Journal d'Haïti et des Amériques
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Journal d'Haïti et des Amériques

13h10-13h30 (TU) sur l'antenne Monde, Anne Cantener vous propose un rendez-vous d’information destiné aux Amériques, avec chaque jour, un dossier spécial Haïti. Haïti, avec quelque trois millions d’auditeurs, est le deuxième bassin d’audience de notre radio, après celui de l’Afrique francophone. Le pays compte six émetteurs pour diffuser RFI en modulation de fréquence. C’est pour cet auditoire que, chaque jour, RFI consacre un reportage, ou une interview, spécifiquement consacré à Haïti. 

État d’urgence sur tout le territoire en Haïti
20 December 2024
État d’urgence sur tout le territoire en Haïti

En Haïti, le Conseil présidentiel de transition instaure l’État d’urgence sur tout le territoire, pour un mois, à partir de dimanche.

Alter Presse précise que l’objectif est de « faciliter les diverses interventions des forces de l’ordre dans la lutte contre l’insécurité et faire face à la crise agricole et alimentaire du pays ». Le Nouvelliste revient d’ailleurs sur l’impact de l’insécurité sur l’économie et l’agriculture dans le département de l'Artibonite. Le quotidien cite l’entrepreneur Garry Dalencourt qui s’exprimait jeudi dans l’émission Panel Magik : les agriculteurs peinent à accéder aux semences et aux engrais, la production agricole est en chute libre, « exacerbée par l’isolement causé par les activités des gangs ».

Illustration de cette insécurité : le saccage de l'hôpital Bernard Mevs à Port-au-Prince, incendié en début de semaine par les gangs. Cet hôpital de référence était connu pour avoir les technologies d’imagerie médicale les plus performantes d’Haïti, aujourd’hui tout ou presque est parti en fumée : le laboratoire, la salle d’imagerie, la pédiatrie... Kathleen Séjour Petit, administratrice générale de l'hôpital Bernard Mevs, se dit « choquée, anéantie », particulièrement pour ce qui est de la pédiatrie : « Quand on voit les enfants qui sont vraiment défavorisés, qui n’ont pas vraiment d’endroit où aller… » Et l’administratrice de souligner que l’hôpital était une grande référence pour tous les malades, et qu’il n’y avait aucune discrimination, « qu’il soit bandit ou honnête homme, la bourgeoisie, les défavorisés ». Les 289 employés, qui étaient restés pour cette raison, souligne-t-elle, n’ont plus d’emploi.

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Un Conseil national de sécurité

« Enfin », soupire Le National, un Conseil national de sécurité a été établi en Haïti – il était prévu dans l’Accord du 3 avril. Ce nouvel organe, explique la Primature, « composé d’experts nationaux, de professionnels de la diaspora et d’autres personnalités qualifiées, aura pour mission d’apporter des réponses globales et coordonnées à la crise sécuritaire ».

« Le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement du Premier ministre décident de beaucoup de choses et procèdent à des nominations », estime Frantz Duval dans Le Nouvelliste. Mais pour le moment, dans les faits, « rien n’impacte la vie de la population » : « Le pays vit avec d’un côté ceux qui prennent des coups et de l’autre ceux qui ne parviennent pas à les aider. »

Le National relève d’ailleurs que les camps de déplacés se multiplient à Port-au-Prince, après les attaques par les gangs de Poste Marchand et Bas Lalue – qui ont contraint des milliers de familles à quitter leurs demeures. Et dans ces camps, « les conditions de vie sont lamentables », ce qui, se désole le quotidien, « contribue à aggraver la souffrance des déplacés ».

« Shutdown » en vue

Aux États-Unis, le chef de la majorité républicaine a tenté de faire passer un nouveau texte pour éviter une paralysie de l’État fédéral, mais qui incluait la demande du président élu Donald Trump de relever le plafond de la dette. Il a été rejeté largement, parce que, écrit le New York Times, trente-huit députés républicains « ont défié Trump » en ajoutant leurs voix à celles des démocrates, dans ce que le quotidien considère comme un test de « l’emprise du président élu sur son parti ». D’autant que cette défiance n’est pas venue des quelques républicains modérés, mais bien de conservateurs qui normalement alignent leurs vues sur les siennes. On verra l’an prochain s’il s’agit d’un simple hoquet ou si c’est tout le programme du président qui est en danger – car rappelle le New York Times, « il suffira d’une poignée de républicains pour couler son agenda à la Chambre ou au Sénat ».

En tout cas, cette bataille autour du budget montre l’influence d’Elon Musk sur le gouvernement, estime USA Today, qui titre même sur le « président élu Musk ». Car c’est bien le patron de Tesla qui s’est attaqué le premier, et très violemment, à la première mouture du projet de loi de financement, « la noyant sous un tsunami de plus de 100 posts », et ce, douze heures avant que Donald Trump lui-même n’intervienne. Pour le Washington Post, cet épisode « souligne les ramifications politiques du rôle sans précédent que Musk a joué dans l'élaboration de l'administration Trump. Il s'est prononcé sur les choix de ministres, a participé à des réunions avec des chefs d'État et agit désormais en tant qu'exécutant de l'agenda politique de Trump au Capitole. »

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Vague de licenciements en Argentine

En Argentine, Javier Milei continue de passer l’État à la tronçonneuse… Le ministère de la Justice a annoncé le licenciement de 2 400 employés, qui s’ajoutent aux 35 000 fonctionnaires licenciés depuis le début de l’année. Ce jeudi, les syndicats de la fonction publique avaient appelé à la mobilisation en face du ministère de la Justice. Le correspondant de RFI Théo Conscience a rencontré certains des manifestants, comme Mariano, qui a appris cette semaine qu’il était licencié sans indemnités : « Nous sommes des pères et des mères de famille, nous avons des enfants et nous allons nous retrouver sans revenu le mois prochain. Donc, nous demandons que la loi soit respectée et que nous recevions une juste indemnisation. » Paula Donadio, déléguée syndicale, souligne de son côté que les politiques publiques et les services assurés par le ministère de la Justice vont être également affectés : « Les espaces de mémoire de la dictature, l’assistance juridique aux victimes de violation des droits humains, l’accès à la justice… »

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Extorsions en Équateur

On l'appelle « la vacuna » en Équateur, le « vaccin » : il s’agit de l'extorsion pratiquée par des criminels – racket d'individus ou d'entreprises. Le phénomène, qui s'est étendu dans ce pays d'Amérique latine, touche toutes les catégories de population. Notre correspondant en Équateur Eric Samson a contacté Mauricio Nuñez, un des chanteurs de musique romantique les plus populaires en Équateur. « La première fois », explique-t-il, « on a accepté de payer. La deuxième, on a porté plainte auprès du parquet et ils ne nous ont plus contactés. Ils demandaient 1 000 dollars par mois ». Les villes de la côte sont particulièrement touchées : à Guayaquil, les gens doivent parfois payer pour le simple fait d’avoir une maison. Victor Pinta a une épicerie dans le sud de la ville depuis près de neuf ans. Il a décidé de ne pas payer et de témoigner : il est constamment menacé et a été attaqué à plusieurs reprises.

D’autres préfèrent quitter le pays, comme cette jeune femme partie pour les États-Unis. Elle a dorénavant moins de travail et de ressources qu’en Équateur.

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Le Journal de la 1ère

La Martinique continue de perdre des habitants

Canada: le gouvernement Trudeau «en position de faiblesse» face à Trump
19 December 2024
Canada: le gouvernement Trudeau «en position de faiblesse» face à Trump

Et si le Canada devenait le 51e État américain ? Le président américain élu Donald Trump est ravi de répéter cette boutade alors que le gouvernement de Justin Trudeau est en pleine crise.

Lundi, Chrystia Freeland a lancé une véritable bombe en démissionnant avec fracas de son poste de ministre des Finances. Officiellement, la numéro 2 du gouvernement protestait contre la suspension d’une taxe décidée par le Premier ministre. Une mesure électoraliste à ses yeux, alors que le Canada a particulièrement besoin de ses fonds publics pour soutenir les entreprises, menacées par des droits douaniers américains de 25%. Depuis, plusieurs députés réclament le départ de leur chef, ce qui entraînerait la chute du gouvernement. Pour l’instant, le Premier ministre ne répond pas aux questions des journalistes. Tout semble indiquer qu’il joue la montre à l’approche des fêtes, analyse notre correspondante Pascale Guéricolas. Justin Trudeau pourrait annoncer son départ et donc le déclenchement d’une campagne électorale en janvier. « Pendant ces 36 jours minimums de campagne, il ne peut y avoir de négociation avec les Américains. On est en position de faiblesse », déplore Geneviève Telier, politologue à l’Université d’Ottawa. Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers sur les exportations canadiennes, si la frontière n’est pas sécurisée. Trois quarts des exportations du pays partent aux États-Unis.

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Shutdown, le retour

Pendant ce temps, à Washington, le spectre du « shutdown », autrement dit l'arrêt de l'administration faute d'accord sur le budget, ressurgit. La faute en partie à un homme, Elon Musk. C'est lui qui « s'est déchaîné toute la journée [de mercredi] contre le projet de loi, sur sa plateforme X », relate le New-York Times. Pour lui, comme pour une large frange du parti républicain, c'était « un projet de loi rempli de priorités politiques démocrates », précise le Washington Post. De quoi enrager le sénateur de gauche Bernie Sanders qui rappelle dans The Hill que démocrates et républicains ont passé des mois à négocier ce texte et que « les milliardaires ne doivent pas être autorisés à diriger notre gouvernement ». Pour le journal de gauche Mother Jones, Donald Trump est en train de constituer un gouvernement de milliardaires comme les États-Unis n’en ont jamais vu. « En tout, quinze milliardaires seraient en lice pour des postes au sein de l’administration », estime Mother Jones.

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Port-au-Prince et les autorités passeront-elles l’hiver ?

La fin d’année approche et le quotidien Le Nouvelliste se demande « qui, de Port-au-Prince ou du CPT, ne passera pas l’hiver ». « La capitale est prise d’assaut par les gangs, quartier après quartier », déplore le rédacteur en chef Frantz Duval. Les autorités ne sont pas en reste. « Les membres du Conseil présidentiel de transition sont accusés de mener une transition qui ne va nulle part, certains membres sont pointés du doigt pour des affaires de corruption et surtout, des partis dénoncent le Conseil lui-même », énumère notre confrère. Une lueur d’espoir provient de Washington où se joue dans les prochaines heures le renouvellement de la loi dite "HOPE/HELP" au Congrès. Elle est vitale pour l’industrie locale et les quelques emplois, certes précaires, qu’elle génère sur l’île. « La principale exportation d’Haïti, c’est la sous-traitance des usines, dont le principal marché sont les États-Unis où près d’un milliard de dollars de biens manufacturés sont expédiés », explique Frantz Duval.

« Dollarisation partielle » à Cuba

Une petite révolution à Cuba. Le gouvernement annonce le rétablissement d’un taux de change « flottant » pour le peso. Une nouvelle tentative pour le régime communiste au pouvoir depuis 65 ans de sortir l'île de la crise économique dans laquelle elle s'enfonce. Sur un an, les prix ont encore augmenté de près de 30 % en octobre, une « inflation alimentée par le décalage entre le taux de change officiel fixé à 120 pesos pour un dollar et la réalité du marché informel où il faut 320 pesos pour obtenir un dollar », explique Nathanaël Vittrant du service économie de RFI. Le Premier ministre cubain a « reconnu que la situation était devenue hors de contrôle », rapporte le média en ligne Cibercuba. Loin de nier la situation critique de l'économie, le quotidien pro-régime Granma insiste quand même sur les « limites imposées par le blocus américain et les effets néfastes de la crise économique mondiale ».

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L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

En Martinique, le président de la collectivité territoriale s’impatiente et demande au nouveau Premier ministre de tenir la parole de l’État.

Morceau musical : For the Time Being du Groupe La Comitiva (Suède)

Pérou: «Noël, loin du Venezuela, ce n’est pas pareil»
18 December 2024
Pérou: «Noël, loin du Venezuela, ce n’est pas pareil»

En cette Journée internationale des migrants, direction le Pérou où un million de Vénézuéliens ont trouvé refuge. Malgré l’instabilité politique qui n’épargne pas ce pays d’accueil, ONG et organisations humanitaires tentent de « recréer du lien ».

Au Venezuela, le bras de fer continue entre le président Nicolas Maduro, dont la victoire aux élections de juillet dernier n’est pas reconnue par de nombreux pays (dont les États-Unis) et l'opposition qui revendique la victoire. Pas de quoi envisager le retour pour les huit millions de Vénézuéliens qui ont quitté leur pays depuis plus d’une décennie. Au Pérou, où un million ont trouvé refuge, notre correspondant Martin Chabal est allé à la rencontre de certains d’entre eux. Protection devant la loi, défense des droits, notamment à la santé, l’ONG Veneactiva accompagne ces réfugiés, y compris dans leur intégration, aussi bien socio-économique, politique que culturelle. Pas une mince affaire, surtout depuis la pandémie de Covid-19 et le début de la crise politique. Le sentiment d’éloignement est plus cruel pour ses réfugiés quand viennent les fêtes de Noël. Aux sons d’un orchestre dans un théâtre de Lima, José Verdu, téléphone à la main, tente de rassurer sa tante restée au pays. Malgré les applaudissements et les sourires, la douleur est là. « Partager tout ça à distance, ça fait un vide, ce n’est pas pareil », souffle l’homme qui se souvient avec émotions des Noëls passés dans son pays d’origine.

En Haïti, des institutions médicales « à genoux »

À Port-au-Prince, comme une volonté de mettre les institutions médicales du pays à genoux, les gangs armés de la coalition « ViV Ansanm » ont incendié dans la nuit de lundi à mardi l’hôpital Bernard Mevs. Hôpital de référence, c’était un des rares centres médicaux encore en fonctionnement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Indignée, l’Association médicale haïtienne (AMH) exige que l’État prenne ses responsabilités. « L’État doit prendre en charge les institutions qui sont encore fonctionnelles, qu’il s’agisse des institutions sanitaires ou administratives », estime son secrétaire général, Dr Ardouin Louis Charles au micro de notre correspondant Peterson Luxama.

Pour notre confrère Frantz Duval du Nouvelliste, c'est là « un remake de ce qui s’est déjà produit contre une trentaine de centres de santé et éléments de la chaîne de soins de la région de Port-au-Prince ».

Aux racines des tensions entre Haïti et la République dominicaine

La situation sécuritaire toujours plus critique en Haïti n’a cessé de tendre les relations entre les deux pays partageant l’île d’Hispaniola. Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, a décidé l’an dernier de fermer la frontière avec son voisin. Depuis octobre, il est déterminé à expulser en masse les migrants haïtiens. 500 000 vivraient côté dominicain. Pour comprendre à la fois la méfiance qui perdure de chaque côté de la frontière et la migration haïtienne vers la République dominicaine, il faut faire un peu d’histoire. En cause, entre autres, le basculement historique récent qui veut qu’Haïti, l’ancienne force occupante de la République dominicaine, ait perdu sa mainmise économique, explique le journaliste Jean-Michel Caroit au micro de Christophe Paget. L’objectif du président dominicain d’expulser 10 000 Haïtiens par semaine vise ainsi à « satisfaire des groupes nationalistes xénophobes », selon Christian Girault, chercheur au CNRS. Une partie de la presse dominicaine favorise ce climat. Le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a récemment demandé à son nouveau ministre des Affaires étrangères de renouer le dialogue avec la République dominicaine. Ce que Luis Abinader a salué, tout en prévenant que les expulsions se poursuivraient.

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

En cette Journée internationale des migrants, la « Cimade-Guadeloupe » dénonce des « pratiques abusives » et des expulsions systématiques, notamment vis-à-vis des Haïtiens.

Morceau musical : Map Kitew de Krezboy Haiti feat Roumie (Haïti)

«Vive le Venezuela libre!»: à Strasbourg, le cri du cœur d’Edmundo Gonzalez Urrutia
17 December 2024
«Vive le Venezuela libre!»: à Strasbourg, le cri du cœur d’Edmundo Gonzalez Urrutia

Dans son discours de réception du prix Sakharov, l’opposant vénézuélien en exil s’est livré à un plaidoyer pro-démocratie en forme de défi lancé à Nicolas Maduro.

Edmundo González Urrutia avait été distingué à la fin du mois d’octobre par l’Union européenne, en compagnie de Maria Corina Machado, l’autre grande figure de l’opposition vénézuélienne, en raison de leur combat incessant pour les droits de l’homme. À Strasbourg, en présence de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, il a pris la parole pour rappeler l’engagement des Vénézuéliens en faveur de l’État de droit : « Ce prix incarne un très riche héritage historique. Cette distinction m'engage d'une manière très spéciale, face à la mémoire de ceux qui m'ont précédé en la recevant, tels que Nelson Mandela, Alexander Dubček, Alexeï Navalny ou les dissidents cubains Oswaldo Payá et Guillermo Fariñas. Permettez-moi de l'accepter avec humilité au nom du peuple vénézuélien, qui incarne véritablement l'esprit de ce prix, en reconnaissance de sa lutte courageuse pour restaurer la liberté et la démocratie au Venezuela. Ce prix qui nous est remis à Maria Corina et à moi-même, non seulement nous conforte dans notre engagement, mais il symbolise aussi l'unité entre les démocrates dans le monde. Le Venezuela compte sur vous, parce que la lutte pour la liberté et la démocratie chez nous est aussi la lutte pour ses valeurs sur toute la planète. Vive le Venezuela libre »

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Opérations antigang de la police nationale haïtienne (PNH)

Invité comme chaque mardi sur l’antenne de RFI, notre confrère Gotson Pierre, directeur de l’agence Alterpresse, fait le point sur les différentes interventions menées par les forces de l’ordre. La PNH tente de regagner du terrain face aux groupes armés dans la zone de Port-au-Prince ainsi que dans le département rural de l’Artibonite.

Gotson Pierre relève par ailleurs qu’en matière de transition politique, la Caricom, l’organisation régionale des pays de la Caraïbe, hausse le ton et s'inquiète en particulier du comportement des trois membres du Conseil présidentiel de transition accusés de corruption. Une réunion sur ce thème s’est tenue hier entre les représentants de la Caricom et les signataires de l’accord du 3-Avril, qui a instauré le CPT.

Au Canada, des sapins de Noël de plus en plus près de la nature

Le Québec est la province canadienne qui produit le plus de sapins de Noël : un tiers de la production québécoise finit d’ailleurs sa course dans les foyers du nord des États-Unis au moment des fêtes de fin d’année. Et s’il est possible pour les Québécois d’aller acheter leur arbre dans les magasins de bricolage ou auprès de certaines associations, les consommateurs se rendent de plus en plus souvent sur les lieux de plantation. Manière pour les familles canadiennes d’aller trouver elles-mêmes le sapin qui prendra place dans leur maison pour Noël. Reportage de notre correspondante Pascale Guéricolas à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, la communauté mahoraise des Antilles vit dans l’angoisse depuis quatre jours.

Six millions d’Haïtiens victimes d’insécurité alimentaire
16 December 2024
Six millions d’Haïtiens victimes d’insécurité alimentaire

Le président du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire, a lancé un cri d’alarme et demandé de l’aide aux pays de la région lors du sommet de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).

Le n°1 de l’exécutif haïtien est intervenu samedi dans un court message vidéo adressé aux membres de l’Alba, composée du Venezuela, de Cuba, de la Bolivie, du Nicaragua, ainsi que de la Dominique, d'Antigua-et-Barbuda, de Saint-Vincent-et-les Grenadines, de Saint-Kitts-et-Nevis, de Grenade et de Sainte-Lucie. « Nous demandons, a lancé Leslie Voltaire, l'aide de nos frères de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques. Une aide pour la sécurité de notre pays, mais aussi une assistance alimentaire. Parce qu'il y a 6 millions d'Haïtiens qui meurent de faim en cette période de Noël. »

La situation la plus alarmante concerne les milliers de déplacés internes contraints de fuir leurs maisons à cause de la violence des gangs. Regroupés dans des camps de fortune à Port-au-Prince, ces hommes, femmes et enfants luttent pour leur survie. Se nourrir à sa faim n'est plus un droit fondamental, mais un luxe qu'une grande partie de la population, ne peut plus s’offrir, relate notre correspondant en Haïti, Peterson Luxama

« La situation est incroyable ici, déplore Steeve Fleuranfils, l’un des responsables du camp de fortune installé dans l’ancien local du lycée Marie-Jeanne de Port-au-Prince. Les gens crèvent de faim, ils ne vivent pas. Avant-hier, un enfant fouillait dans les poubelles pour trouver de quoi manger. Quand nous sommes allés sur place, nous l’avons vu se nourrir des téguments d’haricots trouvés dans les ordures. Nous sommes allés à la rencontre de sa mère, elle nous a dit qu’elle aurait fait pareil si la honte ne l’avait pas retenue, car elle a faim aussi. »

Selon le dernier rapport du Programme alimentaire mondial (PAM), près de la moitié de la population haïtienne, soit 5,4 millions de personnes, souffre de faim aiguë. Et plus de deux millions d’entre elles se trouvent en situation d’urgence alimentaire, selon la Coordination nationale de la sécurité alimentaire, qui se dit profondément préoccupée par la situation. L’agronome Harmel Cazeau, coordonnateur de cette structure, tire la sonnette d’alarme.

« L’ensemble des indicateurs montre que la situation est grave, surtout pour les enfants, les femmes allaitantes et les personnes âgées, déjà en situation de malnutrition. Ils ont dépassé le seuil d’alerte de 10 % fixé par l’OMS. Dans les sites de déplacés, entre 24 % et 25 % des personnes, principalement des enfants, sont en situation de malnutrition. Il faut qu’il y ait des réponses d’urgence pour apporter un soulagement face à cette situation. Une réponse qui s’étende non seulement à court terme, mais aussi à long terme, avec des actions structurantes. Les déplacés dans les camps de fortune doivent figurer parmi les priorités absolues, car cette catégorie de personnes vit dans des conditions presque inhumaines et exécrables. On ne doit pas les négliger ni les laisser sans assistance. »

Reportage de Peterson Luxama à retrouver dans son intégralité dans l’édition du jour.

Drones : vent de panique aux États-Unis

Depuis quelques semaines, de mystérieux drones sont apparus dans le ciel américain, en particulier sur la côte est du pays, dans le Connecticut, à New York, et surtout dans le New Jersey. Tout a commencé à proximité de bâtiments militaires : un membre du personnel a d'abord affirmé avoir aperçu un drone, puis des centaines de personnes ont assuré en avoir vu, à leur tour, dans tout l’État.

Des photos, des vidéos circulent sur les réseaux sociaux, et l'affaire prend tellement d'ampleur qu'un aéroport situé au nord de la ville de New York a même dû fermer ses pistes vendredi par mesure de sécurité. Le problème, nous raconte notre correspondante à New York Carrie Nooten, c’est que depuis un mois, les autorités n’arrivent pas à localiser ou identifier ces drones, et que sans information, forcément, les rumeurs les plus folles se font entendre.

Il est très difficile pour les Américains de concevoir que l’armée américaine puisse ne pas être au courant. Ça les angoisse, forcément, et ça rend les élus locaux nerveux – le golf de Donald Trump dans le New Jersey est ainsi désormais zone interdite de survol. Et parfois, ce phénomène fait échafauder aux élus des hypothèses sans preuves, comme celle du représentant républicain du New Jersey, Jeff van Drew. « L’Iran, assure-t-il sans avancer le moindre élément à l’appui de son affirmation, a lancé un vaisseau-mère qui contenait ces drones, il y a un mois probablement. »

Ce qui n’arrange rien, c’est que l’administration Biden affirme que ces drones ne représentent pas de danger, mais se montre incapable d’en dire plus, à l’image du porte-parole à la Sécurité nationale, John Kirby, pour qui la Maison Blanche « n’a aucune preuve pour le moment que les observations de drones signalées constituent une menace pour la sécurité nationale ou la sécurité publique, ou ont un lien avec l’étranger. »

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Le département de la Sécurité intérieure et le FBI enquêtent sur ces observations et travaillent en étroite collaboration avec l’État et les forces de l'ordre locales pour fournir des ressources, en utilisant de nombreuses méthodes de détection pour mieux comprendre leur origine, grâce à des technologies de détection électronique très sophistiquées fournies par les autorités fédérales.

Les informations sont diverses, mais décrivent pourtant des engins de la taille d’une voiture qui volent pendant plus d’une heure et sont capables de passer en mode furtif, dans le noir total.

Le FBI a reçu plus de 5 000 appels de personnes qui en auraient vu – mais seulement une centaine semble crédible. Les autorités fédérales analysent les images partagées ou reçues. Elles les ont croisées aussi avec les plans de vol des avions des environs. Et John Kirby explique que, pour l’instant, il est impossible de confirmer les observations visuelles.

« Après examen des images disponibles, il apparaît que bon nombre des observations sont en fait des avions pilotés et exploités légalement. Les garde-côtes américains ont patrouillé le long de l'État du New Jersey et ont confirmé qu'il n'existe aucune preuve d'une quelconque implication de navires côtiers basés à l’étranger. »

Ce que révèle surtout toute cette histoire, conclut Carrie Nooten, c’est un décalage de partage de compétences : les autorités locales n’ont pas les moyens technologiques ni les autorisations pour enquêter, et les autorités fédérales manquent de réactivité pour des évènements si locaux et ponctuels.

Un phénomène qui dépasse le stade de l’anecdote

« On serait tenté d'ignorer tout ça, sauf que plein de théories se baladent et que des millions de personnes pourraient y croire, tacle le Wall Street Journal. C'est le monde dans lequel on vit, nous dit le grand quotidien économique de New York. Et désolé d'insister, mais ça ne vient pas seulement, je cite, des cinglés et des adeptes de la théorie du complot : l'administration Biden a laminé sa crédibilité au point qu'il devient rationnel de ne pas croire ce qu'elle raconte. Souvenez-vous, poursuit le WSJ, du ballon-espion chinois, au début ce n'était rien du tout. Et puis, on a fini par le faire exploser au-dessus de l'Atlantique. Sans parler de cette Maison Blanche qui, pendant des mois, a dissimulé la vérité au sujet de la santé mentale et physique déclinante de Joe Biden. Ou bien du gouvernement pendant la période Covid qui a tenté de censurer les hypothèses alternatives au confinement. Bref, conclut le journal, moins les Américains font confiance aux autorités, plus la panique et les manifestations deviennent possibles. Le gouvernement fédéral devrait préciser avec bien plus de détails au Congrès et à la population ce qu'il se passe vraiment. Car ce dont les Américains ont besoin avant tout, c'est d'un gouvernement digne de confiance. »

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Très peu d’agrumes disponibles pour les grandes tablées des fêtes de fin d’année en Martinique.

La Bolivie élit ses juges dans un contexte politique incertain
13 December 2024
La Bolivie élit ses juges dans un contexte politique incertain

Les électeurs boliviens sont appelés ce dimanche (15 décembre 2024) à choisir les plus importants magistrats du pays, dans un climat de défiance généralisée envers les institutions judiciaires.

Au total, souligne notre correspondant à La Paz, Nils Sabin, 26 juges et leurs suppléants seront désignés par les Boliviens pour un mandat de six ans. L’élection concerne quatre organes : le Conseil de la magistrature, le Tribunal agro-environnemental, la Cour suprême de justice et le Tribunal constitutionnel plurinational. Ces élections judiciaires, créées en 2009 avec la mise en place de la nouvelle Constitution, « étaient destinées à légitimer les autorités judiciaires, car la population considérait que les magistrats étaient élus au bon vouloir des politiciens, après d’obscures négociations entre les partis, rappelle le politologue Franz Flores. Mais elles ont produit l’inverse de l’effet recherché, puisque lors de deux derniers scrutins de ce type, la majorité des électeurs a choisi le vote nul ».

Les électeurs critiquent un mécanisme opaque, qui n’autorise pas les candidats à faire campagne. Les seuls spots autorisés sont ceux du Tribunal Suprême électoral, qui mettent en avant les « mérites » des différents candidats dans les médias, avec un éventail de diffusion très limité. « Le plus important, estime un habitant de la Paz, c’est que tous ces candidats ont été liés, d’une manière ou d’une autre, avec les gouvernements du MAS, le parti au pouvoir. Et c’est depuis que le MAS gouverne que la justice va mal. Donc je vais voter blanc et beaucoup de gens vont en faire de même ». 

En outre, ces élections auraient dû avoir lieu, il y a un an, mais elles ont été reportées à plusieurs reprises en raison des blocages routiers mis en place dans l’ensemble du pays. Difficile d’estimer, dans ces conditions, que le processus électoral se soit déroulé sereinement. Le vote de dimanche va prendre la forme d’un test de la robustesse du système électoral bolivien, à huit mois d’un autre scrutin de la plus haute importance : l’élection présidentielle d’août 2025.

 

En Haïti, première conférence de presse du nouveau Premier ministre, un mois après son entrée en fonction

Alix Didier Fils-Aimé a pris la parole pendant une dizaine de minutes, mais n’a répondu à aucune question de la presse à l'issue de son intervention centrée sur l'insécurité qui ravage Haïti. Il a d’abord rendu hommage aux personnes tuées lors des massacres survenus ces derniers jours, à Wharf Jérémie et à Petite-Rivière. Des actes « inacceptables », selon le chef du gouvernement haïtien, pour qui « personne ne devrait être forcé de vivre de cette manière, se réveiller terrorisé chaque matin et sortir sans savoir s’il sera encore vivant à la fin de la journée ». Le Premier ministre appelle à plus de coopération entre la police et le ministère de la Justice afin que les victimes des groupes armés puissent obtenir réparation. Il exhorte, par ailleurs, la population à collaborer encore davantage avec les policiers, « des héros » qui ont besoin de l'aide des communautés locales pour retrouver un minimum de sécurité. Soutien enfin aux entrepreneurs haïtiens, le gouvernement promet sans plus de détails plusieurs initiatives visant à soutenir la réouverture des commerces sinistrés par les gangs.

Une semaine après le début de la tuerie de Wharf Jérémie, les exactions se poursuivent, selon les informations d’AyiboPost

Le média d’investigation en ligne AyiboPost affirme qu’une cinquantaine de personnes ont encore été assassinées entre mardi 10 et mercredi 11 décembre 2024, des individus accusés par le gang de Micanor Altès d'avoir divulgué des informations sur les circonstances du drame. Le bilan du massacre, estimé par les Nations-unies à plus de 184 personnes pourrait, selon certains des sources d'AyiboPost, atteindre le chiffre de près de 300 morts, mais les vérifications sur place restent extrêmement difficiles. Et le gang « serait en train de prendre des mesures pour augmenter son contrôle dans le quartier en interdisant aux habitants l’utilisation du téléphone portable ».

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

Gros plan sur l’enquête de grande ampleur réalisée auprès de 200 000 personnes autour de cette question : vous sentez-vous en sécurité ?

Haïti, la litanie des tueries
12 December 2024
Haïti, la litanie des tueries

L’émotion causée par le carnage de Wharf Jérémie n’était pas encore passée que les images d’un autre massacre ont surgi, survenu cette fois dans la commune de Petite-Rivière, dans le département de l’Artibonite.

Au moins dix personnes ont été tuées à Petite-Rivière, rapporte notre correspondant Peterson Luxama, une nouvelle tuerie qui porte l’empreinte du gang « Gran Grif ». Selon les habitants, les malfrats lourdement armés ont fait irruption dans le village, s’attaquant sans distinction à la population. Parmi les victimes, on compte notamment des enfants et des adolescents, pris au piège de cette violence insensée. Pour échapper à de nouveaux assauts des gangs, certains habitants ont dû fuir leurs maisons. Cette nouvelle tuerie collective survient alors que la Police nationale haïtienne (PNH), accompagnée des policiers kenyans, a fait son retour à Petite-Rivière de l’Artibonite, le samedi 7 décembre 2024,  après une longue absence des forces de l’ordre. Mais cette présence policière semble sans effet sur les gangs armés qui multiplient leurs exactions. 

Dans son éditorial et sur notre antenne comme chaque jeudi, le rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste, Frantz Duval, dresse ce constat implacable : « Haïti rappelle Sarajevo avec ses snipers du début des années 90 lors du siège mis en place par les Serbes, sauf qu’ici il n’y a ni guerre ethnique, ni guerre de religion, ni bataille autour des nationalités ou des régions. 

Comme on administre un lent goutte-à-goutte, on tue en Haïti. Chaque jour. Sans répit. Grands et petits massacres se rejoignent dans les statistiques de la désolation. La violence s’infiltre, s’installe, se perpétue. Pendant ce temps, le gouvernement et les meilleurs amis d’Haïti se contentent de changer les dates et les lieux dans d’anciens communiqués absolument affligeants qui sont, en fait, l’expression d’une impuissance insupportable.

D’un gouvernement à un autre en Haïti, d’une ambassade à une autre, d’un porte-parole à un autre, tout le monde condamne, réclame justice ou promet une réponse appropriée. Dans les faits, rien ne se passe. Les massacres se suivent et se ressemblent comme les réponses des autorités de tout poil, de tout plumage et de tout temps ».

 

 

Quel avenir pour le FBI ?

Les men in black, les agents les plus célèbres du monde, n'auront bientôt plus de patron. Le bruit courait depuis des semaines, il est devenu réalité hier : Christopher Wray, l’actuel chef du FBI, va quitter son poste en janvier. Il jette l'éponge, rappelle Politico, après avoir été la cible d'un « torrent d'attaques » de la part de Donald Trump, y compris au sujet de la perquisition judiciaire menée en 2022 en Floride au domicile du futur président. Ou bien pour avoir traqué et arrêté les militants MAGA (Make America Great Again) qui avaient envahi le Capitole, le 6 janvier 2021. Trop c'est trop, et pour ne pas se lancer dans un duel à distance avec la Maison Blanche, Wray va démissionner après les fêtes de Noël et avant l’investiture de Donald Trump.

Cette décision est une erreur, martèle Ruth Marcus dans le Washington Post. « Il aurait dû rester, écrit-elle, et tordre la main du futur président, parce que l’histoire se répète. Trump avait déjà provoqué un cataclysme en 2017 en virant le prédécesseur de Christopher Wray, or, c'est en train de devenir la norme. Et si chaque nouveau venu à la Maison Blanche place ses pions à la tête du FBI, ce poste en principe apolitique et doté d'un mandat de dix ans, va se transformer en une énième caisse de résonance partisane ». Le FBI, rappelle Ruth Marcus, détient d'énormes pouvoirs d'enquête, et avec eux, le danger que les autorités en abusent. « Personne n'a besoin d'une perspective aussi dangereuse que celle de l'arrivée de Kash Patel pour s'en rendre compte.»

Désigné par Trump comme le futur n°1 du FBI, avocat, complotiste, Kash Patel est aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, auteur de livres pour enfants. Bien illustrés, nous dit le Washington Post, bien écrits et « loin d'être les pires que l'on trouve sur le marché ». La curiosité, ce sont les personnages, car Kash Patel s’y met en scène dans la peau d'un magicien au service d'un certain roi Donald, victime d'une machination orchestrée par la méchante Hillary Queenton (sic) avec l'aide de porte-voix appelés CNN et New York Times. À ne pas manquer avant les fêtes de Noël.

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Affaire Luigi Mangione : panique sécuritaire chez les grands patrons américains

L’assassin présumé de l’un des géants de l’assurance-santé aux États-Unis a commis un meurtre atroce, mais il a touché un point sensible. Son acte ravive l’animosité envers les grandes sociétés d'assurance aux États-Unis qui font un maximum de profit, parfois au détriment des citoyens. Si bien, relate CNN, que la panique gagne les conseils d'administration américains. Les dirigeants des entreprises du secteur de la santé se précipitent pour gonfler leurs mesures de sécurité au moins que l’un des spécialistes de la protection rapprochée interrogés par CNN a reçu plus de 70 sollicitations dans les heures qui ont suivi l'assassinat de Brian Thompson. « C'est fou qu'on se réveille seulement maintenant », concède un banquier terrorisé. Les pros de la sécurité privée recommandent à ces grands patrons de nettoyer leurs traces sur internet, de faire à tout prix disparaître des réseaux leur adresse ou celle de l'école de leurs enfants. Et l'on sait déjà que les réunions publiques qui vont se tenir dans les mois qui viennent seront scrutées de très près. Car, que l'on veuille ou non, conclut l'un des sources de la chaîne américaine, en tuant un assureur de premier plan, Luigi Mangione est devenu populaire. « Et beaucoup de gens pourraient vouloir suivre son exemple. »

À lire aussiÉtats-Unis: vague de soutien pour Luigi Mangione accusé d’avoir tué le patron d’une entreprise d’assurance

 Au Chili, les étudiants face au mur de la dette

Le dossier Amériques de Naïla Derroisné revient sur l’une des promesses de campagne du président chilien, Gabriel Boric. Les députés du Chili examinent en ce moment une proposition de loi relative au financement de l'enseignement supérieur, censée corriger le coût exorbitant des études dans les universités locales : au moins 3 000 euros par an, et jusqu’à 8 000 pour une année de médecine, dans un pays où le salaire minimum tourne autour de 500 euros par mois. Ces frais d'inscription écartent du système éducatif un certain nombre de jeunes Chiliens et entraînent les autres dans une spirale d'endettement et surendettement. Reportage à écouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

 

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

Le nouveau directeur territorial de la police nationale officiellement installé en Guyane.

Explosion des cas de violences sexuelles en Haïti
11 December 2024
Explosion des cas de violences sexuelles en Haïti

Dans un rapport qui vient de paraître et qui rassemble plusieurs dizaines de témoignages, l’ONG Human Rights Watch s’alarme d’une pratique du viol devenue systémique.

Une situation qui ne cesse d'empirer et qui rend la vie des femmes de Port-au-Prince et de sa région infernale. Selon les travailleurs humanitaires présents sur place, les agressions sexuelles sont devenues monnaie courante et les habitantes s’y sont quasiment résigné. « Ils m'ont violée, mais au moins, ils ne m'ont pas tuée », témoigne ainsi l’une des victimes interrogées par Human Rights Watch.

Dans un pays en proie à une instabilité politique chronique, où les gangs ont pris le contrôle de la grande majorité des zones de la capitale, les femmes n'ont pas de refuge. L'utilisation du viol est systémique, permanente, automatique, de nuit comme de jour, dans la rue, à domicile ou dans les centres pour réfugiés.

Une stratégie de la terreur qui se résume en un chiffre : 1 000% d'augmentation des cas d’agressions sexuelles visant les enfants en 2023 et aucun espoir de réparation, car le système judiciaire haïtien est inopérant. À Port-au-Prince, l'impunité est la norme pour les violeurs et les associations ne suffisent pas, à elles seules, à pallier l'absence de l'État. Human Rights Watch appelle à renforcer les capacités de la police haïtienne et à réactiver en urgence les centres de santé et les hôpitaux, pour ne pas laisser les victimes seules face à ces agressions.

Dossier signé Lila Okinuora, à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

 

Témoignage exclusif : le récit du massacre de Wharf Jérémie

Un témoin direct rapporte à RFI qu’au premier jour du carnage d’une violence inouïe survenu à Wharf Jérémie, le chef de gang Micanor Altès a monté un simulacre de procès réunissant 200 à 300 personnes, forcées de défiler devant lui une à une et de se défendre d'accusations de sorcellerie.

« Es-tu un malfaiteur, pratiques-tu la magie noire ? » : Vendredi 6 décembre au soir, plus de 75 personnes ont été mises à l'écart de la foule, mains ligotées dans le dos et d'après nos sources, exécutées par Micanor Altès en personne, leurs cadavres brûlés.

Le massacre a repris le samedi matin avec des rafles en série, jusqu'à 60 morts en une journée, assassinés à la machette, dépouilles incendiées, en majorité des personnes âgées de plus de 60 ans considérées comme pratiquant le culte vaudou.

Nos sources confirment que le carnage est né dans l'esprit de Micanor Altès après la maladie, puis le décès de son nouveau-né, résultat selon lui d'une malédiction orchestrée par des forces occultes. Pour s'en défaire, il a affirmé avoir passé un « pacte avec le diable » auquel il a fait référence plusieurs fois.

Après avoir ordonné à la population terrorisée de Wharf Jérémie de rester cloîtrée chez elle sous peine de mort, les hommes de Micanor ont fait savoir lundi soir par mégaphone que le massacre était terminé et que la vie pouvait reprendre son cours. Micanor Altès avait déjà perpétré ce type d'exactions dans le passé, tuant au moins une douzaine de personnes pour des raisons similaires. Le bilan provisoire du massacre survenu le week-end dernier s'élève, selon l'ONU, à au moins 184 morts.

 

L’Uruguay, point de sortie de la cocaïne vers l’Europe

L’Uruguay vient de se doter d’un nouveau président, classé à gauche et élu après une campagne durant laquelle il a beaucoup été question de sécurité et de narcotrafic. Le pays, connu dans le passé comme un havre de paix en Amérique latine, est devenu malgré lui une étape sur la route du trafic de cocaïne vers l'Europe. 

À lire aussiL’Uruguay miné par le trafic de cocaïne vers l’Europe et la «pasta base»

 L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

En Martinique, l’aéroport international Aimé Césaire de Fort-de-France s’agrandit et se modernise.

Horreur et stupéfaction après le massacre de Wharf Jeremie
10 December 2024
Horreur et stupéfaction après le massacre de Wharf Jeremie

La tuerie d’une violence inouïe orchestrée par le chef de gang haïtien Micanor Altès dans la périphérie de Port-au-Prince a coûté la vie à près de 200 personnes.

Le secteur de Wharf Jeremie à Cité Soleil, une zone défavorisée souvent décrite comme le plus grand bidonville d’Haïti, vient de connaître l’une des plus atroces tueries recensées dans le pays ces dernières années. Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies chargé des droits de l’homme, estime ( à plus de 184 le nombre de personnes à y avoir été exécutées en l’espace de quelques jours. Interrogées par RFI, les équipes de l’ONU présentes en Haïti ne souhaitent pas détailler la manière dont elles ont compilé ces chiffres pour ne pas mettre leurs sources en danger. Mais dès hier, lundi 9 décembre 2024, le secrétaire général de l’ONU via son porte-parole Stéphane Dujarric a dénoncé un évènement « horrible », condamné la violence des gangs et présenté ses condoléances aux familles des victimes.

Au sein de Cité Soleil, le quartier portuaire de Wharf Jeremie est une zone de non-droit, où la police ne se risque plus depuis qu’il est passé sous la coupe du chef de gang Micanor Altès, il y a quatre ans. Lui et ses hommes s’étaient déjà livrés à des exactions de ce type par le passé, mais l’ampleur de ce massacre, qui a ciblé avant tout des Haïtiens de plus 60 ans, n’a jamais eu d’équivalent.

Rafles, exécutions sommaires, cadavres incendiés

La version la plus crédible, relayée par plusieurs organisations haïtiennes de défense de droits de l'homme et confirmée par les sources communautaires que nous avons pu joindre, avance l'hypothèse d’une vengeance. Après que son très jeune enfant est tombé malade et dans l'incapacité de le soigner, Micanor Altès se serait convaincu que les personnes âgées de Cité Soleil lui avaient jeté un sort et qu’il était de son devoir de mettre fin à leur jour. Rafles, exécutions sommaires, cadavres incendiés, « tous les cheveux blancs sont décimés », rapporte à RFI un habitué de Cité Soleil.

Le fils d’un homme de 76 ans relate au quotidien Le Nouvelliste comment trois hommes armés sont venus chercher son père à son domicile vers dix heures du soir, l’ont poignardé et ont brûlé sa dépouille. Ce témoin affirme connaître au moins une trentaine d’autres habitants de Wharf Jeremie ayant subi le même sort. Et personne ne peut garantir, à ce stade, que cet accès de folie criminelle soit terminé.

 

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, décrié en Occident et en Amérique latine

Finalisé la semaine dernière, lors d’une visite à Montevideo de la présidente de la Commission européenne, mais pas encore ratifié par les pays européens, ce texte continue de faire polémique. Analyse d’Olivier Antoine, expert en Géopolitique de l’agriculture et de l’alimentation, à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

 

Pénurie d’huile en Bolivie

En Bolivie, la crise économique continue d’affecter le quotidien de la population. Depuis au moins une semaine, les principales villes du pays font face à une pénurie d’huile. En conséquence, les prix ont explosé et le gouvernement a annoncé suspendre les exportations d’huile pendant 3 mois, pour que la situation revienne à la normale. Correspondance à La Paz de Nils Sabin.

 

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

En Martinique, journée d’accueil pour les quelque 500 jeunes étrangers inscrits à l’Université des Antilles.

L’Argentine, un an après l’élection de Javier Milei
09 December 2024
L’Argentine, un an après l’élection de Javier Milei

Cela fait maintenant un an que Javier Milei est arrivé au pouvoir en Argentine : un an de mesures-choc, à l'image de ce qu'avait promis le dirigeant ultra-populiste et ultra-libéral. Javier Milei y est allé, comme promis, « à la tronçonneuse », avec un mot-clé : austérité.

Quand on regarde les grandes variables macroéconomiques du pays, explique Théo Conscience, le correspondant de RFI à Buenos-Aires, force est de constater que la thérapie de choc de Javier Milei a porté ses fruits. À son arrivée au pouvoir, le président ultralibéral a immédiatement stoppé l’émission monétaire et opéré des coupes drastiques dans les dépenses de l’État, ce qui lui a permis de remettre les comptes publics à l’équilibre et même de dégager un excédent budgétaire, dès le mois de janvier. Le Fonds monétaire international, auquel l’Argentine doit 44 milliards de dollars, ne tarit pas d’éloge à l’égard du plan économique du gouvernement.

Un bilan économique à nuancer : si l’inflation a baissé, le pays est entré en récession économique. Le PIB devrait se contracter de 3,5% cette année, 180 000 emplois ont été détruits, les dérégulations ont fait exploser les prix du gaz, de l’électricité, des transports en commun, et plus de 4 millions d’Argentins sont tombés sous le seuil la pauvreté depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei. C’est 10% de la population. Mais entre 45 et 50% des Argentins continuent de le soutenir selon les enquêtes d’opinion.

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De son côté, l’invité du Journal d’Haïti et des Amériques, David Copello, maître de conférence à l’Institut catholique de Paris et chercheur associé au Creda, explique que la baisse de l’activité économique, la récession et l’appauvrissement touchent surtout les retraités et les agents de la Fonction publique. Ce qui a provoqué des mouvements sociaux pendant l’année, mais assez sporadiques : pas de mouvements inscrits dans un temps long qui auraient occasionné des blocages du pays. « Ce qui est aussi beaucoup lié, explique David Copello, à la difficulté des conditions sociales que traversent les Argentins, qui n’ont pas les moyens de se mobiliser, car toute l’énergie est mise aussi dans la survie. »

Le chercheur indique également que l’Argentine attend de Donald Trump qu’il aide le pays à renégocier les conditions du prêt auprès du FMI et de son remboursement, qui pèse lourdement sur la capacité du pays à s’endetter à l’étranger et faire redémarrer son économie.

Massacre à Cité Soleil

Nouveau massacre en Haïti : au moins 184 civils tués en deux jours, selon la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, dans le quartier de Cité Soleil, dans la périphérie de Port-au-Prince. La commune est sous le contrôle du gang Vivre Ensemble, et c'est le chef auto-proclamé de ce groupe armé, Monel Felix, qui a ordonné ce massacre. D'après les sources d’une ONG haïtienne, le Comité pour la paix et le développement, son fils est tombé malade et il a accusé les personnes âgées de Cité Soleil et les pratiquants du culte vaudou d'avoir jeté un sort à son enfant. Ce qui a provoqué le carnage… Toujours d’après cette ONG, Monel Felix et ses hommes auraient encore sous leur coupe plusieurs dizaines de personnes susceptibles d’être exécutées dans les heures ou les jours qui viennent.

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Les États-Unis et la Syrie

Après la chute de Bachar el-Assad, la communauté internationale salue la fin d’un « régime dictatorial ». De leur côté, par la voix de Joe Biden, les États-Unis ont parlé d’une opportunité historique pour les Syriens de construire un meilleur avenir, et souligné le fait que Washington échangerait avec « tous les groupes syriens » pour mettre en place une transition. La priorité pour les États-Unis, ce sera surtout de prévenir toute résurgence du groupe État islamique, qui a occupé de larges pans du territoire syrien entre 2014 et 2018 – c’est la raison pour laquelle les États-Unis comptent encore près de 900 soldats stationnés dans le pays. Les Américains affirment avoir encore mené, dimanche 8 décembre, des dizaines de frappes dans le centre du pays contre des cibles de l’EI.

Donald Trump s’est, lui aussi, exprimé sur la Syrie, mais c’était principalement pour parler de la Russie et de l’Ukraine : Moscou n’a pas protégé le dictateur syrien à cause de la guerre en Ukraine, a estimé le président élu, qui a appelé dans ce conflit à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations.

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Le journal de La Première

Six morts en deux jours sur les routes en Guadeloupe, 50 depuis le début de l’année 2024.