. Les Haïtiens y accèdent sous contrôle strict, dans des zones définies, pour y acheter des biens essentiels comme des aliments et des matériaux de construction.

Mais ces marchés sont désormais sous la coupe des gangs armés haïtiens, qui imposent leur loi. Les commerçants dominicains doivent verser jusqu’à 20 000 dollars par mois pour que les gangs laissent passer les acheteurs haïtiens. Ces derniers, à leur tour, doivent aussi payer pour pouvoir ramener les marchandises chez eux. Les plus gros commerçants, une douzaine par association, supportent l’essentiel de ces coûts. Cela entraîne une augmentation des prix côté haïtien, ce qui frappe encore plus durement une population déjà en grande détresse économique.

Ivan Garcia alerte sur les conséquences à long terme de cette situation. Si les commerçants cessaient de payer les gangs, les Haïtiens ne pourraient plus accéder aux marchés, ce qui tuerait le commerce transfrontalier. Et bien que les groupes armés ne franchissent pas la frontière, ils exercent une pression constante. Ivan Garcia appelle la communauté internationale à intervenir en Haïti avec une force similaire à la MINUSTAH de 2004, sinon l’instabilité haïtienne risque d’atteindre gravement la République dominicaine.

L’hôpital La Providence des Gonaïves reprend vie

Oui c’est à la Une du Nouvelliste. L’hôpital avait été construit dans le cadre des projets post-séisme, pour soulager les hôpitaux saturés de la capitale. Mais très vite, il est devenu un symbole de la mauvaise gouvernance qui gangrène le pays : mal géré, en déclin constant.

Aujourd’hui, les choses semblent changer. Une nouvelle direction est en place, le personnel a été renforcé, les locaux sont nettoyés, entretenus, et surtout : les patients commencent à revenir. Un renouveau salué par Le Nouvelliste, qui parle d’une «renaissance». Et dans le contexte actuel – où les grands hôpitaux de Port-au-Prince sont fermés, vandalisés ou incendiés – les autorités sanitaires de l’Artibonite ambitionnent carrément de faire de La Providence un centre hospitalier de référence à l’échelle nationale.

Mais attention, nuance le journal : tout n’est pas encore parfait. L’hôpital n’a pas d’électricité 24 heures sur 24, il n’y a ni ambulance ni véhicules adaptés pour le transport des malades. Et les grands appareils biomédicaux sont souvent à l’arrêt, faute de personnel qualifié pour les faire fonctionner, ou simplement parce qu’on ne trouve pas les pièces de rechange. Bref, beaucoup reste à faire.

La PNH présente son bilan pour le mois de mai 

C’est à la une de Gazette Haiti. Selon la police nationale, 91 armes à feu ont été saisies, en plus d’une importante quantité de munitions et divers équipements. Un bilan modeste alors que le ministre de la Défense Jean-Michel Moïse reconnait sans détour: « Les gangs sont mieux armés que notre armée ». Pour lutter contre les gangs, il se tourne aussi vers des sociétés privées américaines. Le New York Times révèle qu’Haïti a signé un contrat avec Erik Prince, le fondateur de la société militaire privée Blackwater – tristement célèbre pour le massacre de civils en Irak en 2007 – et proche de l’ancien président américain Donald Trump.

Selon des responsables haïtiens et américains, Erik Prince aurait été mandaté pour mener des opérations létales contre les gangs armés en Haïti, à l’aide des drones. Problème : aucun résultat concret à ce jour. Aucun chef de gang capturé ni éliminé. En parallèle, Prince recrute des vétérans haïtiano-américains et prévoit d’envoyer jusqu’à 150 mercenaires à Port-au-Prince cet été. Deux experts cités par le New York Times confirment aussi qu’un important lot d’armes a été récemment expédié dans le pays. Ce recours à une force paramilitaire étrangère inquiète de nombreux observateurs, dans un pays où les institutions sont au bord de l’effondrement, et où le contrôle démocratique sur ce type d’intervention est inexistant.

Aux États-Unis, l’initiative de Donald Trump visant à lutter contre l’antisémitisme sur les campus suscite de vives critiques

Dans une tribune publiée par USA Today, le cardiologue Alex Zheutlin dénonce l’initiative de Donald Trump contre l’antisémitisme sur les campus, qu’il qualifie de manœuvre politique. Selon lui, l’objectif n’est pas de protéger les étudiants juifs, mais de réprimer les universitésjugées trop progressistes, comme Harvard, et de faire taire les critiques d’Israël. Cette démarche, dit-il, restreint la liberté académique et entretient une fausse équation entre militantisme pro-palestinien et haine antisémite, tout en ignorant l’antisémitisme de l’extrême droite.

L’auteur alerte aussi sur les effets pervers d’une telle stratégie : en plaçant les Juifs au centre d’une campagne de censure, elle alimente à la fois les stéréotypes antisémites de droite (pouvoir supposé sur les institutions) et les soupçons de gauche (confusion entre soutien à Israël et identité juive). L’auteur rappelle aussi que l’université a été un vecteur d’intégration essentiel pour les Juifs américains. Instrumentaliser l’antisémitisme, conclut-il, ne les protège pas : cela les isole et affaiblit leur place dans la société.

Journal de la 1ère

Sera-t-il la solution, comme promis, ou le problème ? En Guadeloupe, le syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement est sévèrement épinglé par un rapport de la Chambre Régionale des comptes.