Journal d'Haïti et des Amériques
Journal d'Haïti et des Amériques

Journal d'Haïti et des Amériques

13h10-13h30 (TU) sur l'antenne Monde, Anne Cantener vous propose un rendez-vous d’information destiné aux Amériques, avec chaque jour, un dossier spécial Haïti. Haïti, avec quelque trois millions d’auditeurs, est le deuxième bassin d’audience de notre radio, après celui de l’Afrique francophone. Le pays compte six émetteurs pour diffuser RFI en modulation de fréquence. C’est pour cet auditoire que, chaque jour, RFI consacre un reportage, ou une interview, spécifiquement consacré à Haïti. 

États-Unis : la pauvreté gagne du terrain à New York
13 March 2025
États-Unis : la pauvreté gagne du terrain à New York

Donald Trump persiste dans sa guerre commerciale. Il menace désormais l'Union européenne de taxes de 200% sur les vins et les spiritueux. Une décision qui risque d'aggraver l’inflation, alors que beaucoup d’Américains souffrent déjà de la hausse des prix. En particulier à New York, où le coût de la vie est de plus en plus élevé. 

À New York, un habitant sur quatre ne parvient plus à subvenir à ses besoins de base : payer un loyer, se nourrir, se soigner... La pauvreté augmente dans la ville la plus peuplée des États-Unis, et cela se voit dans les centres de distribution alimentaire. Devant les portes du centre de l'Armée du Salut de New York, chaque jour, la file d'attente s'étend sur plusieurs centaines de mètres. Selon le directeur du centre, la demande ne cesse d'augmenter. Il assure qu'il y a 4 à 5 fois plus de monde qu'avant la pandémie. Une tonne de produits alimentaires est distribuée quotidiennement, en plus de 300 repas chauds. Et parmi les bénéficiaires, le centre compte de plus en plus de personnes qui travaillent. Un reportage de notre correspondante à New York, Loubna Anaki.

 

L'administration Trump démantèle les grandes politiques climatiques américaines 

L'EPA, l'agence de protection de l'environnement américaine a annoncé changement de cap hier. Pour Politico «l'EPA s'attaque au Saint-Graal de la science climatique» en remettant en question la dangerosité des gaz à effet de serre sur la santé. Dans une vidéo publiée hier sur X le chef de l'EPA, Lee Zeldin, annonce s'attaquer à une trentaine de mesures de lutte contre la pollution. Dans le Wall Street Journal, il se justifie : «Cette dérégulation assurera la sécurité des personnes et de l'environnement tout en révisant les règles qui étouffaient notre plein potentiel». Désormais, la mission de l’EPA est de «réduire le coût de l'achat d'une voiture, du chauffage d'une maison et de la gestion d'une entreprise». Politico assure que cette décision vient bouleverser 15 années de politique climatique. Un recadrage total de l'objectif de l'Agence, selon le New York Times.

 

Argentine : scène de chaos à Buenos Aires lors une manifestation de retraités

Hier (12 mars 2025), de violents affrontements ont éclaté entre la police et les retraités dans la capitale argentine. Des retraités qui protestent tous les mercredis pour dénoncer la chute considérable de leur pouvoir d'achat depuis la prise de pouvoir de Javier Milei. Ce mercredi 12 mars, des supporters de foot se sont joints aux retraités en solidarité. Notre correspondant Théo Conscience était sur place quand les affrontements ont débuté. Le bilan de ces heurts : au moins 20 blessés, dont le photographe Pablo Grillo, et 26 du côté des policiers.

 Colombie : le président Petro convoque une consultation populaire 

La réforme du travail de Gustavo Petro a été retoquée par le Sénat. Le président colombien considère que le vote des sénateurs va à l'encontre de la volonté du peuple. C'est en tout cas ce qu'il expliquait dans une allocution télévisée mardi soir : «Nous pensons que c'est maintenant au peuple de décider, puisque ses représentants n'ont pas été capables de faire résonner la volonté qu'il a exprimée pendant l'élection présidentielle de 2022», a-t-il déclaré. Il va donc organiser une consultation populaire. Une décision qui ne fait pas l'unanimité dans la presse. Dans son éditorial, le quotidien de centre-droit El Tiempo rappelle que les membres du Congrès colombien sont élus au suffrage universel, ils sont donc des représentants légitimes du peuple... et ce même s'ils ont des opinions politiques différentes de celles du président. Pour le média indépendant la Silla Vacia cette initiative de Gustavo Petro, le premier président de gauche du pays, est surtout une façon de prendre le pouls des votants, en vue de l'élection présidentielle de 2026. El Pais ajoute même qu'avec cette consultation, Petro met dans la balance ses quatre années de gouvernement.

 

Le président équatorien forme une alliance avec un mercenaire américain

Le président Daniel Noboa a publié hier sur X une photo de sa rencontre avec Erik Prince, le fondateur de Blackwater, une société militaire privée connue pour avoir tué des civils en Irak en 2007. Les deux hommes auraient établi une alliance pour lutter contre le «narcoterrorisme», selon les mots du président, en campagne pour sa réélection. Selon CNN, le gouvernement équatorien n'a pas communiqué sur le contenu de cette alliance avec Erik Prince, qui s'est déjà illustré dans la région en finançant une campagne contre le président Maduro au Venezuela. Expreso met la rencontre en Une et y voit un coup de communication à un mois du second tour de l'élection présidentielle. «Apparaître sur une photo aux côtés d'un mercenaire est un signe que tout message est valable dans une campagne électorale... surtout s'il sert à créer l'illusion que vous avez trouvé la formule pour vaincre le crime organisé», se désole le quotidien, alors que l'Equateur a été classé pays le plus violent d'Amérique latine en 2024.

 

Haïti : prolongation des restrictions aériennes à Port-au-Prince

Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste était au micro de RFI ce jeudi pour parler des saisies d'armes qui s'enchaînent depuis quelques jours. Elles permettent aux forces de l'ordre de mettre en lumière les liens qui existent entre différents groupes criminels.

Dans ce contexte d'insécurité toujours plus grande, la capitale haïtienne reste isolée. Dans son éditorial, Frantz Duval se demande si les avions vont un jour revenir à Port-au-Prince. Le 12 mars 2025 devait sonner la fin des restrictions de vols des compagnies aériennes américaines vers la capitale après les graves incidents de novembre 2024. Elles ont été prolongées de 6 mois. 

Le Nouvelliste rend hommage à un grand écrivain, le dernier grand poète littéraire selon le quotidien, Anthony Phelps, décédé à 95 ans. Il était le fondateur d'Haïti Littéraire, un groupe de célèbres poétes haïtiens. Il en était le dernier membre vivant. Il s'est éteint à Montréal, où il vivait. 

 

À la Une du journal de la 1ère 

En Guadeloupe, les coupures d'eau récurrentes sont parfois à l'origine de situations étonnantes.

Sebastião Salgado, cinquante photos pour l’Histoire
12 March 2025
Sebastião Salgado, cinquante photos pour l’Histoire

Son passage en France et l’exposition consacrée à cette légende brésilienne de la photographie marque le coup d’envoi de la saison France-Brésil 2025.

Ses clichés engagés et militants sur la famine en Afrique, la diversité des cultures en Amérique Latine, l’immigration, le monde impitoyable du travail, sans oublier les photos splendides de son projet Genesis, centré sur les territoires encore préservés de la planète : l’exposition organisée aux Franciscaines de Deauville, qui s’appuie sur la collection de la Maison européenne de la photographie, pourrait faire figure de rétrospective en noir et blanc de l’œuvre de Sebastião Salgado. Un immense photographe de 81 ans, connu dans le monde entier, mais aussi un conteur passionné qui se confie au micro d’Achim Lippold

► Dossier à lire ici : «Cette exposition est un résumé de ma vie»: les confidences du photographe brésilien Sebastião Salgado

Les tergiversations économiques de Donald Trump

Éditorial très épicé du Wall Street Journal, dont il suffit de lire la conclusion : « On a dit dès le début que cette guéguerre avec le Canada était la plus bête de l'Histoire. Et encore, on a été gentils ». L’exaspération est manifeste au sein du quotidien que l'élite de la finance lit tous les matins au petit déjeuner, un électorat qui a sans aucun doute voté Trump à la présidentielle, mais ne comprend plus sa boussole économique. « Sa géniale petite offensive sur les droits de douane va causer du tort aux entreprises et aux consommateurs de deux côtés de la frontière, s’alarme le WSJ, et le ministre du Commerce prétend que tout cela va rendre les produits américains moins chers. Pardon ? Les entreprises qui utilisent des composants étrangers vont devoir augmenter leurs prix ou baisser leurs marges. Le ministre du Commerce a-t-il bien compris le commerce ? Le problème avec les guerres commerciales, c’est que lorsqu’on les déclenche, elles peuvent très vite dégénérer. Surtout quand le Canada prépare sa campagne électorale, ou quand M. Trump se comporte comme si sa virilité était en jeu parce qu'une nation étrangère refuse de s'aplatir devant ses coups fourrés ».

Et quand ce n'est pas Donald Trump, c'est Elon Musk qui a les oreilles qui sifflent. Chronique rageuse de Rex Huppke dans USA Today, qui, lui non plus, ne décolère pas : « les Américains doivent exiger qu'Elon Musk soit zappé du gouvernement fédéral avant que sa politique de la terre brûlée et sa vision outrancière de la sécurité sociale ne provoquent une révolte ». En résumé, s’énerve Huppke, « il n'y comprend rien. Il parle de 700 milliards d'économies par an, là où l'inspecteur général de la Sécurité sociale trouve à peine 10 milliards à sacrifier. Si vous bénéficiez des programmes Medicare ou Medicaid, la dernière chose qu'il vous faut, c'est un milliardaire ignorant qui ne capte rien à la mise en place d'un budget ».

 

À écouter aussiAux États-Unis, des manifestants anti-Musk se rassemblent devant des magasins Tesla

 

À lire aussiDonald Trump menace le Canada, puis renonce à doubler les taxes sur l'acier et l'aluminium

Vers un nouveau travel ban aux États-Unis ?

Selon le Miami Herald, l'administration Trump envisagerait un nouveau tour de vis en matière migratoire. Les autorités américaines réfléchiraient à des restrictions à l'entrée sur leur territoire, en fonction de l'origine des immigrants. Soit un processus similaire au travel ban initié par Donald Trump lors de son premier mandat. Cuba, l'Afghanistan et le Pakistan seraient placés sur liste rouge, avec interdiction totale d'entrée aux États-Unis pour leurs ressortissants. Haïti ne subirait pas le même régime, mais les Haïtiens souhaitant rejoindre le sol américain pourraient eux aussi être confrontés à des mesures strictes qui restent à déterminer. À ce stade, la diplomatie américaine répond « ne faire aucun commentaire sur des délibérations internes à ses services ».

À lire aussiImmigration: face aux États «sanctuaires», Donald Trump tente la voie judiciaire

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

Réactions pour le moins mitigées des associations martiniquaises, au lendemain de la décision de la cour administrative d’appel de Paris relative à l’affaire du chlordécone.

À écouter aussi«Les Empoisonneurs», retour sur le scandale de la chlordécone en Martinique et au Guadeloupe

Argentine: ouverture du procès sur les circonstances de la mort de Maradona
11 March 2025
Argentine: ouverture du procès sur les circonstances de la mort de Maradona

C’est un procès très attendu qui s’ouvre ce mardi à Buenos Aires. Quatre ans après la mort de la légende du football argentin Diego Maradona, alors qu'il était en convalescence et était censé être surveillé 24h/24.

Sept professionnels de santé sont jugés pour « homicide simple avec dol éventuel », caractérisé lorsqu'une personne commet une négligence tout en sachant qu'elle peut entraîner la mort de quelqu'un. Ils encourent entre 8 et 25 ans de prison.

Un procès qui s’annonce d’ores et déjà hors norme, alors qu’il a été retardé par plusieurs renvois. Il devrait durer jusqu'à mi-juillet 2025, à raison de trois jours par semaine. Famille, experts, médecins : plus de 120 témoins vont se relayer à la barre pour tenter d’éclaircir les circonstances de la mort de l’idole argentine.

À Buenos Aires, Théo Conscience nous relate cette affaire.

Haïti : lynchage de deux présumés trafiquants d’armes et de munitions à Mirebalais

Gotson Pierre, le directeur de l’agence Alterpresse revient sur le lynchage de deux des quatre occupants d’une fourgonnette voyageant des Gonaïves vers Port-au-Prince, par des riverains à Trianon, une localité dans la commune de Mirebalais dans le département du Plateau central. À bord de leur véhicule, trois armes à feu, dont un fusil d’assaut, et 10 517 munitions dissimulées dans des boîtes de vêtements usagés.

Cette saisie d'armes s'inscrit dans une série d'opérations du même type, ces derniers jours. Une opération menée par la Direction générale des douanes (Dga) de la République dominicaine, avec le soutien d’autres agences, a permis de confisquer 23 armes à feu.

Malgré ce contexte extrêmement dégradé, les autorités de transition maintiennent pour l'instant leur calendrier électoral et prévoient donc la tenue d'un référendum constitutionnel en mai 2025, et un premier tour d'élections générales en novembre. Et pour y parvenir, elles comptent sur le soutien des pays d'Amérique latine. Une délégation de haut niveau, dirigé par Frinel Joseph, membre du Conseil présidentiel de transition est en déplacement cette semaine au Pérou et au Mexique afin d’échanger avec les responsables d’institutions électorales de ces pays autour du processus référendaire et électoral enclenché en Haïti, peut-on lire également dans Alterpresse.

États-Unis : quelles ambitions pour le vice-président J.D. Vance ?

Qui se cache derrière le troisième homme de la Maison Blanche, le vice-président J.D. Vance ? Lors de la conférence sur la sécurité organisée à Munich en Allemagne, le 14 février 2025, il avait ouvertement courtisé les partis d'extrême-droite et asséné que la démocratie était menacée en Europe.

Achim Lippolda enquêté pour RFI sur le rôle et la place de ce J.D. Vance au sein de l’administration américaine. Celui-ci est présenté comme le bulldog de Donald Trump. Ce qui frappe en premier lieu, c'est la visibilité dont il dispose à la Maison Blanche, très différente de ses prédécesseurs.

Traditionnellement, les vice-présidents s’effacent derrière leur chef, évitent la lumière des projecteurs pour ne pas lui faire de l’ombre. Mais J.D. Vance fait exception. Pour l’historienne Ludovine Gilli, interrogée par Achim Lippold, « on peut penser à Richard Nixon, le vice-président d’Eisenhower qui avait un rôle de chien d’attaque qui poursuivait les opposants de manière assez basse, ce qui permettait au président d’être davantage au-dessus de la mêlée, mais dans le cas de Donald Trump et J.D. Vance, ce dernier renforce le type de rhétorique et de comportement du président, son rôle est donc différent ».

J.D. Vance n’a pas toujours été un fervent soutien de Donald Trump, il l’a même qualifié d’ « idiot » et comparé à un possible Hitler américain.

C’était avant la première élection de Trump en 2016. À l’époque, J.D. Vance s’est fait connaître avec son roman autobiographique Hillbilly Elegy, devenu un best-seller. Il vient d’un milieu très modeste, a servi dans l’armée, étudié le droit, puis fait carrière dans la Silicon Valley. C’est là qu’il se lie d’amitié avec l’investisseur Peter Thiel qui financera sa campagne pour le Sénat en 2021. Certains estiment d’ailleurs que ce milliardaire n’est pas étranger au virage idéologique de J.D. Vance, devenu un fervent national-conservateur et un allié de Trump à partir de 2016.

Un dossier à retrouver dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.

Témoignage d’une victime des cartels qui s’est vu refuser l’asile aux États-Unis

À la Une du Washington Post ce mardi 11 mars 2025, ce récit poignant d'un homme qui a subi la violence des cartels au Mexique et dont la demande d'asile a été refusée aux États-Unis.

Il a souhaité garder l'anonymat par peur des représailles et est arrivé à la frontière avec sa chemise bien repassée, et ses chaussures en cuir bien cirées. Dans son sac, les preuves de ce qu'il avait subi, l'enlèvement par les cartels, son enfermement dans un placard, les actes de sodomie… Avec ses cicatrices toujours visibles sur son visage, ses poignets et ses jambes, il s'est avancé sur le pont qui relie la ville de Ciudad Juárez au Mexique à la frontière américaine. Il a tenté de convaincre les officiers de l'immigration présents sur place que sa vie en dépendait, mais c'était quelques jours après l'arrivée de Donald Trump, et plus personne ne passait. Le droit d'asile et le droit de protéger ceux qui sont persécutés dans leur pays est inscrit dans l'ADN des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, rappelle le journal, qui craint que l'arrivée du milliardaire n'empêche ceux qui ont des raisons légitimes de venir dans le pays. Les tribunaux sont déjà débordés et cela peut prendre des années avant qu'ils ne rendent leurs décisions, en attendant, les persécutions se poursuivent.

Mexique : l’affaire de l’entreprise Vulcan dans le Yucatan refait surface

Une autre affaire qui pourrait bien se finir devant les tribunaux, celle d'une entreprise américaine de constructions installée au Mexique sur une aire protégée. Dans une lettre envoyée à la présidente mexicaine, 35 sénateurs américains réclament la reprise de ses activités dans le cadre des discussions engagées avec Donald Trump sur les droits de douanes.

Il s'agit de l'entreprise Vulcan dont l'un des terminaux est installé dans le Yucatan, en 2024, l'ancien président mexicain Andrés Manuel López Obrador a décidé de suspendre ses activités et de déclarer le lieu une zone naturelle protégée, rappelle la Jornada. La présidente Claudia Sheinbaum a répondu que l'entreprise n'avait pas été expropriée, mais que la société exploitait des zones en dehors de celles légalement attribuées, causant de graves dommages à l’environnement.

L'avocat et défenseur de l'environnement Quetzal Tzab témoigne de ces dommages constatés par les personnes vivant alentour au micro de Ubaldo Bravo, de la rédaction en espagnol de RFI.

L’actualité des Outre-Mer

Benoît Ferrand de la 1ère revient sur le crash aérien sur l’île de la Dominique, 45 jours après, les corps des quatre victimes doivent être rapatriés en Martinique.

Grégoire Goodstein (OIM) : «260 000 déplacés internes vivent dans des conditions terribles»
10 March 2025
Grégoire Goodstein (OIM) : «260 000 déplacés internes vivent dans des conditions terribles»

Dans un entretien à RFI, Grégoire Goodstein, le chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Haïti, dresse un constat alarmant de la situation humanitaire en Haïti et revient sur l’arrêt de l’aide américaine décidée par l’administration Trump.

RFI : Vous êtes de passage à Paris pour quelques jours, comment décririez-vous le quotidien des habitants de Port-au-Prince ?

Grégoire Goodstein : L’insécurité s’accroît, de plus en plus d’habitants sont forcés de fuir leur maison, leur lieu de vie, leur travail. Et les attaques des gangs réduisent petit à petit le périmètre de sécurité qui permet de reloger les déplacés. On compte aujourd’hui 260 000 déplacés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, qui vivent pour l’essentiel dans des écoles, des églises ou sur des places publiques. Ces familles occupent ces espaces avec très peu de moyens et nous essayons aussi bien avec nos partenaires qu’avec le gouvernement haïtien, de subvenir à leurs besoins immédiats.  

Ces sites de fortune n’ont jamais été imaginés pour accueillir des déplacés, encore moins des familles avec enfants. Quelles sont leurs conditions de vie ?

Elles sont terribles. Si les gens ont pu emmener quelque chose avec eux, un matelas ou des draps par exemple, ils les gardent avec eux. Sinon, ils dorment à même le sol, dans des gymnases, des salles de classe, où les bancs sont cassés et coupés pour fabriquer du bois de chauffage ou cuisiner. Ils utilisent tout ce qu’ils peuvent pour améliorer leur quotidien, mais il y a de gros problèmes d’approvisionnement en eau. Il faut parfois amener l’eau sur les sites, il faut construire des blocs sanitaires et les entretenir, ce qui pose d’autres problèmes. Nous avons aussi des difficultés pour mettre ces familles à l’abri, car les bâches que nous distribuons ont une durée de vie très limitée sous le soleil et il faut les remplacer pendant la saison des pluies.

Les déplacés vivent les uns sur les autres, dans une promiscuité totale qui provoque des accès de violence et surtout des violences de genre. Les jeunes filles et les femmes sont violées, parfois exploitées. Et les gangs, même s’ils ne sont pas présents dans ces zones, y conservent une influence. Ce qui signifie que nous peinons à trouver des interlocuteurs à même d’agir, sans qu’ils soient à leur tour rançonnés ou exploités.

Les gangs peuvent-ils percevoir une part de l’aide qui parvient jusqu’à ces sites ?

Je n’en ai pas la preuve, mais ils sont sans doute au courant des lieux et des heures de distribution. Il y a certainement eu des cas où ils ont exigé leur quote-part, parce que c’est aussi leur méthode pour trouver des financements ou nourrir leurs troupes : le racket, les kidnappings, la drogue, les armes, ils emploient tous les moyens pour essayer de faire de l’argent.

Au-delà de la capitale, la situation est alarmante dans le département de l’Artibonite. De quelles remontées de terrain disposez-vous ?

Il y a de plus en plus d’attaques dans l’Artibonite, mais nous avons de profondes difficultés à y accéder, car Port-au-Prince est une ville assiégée. Pour en sortir, nous ne pouvons que négocier un accès ou nous reposer sur nos partenaires déjà présents dans le département, afin qu’ils essaient d’y déployer des mesures d’assistance. L’absence de procédures judiciaires reste un point noir, on ne peut pas appréhender les auteurs de ces massacres qui demeurent inaccessibles. La police fait ce qu’elle peut, avec le soutien de la Mission multinationale d’assistance à la sécurité (MMAS). Mais le rapport de force est complètement asymétrique au bénéfice des groupes armés.

Quelles sont pour vous les conséquences des coupes budgétaires annoncées par Donald Trump, qui a suspendu l’aide étrangère aux pays en difficulté ?

Il y a un impact que nous sommes toujours en train d'évaluer. Nous percevons encore certains fonds américains qui n'ont pas été gelés. Et heureusement, ce sont les fonds les plus importants qui forment l’aide humanitaire pure : assistance médicale et psychosociale, kits d'hygiène alimentaire, etc. Et nous pouvons toujours compter sur d’autres bailleurs comme la France, le Canada, les Nations unies ou la Corée, entre autres.

L'administration américaine prévoit aussi d'écourter la durée du TPS, l’un de ses programmes d'immigration, qui risque de prendre fin dès le mois d’août. Ce statut concerne un nombre énorme d’Haïtiens installés aux États-Unis, plus de 500 000 personnes. Avez-vous une idée de la manière dont ils pourraient être pris en charge s’ils étaient expulsés vers Haïti ?

On ignore comment ils vont être pris en charge, car ce sont justement ces fonds-là qui ont été gelés chez nous. Les expulsions, c'est quelque chose qu'un État souverain peut mettre en œuvre, mais il y a des principes. Et ce que nous aimerions, c’est que ces principes soient appliqués. Que ces expulsions soient réalisées dans la dignité, qu'elles soient humaines. Et si possible, il vaut toujours mieux privilégier les retours volontaires aux expulsions. Mais le chiffre que vous mentionnez, 500 000 personnes, est énorme lorsque l’on connaît l’état de l’économie haïtienne et la situation sécuritaire du pays, qui n’est absolument pas en situation d’absorber un tel nombre de gens.

Mark Carney, futur Premier ministre du Canada

Cet économiste réputé a pris hier (9 mars 2025) la tête du Parti libéral, désigné par 86% des militants pour succéder à Justin Trudeau. Notre correspondant à Montréal, Nafi Alibert, souligne qu’il n’avait jusqu’ici jamais occupé de rôle politique, mais qu’il a su rassembler en jouant la carte de la compétence économique, sur laquelle les libéraux canadiens veulent miser, plutôt que sur le charisme ou l’expérience gouvernementale. Il faut rappeler, ajoute Nafi Alibert, que Justin Trudeau n’a pas démissionné de bon cœur il y a deux mois, mais qu’il s’est fait montrer la porte. Perçu comme trop dépensier, il était accusé d’avoir creusé les déficits et d’avoir contribué à la forte inflation qui frappe le pays.

À l’inverse, Mark Carney a construit sa réputation sur sa gestion des crises économiques mondiales, d’abord en tant que gouverneur de la Banque du Canada, puis de la Banque d’Angleterre. Les libéraux sont convaincus que son bagage professionnel peut redonner confiance aux Canadiens, puisque Mark Carney se positionne comme un pragmatique, avec un message clair : réduction des dépenses publiques, allégement des impôts pour les classes moyennes et stimulation des investissements. C’est avec cette approche plus centriste qu’il compte remettre l’économie canadienne sur les rails.

« On sait que la valeur d’une économie forte commence par des travailleurs qui ont de bons emplois bien payés aujourd’hui et des avenirs plus brillants pour des jeunes de demain, affirme Mark Carney. Nous savons en tant que libéraux que nous ne pouvons redistribuer ce que nous n’avons pas. Nous savons que nous ne pouvons pas être forts à l’étranger, si nous ne sommes pas forts à la maison. »

À lire aussiCanada: Mark Carney, futur Premier ministre, assure que son pays «ne fera jamais partie des États-Unis»

Climat tendu avec les États-Unis

Tout au long de sa campagne, Mark Carney a répété son ambition de faire du Canada l’économie la plus forte du G7, mais le climat reste tendu avec les États-Unis, dans un contexte de guerre commerciale. Mark Carney promet une main de fer contre Donald Trump, il estime que le pays est plongé dans la crise la plus importante de son histoire, mais assure qu’il a été préparé toute sa vie à un tel moment. Et il entend se positionner comme un rempart contre les attaques du président américain qu’il a vivement dénoncées dans son discours de victoire hier. « Les Américains, a-t-il lancé, veulent nos ressources, notre eau, notre territoire, notre pays. JAMAIS. Pensez-y. Ça va détruire notre façon d'être. Nous sommes maîtres chez nous. »

Mark Carney deviendra officiellement le 24è Premier ministre du Canada une fois que Justin Trudeau aura remis, cette semaine, sa démission à la gouverneure générale. Un autre adversaire de taille l’attend : Pierre Poilievre, le chef du Parti conservateur, qu’il devra affronter lors de la prochaine élection fédérale, qui pourrait être déclenchée dans une dizaine de jours.

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

En Guadeloupe, dans l'archipel des Saintes, les voiturettes et scooters destinés aux touristes ne sont plus les bienvenus.

Les Vénézuéliens d’États-Unis bientôt expulsés ?
07 March 2025
Les Vénézuéliens d’États-Unis bientôt expulsés ?

La suppression du statut de protection temporaire (TPS) pour les Vénézuéliens aux États-Unis plonge des milliers de migrants dans l'incertitude. Comment cette communauté se prépare à de possibles expulsions ? Nous en avons parlé avec certains d’entre eux.

Hector Arguizones, président de l’association VIA (Venezuelans and Immigrants Aid), tente d’apporter des réponses à travers des visioconférences très suivies. Il alerte sur les conséquences dramatiques de cette suppression : près de 300 000 personnes risquent l'expulsion vers le Venezuela, un pays où la situation ne cesse de se dégrader, notamment en matière d'économie, de santé et de sécurité, particulièrement pour les opposants politiques. Pourtant, l’administration Trump justifie sa décision en affirmant que les conditions au Venezuela se sont améliorées, un constat vivement contesté par la communauté vénézuélienne aux États-Unis.

Face à cette situation, Nicolas Maduro appelle ses compatriotes à rentrer au Venezuela, mais la majorité des migrants refuse cette option. Certains envisagent même de quitter les États-Unis par leurs propres moyens, faute de passeport ou de visa pour un autre pays. Le désespoir est palpable : certains songent à traverser illégalement la frontière mexicaine, malgré les risques encourus. En attendant l’expiration officielle du TPS le 7 avril, les Vénézuéliens multiplient les demandes d’asile pour tenter d’éviter l’expulsion, tandis que les visioconférences d’Hector Arguizones restent un ultime recours pour obtenir des réponses et du soutien. Un dossier réalisé par Lila Olkinuora.

Au Venezuela, la presse d’opposition alerte sur la situation des prisonniers politiques

Selon l’ONG Foro Penal, citée par El Nacional, plus de 1 000 personnes sont encore détenues pour s’être opposées au régime chaviste, notamment après la réélection de Nicolás Maduro en juin 2024, jugée illégitime selon elles. La mère d’un jeune détenu affirme dans le journal que les autorités l’ont menacée afin qu’elle ne se mobilise pas pour son fils, sous peine de représailles contre ce dernier. Elle évoque également la difficulté de trouver des médicaments pour le traitement de son fils, qui ne reçoit visiblement aucune aide médicale en prison.

Malgré les menaces et les intimidations des autorités, les familles continuent à manifester pour exiger la libération de leurs proches.

Les États-Unis suppriment des programmes soutenant l’opposition aux régimes autoritaires

Aux États-Unis, les coupes budgétaires se poursuivent. Le département d'État a brusquement annulé des programmes d'aide à l'étranger qui soutiennent des militants de l'opposition en Amérique Latine. D’après le Miami Herald, ces projets concernaient les prisonniers politiques à Cuba, les groupes religieux s'opposant au président nicaraguayen Daniel Ortega et des militants anti Maduro au Venezuela. Les financements de ces groupes ont été annulés parce que le département d'État a conclu qu'ils n'étaient pas dans « l'intérêt national » des États-Unis.

Une nouvelle politique étrangère américaine

« La destruction de l'U.S.A.I.D. La menace de faire du Canada le 51è État. L'humiliation de l'Ukraine. Que se passe-t-il avec la politique étrangère américaine ? », s’interroge le New York Times. Est-elle désormais motivée par la cupidité personnelle de Donald Trump ou par son penchant pour les dictateurs ? Selon le New York Times, ce qui pousse le président à ces changements radicaux, « ce n'est pas la richesse ou l'idéologie d'un pays, mais sa puissance. Il croit dans la domination des faibles et dans la déférence à l'égard des forts. C'est une stratégie vieille comme le monde. On l'appelle le réalisme ».

En fait, tout part de l’idée que l'ordre mondial international libéral n'a été possible que grâce à la puissance militaire des États-Unis et que les Américains ne veulent plus payer la facture. C’est le constat dressé par cette administration et dont elle a tiré les conséquences, poursuit le New York Times. Il s’agit d’un réalisme grossier, non stratégique, un « réalisme néandertalien », selon la formule du politologue Stephen Walt. « Les réalistes en relations internationales voient le monde comme un endroit brutal et anarchique. Pour eux, la sécurité ne vient pas de la promotion de la démocratie et de la mise en place des règles internationales mais du fait d'être le plus fort des tyrans - et d'éviter les batailles avec d'autres tyrans. Dans cette logique, Donald Trump veut éviter une guerre avec la Russie. Cela signifie qu’il faudra endurcir nos cœurs face à la détresse de l'Ukraine », écrit le New York Times.

Haïti : comment le gouvernement a négocié avec les gangs la réouverture d’un hôpital

C’est une enquête réalisée par le journal en ligne AyiboPost et dont nous parlons avec l’auteur Fenel Pélissier. Il nous parle des négociations que les autorités ont menées avec des gangs pour rouvrir l'Hôpital de Chancerelles au cœur de Cité Soleil.

 

Journal de la 1ère

Lancement réussi de la fusée Ariane 6 en Guyane.

Haïti : une opération de police fait polémique
06 March 2025
Haïti : une opération de police fait polémique

En Haïti, la pression des gangs est toujours aussi grande, peut-être plus même après une intervention policière, le week-end dernier, qui fait débat.

Dans son éditorial, Le Nouvelliste revient sur ce qu'il appelle une «task farce». Cette opération menée samedi dernier (1er mars 2025), à l'issue de laquelle des rumeurs ont donné pour mort le chef de gang Jimmy Chérizier, a été saluée par le Premier ministre. Or, c'était faux. Cette intervention ne visait pas le chef de gang mais elle était plutôt «un branle-bas de combat contre le directeur général de la police», peut-on lire dans le quotidien. «Le but était de prendre la main sur le directeur de la police et de montrer qu'on peut faire sans lui», explique Frantz Duval, le rédacteur en chef, sur l'antenne de RFI.  

Le Nouvelliste revient également sur l'inauguration hier (5 mars 2025), en grandes pompes, du nouvel aéroport des Cayes. «Après 10 jours de travaux, l'aéroport régional est devenu international, en tout cas sur le papier car si la piste a bien été allongée, pour l'instant, aucun avion en provenance de l'étranger n'a atterri», relève Frantz Duval.

Haïti a désormais trois aéroports internationaux, dont celui de Port-au-Prince. Mais là aussi, la situation est bloquée. Le Miami Herald nous apprend que la compagnie Jet Blue Airways ne reprendra pas ses vols vers la capitale haïtienne au mois d'avril, comme prévu initialement. Les liaisons resteront suspendues au moins jusqu'au 11 juin 2025 à cause des troubles en cours, dit le porte-parole de l'entreprise qui est la seule à assurer des vols directs entre la capitale haïtienne et la Floride ou New-York.

 

Un lobbyiste pour défendre les intérêts d'Haïti et du Guyana aux États-Unis

Haïti cherche à s'attirer les bonnes grâces de Washington. Le gouvernement de transition vient d'embaucher un lobbyiste, révèle le Miami Herald. Carlos Trujillo est un «membre influent» de la dernière campagne électorale du président américain, ancien ambassadeur de Donald Trump auprès de l'OEA. Ce républicain a également été membre du Congrès de Floride. Il est à la tête d'un cabinet de lobbying et a, donc, signé un contrat d'un an avec Port-au-Prince. Objectif : plaider la cause haïtienne auprès de l'administration Trump et des élus du pays, afin notamment d'«accroître le commerce et les investissements américains». Voilà ce qu'on peut lire dans le contrat auquel le Miami Herald a eu accès. Coût de cette opération : 35.000 euros par mois.

Le même jour qu'Haïti, le lobbyiste a signé un contrat avec le Guyana, petit État anglophone du nord de l'Amérique du Sud qui est en plein bras de fer avec le Venezuela. Au coeur de la dispute : l'Essequibo, région du Guyana riche en pétrole, que les deux pays se disputent. Un contrat que les autorités du Guyana ont justifié par le contexte actuel. «Depuis longtemps, nous bénéficions d'un traitement de faveur de la part des États-Unis et nous espérons que cela ne changera pas», a expliqué le vice-président lors d'une conférence de presse, rapporte le Miami Herald. Le Guyana cherche à s'assurer que les États-Unis continueront à le soutenir dans ce conflit. Et cela passe par la préservation de leurs échanges commerciaux. Le recours à un lobbyiste est clair, assumé, à l'opposé de l'attitude des autorités haïtiennes qui n'ont pas communiqué sur ce contrat, note le Miami Herald.

 

Les États-Unis «en guerre» contre les cartels de la drogue mexicains

Donald Trump l'a affirmé mardi soir (4 mars 2025) lors de son discours devant le Congrès. JD Vance l'a redit hier, au cours d'un déplacement au Texas, à la frontière entre les deux pays. «Je pense que Donald Trump rend un immense service au peuple mexicain car, s'ils ne maîtrisent pas ces cartels, les Mexicains vont se réveiller dans un narco-État où les cartels auront plus de pouvoir que leur propre gouvernement», a expliqué le vice-président. Pour l'heure, pour endiguer les flux de drogue entrant aux États-Unis, Washington a décidé de lutter contre l'immigration illégale et de classer les cartels comme organisations terroristes. Mais une intervention militaire n'est pas à exclure, selon JD Vance. «Je ne vais pas annoncer d'invasion du Mexique ici, aujourd'hui. Le président parlera de ces questions quand il le jugera nécessaire. Bien entendu, il décidera de comment nous allons déployer nos forces militaires à la frontière. Mais ce que nous espérons vraiment, c'est que le gouvernement mexicain va faire son boulot sérieusement. Et si ce n'est pas le cas, alors nous agirons

Les deux pays coopèrent déjà en matière de lutte anti-drogue. Un projet de prison ultra sécurisée réservée aux trafiquants les plus dangereux est à l'étude, comme l'explique le journal Milenio. Ce serait une première au Mexique. Pour couper les barons de la drogue du reste du monde, plusieurs dispositifs seraient installés : technologie dernier cri pour empêcher toute communication avec l'extérieur, en brouillant y compris les téléphones satellites ; un triple mur d'enceinte ; des gardiens masqués ; des tribunaux à l'intérieur de la prison pour limiter les risques de fugues ; et puis évidemment le recours à l'intelligence artificielle avec de la reconnaissance faciale et des détecteurs de mouvement...

 

De plus en plus de véhicules électriques au Chili

New-York a ses taxis jaunes, Londres a ses black cabs ou ses célèbres autobus rouges à deux étages et Santiago... ses bus électriques ! Véhicules devenus emblématiques dans les rues de la capitale chilienne. Il y en a 2 000 aujourd'hui et la tendance concerne aussi les voitures dont le nombre a presque triplé en un an. Reportage de la correspondante de RFI à Santiago, Marion Bellal.

 

À la Une du Journal de la 1ère

Benoît Ferrand revient sur la fin du carnaval en Martinique. Le roi Vaval est parti en cendres !

Devant le Congrès, Donald Trump vante les premières mesures de son second mandat
05 March 2025
Devant le Congrès, Donald Trump vante les premières mesures de son second mandat

À l’occasion de son premier discours devant les élus américains depuis son retour au pouvoir, le président des États-Unis a déroulé le fil d’une Amérique en pleine « révolution du bon sens ».

Il a commencé son intervention en expliquant que « l’Amérique est de retour », souligne le correspondant de RFI à Washington, Guillaume Naudin. Le président américain revendique le début de mandat le plus actif et le plus réussi de toute l’histoire américaine, avec 79 décrets signés et près de 400 décisions prises durant les 43 premiers jours. Une avalanche d’annonces et de décisions qui déborde à la fois la presse et ses adversaires politiques, qui sont pratiquement sans réaction. Mis à part le représentant du Texas, Al Green, qui a bruyamment contesté que Donald Trump ait un mandat clair du peuple américain et qui a d’ailleurs été escorté jusqu’à la sortie pour cela, ils n’étaient pas très bruyants et certains d’entre eux avaient boycotté ce discours. À part quelques panneaux assez discrets, les élus démocrates ont surtout fait la grève des applaudissements. Et d’ailleurs Donald Trump l’a bien remarqué et fait remarquer.

« C’est mon 5è discours du genre au Congrès. Et une fois encore, je regarde les démocrates devant moi et je réalise qu’il n’y a absolument rien que je puisse dire pour les rendre heureux, ou les faire se lever, sourire ou applaudir. Il n’y a rien que je puisse faire. Alors les démocrates assis devant moi, pourquoi, juste pour un soir, ne pas vous joindre à nous pour célébrer tant d’incroyables victoires pour l’Amérique ? »

Il n’a pas obtenu les applaudissements recherchés, mais, tradition oblige, il a eu droit au « rebuttal », la réponse fournie par la nouvelle sénatrice démocrate du Michigan, Elissa Slotkin, qui a fait carrière dans le renseignement. Elle est donc spécialiste des questions de sécurité. Mais elle est aussi capable de parler d’économie, comme l’a fait Donald Trump et voici ce qu’elle en dit :

« Le président Trump essaie de faire un cadeau sans précédent à ses amis milliardaires. Il cherche des milliers de milliards de dollars à donner aux plus riches des Américains. Et pour faire ça, il va vous faire payer dans tous les domaines de votre vie. Les prix de l’alimentation et du logement augmentent. Ils ne baissent pas. Et il n’a pas proposé de plan pour régler l’un ou l’autre. Ses droits de douane contre des alliés comme le Canada vont faire monter les prix de l’énergie, du bois de construction et des voitures. Cela lance une guerre commerciale qui va toucher l’industrie et les agriculteurs. Le prix de vos traitements médicaux va augmenter parce qu’il n’a tout simplement pas l’argent nécessaire sans toucher à vos soins de santé. Et pendant ce temps, la dette augmente et s’il ne fait pas attention, il pourrait nous entraîner dans la récession »

 

Enthousiasme des membres du Parti républicain

Majoritaires à la Chambre et au Sénat, ils ont applaudi lorsque Donald Trump a dit que son prédécesseur Joe Biden avait été le pire président de l’Histoire. Ou quand il a salué Elon Musk et son travail avec le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) pour détecter la fraude, en prenant l’exemple des abus dans les comptes de la Sécurité sociale, la retraite des personnes âgées les plus fragiles économiquement. Il veut récupérer l’argent indûment versé selon lui pour faire baisser les prix, les taux d’emprunt immobilier et redonner de l’argent aux Américains.

Sur l’économie, il a aussi été question des droits de douane qui, « malgré quelques perturbations » - la bourse a par exemple effacé tous ses gains depuis le 20 janvier en 2 jours -, malgré cela, c’est selon lui bon pour le pays. Il se félicite des investissements annoncés par plusieurs entreprises. Des investissements, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la fabrication de puces électroniques, qui sont évidemment réfléchis depuis un moment par les entreprises concernées et qui sont mis en scène depuis le début de son mandat.

Donald Trumpconfirme par ailleurs qu’il veut reprendre le canal de Panama, sans évoquer directement l’option militaire comme il l’a déjà fait. Pas plus que pour le Groenland, pour lequel il renouvelle son intérêt économique et de sécurité, mais en se disant favorable à l’autodétermination des habitants. Enfin surtout, quelques jours après l’invraisemblable incident diplomatique du Bureau ovale, il annonce avoir reçu une lettre du président ukrainien Volodymyr Zelensky lui annonçant qu’il veut faire la paix sous sa direction à lui, qui continue à négocier avec la Russie et que l’Ukraine souhaite signer l’accord qui donne accès à ses minerais et terres rares aux États-Unis.

 

Inquiétudes pour l’économie américaine ?

Le Wall Street Journal, publication conservatrice et libérale, passe ce discours au tamis avec six éditorialistes qui en ressortent plutôt satisfaits : « Expansion du forage pétrolier, chasse au gâchis dans l'administration fédérale, répression du crime dans les centres urbains, expulsion de sans-papiers… Les 4/5èmes de ce discours sont des mesures largement soutenues par les Américains ».

Mais l’exercice se corse quand il s’agit des droits de douane. Sur ce point, « son discours sonnait comme au bon vieux temps du protectionnisme », tacle le Wall Street Journal. « Difficile d'entendre parler de victoire pour les consommateurs américains lorsque, par exemple, M. Trump rend les importations de fruits et légumes encore plus cher. Vu à quel point les électeurs en voulaient à Joe Biden pour la hausse des prix, Donald Trump a peut-être tendance à minimiser le risque politique quand il annonce une « légère perturbation » en matière commerciale. »

Au passage, petite gifle pour les démocrates, les plumes du Wall Street Journal s’en donnent à cœur joie : « Avec leurs phrases toutes faites sur quelques pancartes, comme «Musk est un voleur» ou «Faux», les démocrates avaient l'air plutôt ridicules. Sans parler de ces élues habillées en rose pour protester contre les mesures de Donald Trump envers les femmes. Tout ce que les Démocrates ont mis en œuvre hier soir dans l'hémicycle nous confirme une fois de plus pourquoi ils ont perdu au mois de novembre ».

Et les signatures du New York Times ne sont pas loin de penser la même chose, prenons Michelle Goldberg pour n’en citer qu’une : « les démocrates n'auraient tout simplement pas dû venir. Et quitte à y aller, pourquoi se munir de ces pancartes stupides. Si ce n'est pour servir de faire-valoir à un autocrate trop content de couper l'Amérique en petits morceaux ».

 

Fin du TPS et recours en justice

Parmi les dizaines de procédures judiciaires intentées contre l’administration Trump depuis le 20 janvier, il y a ces recours contre la fin programmée du TPS (Temporary Protected Status). Joe Biden avait étendu ce dispositif d'accueil jusqu'en février 2026 pour les ressortissants haïtiens, mais la nouvelle Maison Blanche ne veut plus en entendre parler et a choisi d’inverser cette décision, il y a quinze jours. Par conséquent, au-delà du 3 août 2025, tous les Haïtiens présents aux États-Unis par le biais du TPS risquent de se retrouver dans l'illégalité.

Quatre d'entre eux, appuyés par trois organisations, viennent d'attaquer cette décision. NBC News cite l'un des leurs avocats : l'idée de supprimer le TPS pour Haïti et le Venezuela « répond à des préoccupations raciales et n'a aucune considération pour la réalité de ce que vivent ces communautés ». Son principal argument juridique : l'actuelle administration américaine n'a pas le pouvoir de revenir sur le délai déjà gravé dans le marbre par l'équipe Biden.

 

L’agriculture en Haïti en danger

Les conséquences de la crise sécuritaire se font particulièrement sentir chez les agriculteurs haïtiens qui ne peuvent plus vendre leur production. Les routes sont trop dangereuses, contrôlées par les gangs qui rackettent les voyageurs et les cargaisons de fruits et de légumes ne parviennent pas jusqu'aux grandes villes. Conséquence : les producteurs perdent de l'argent et les chauffeurs de camions ne travaillent plus. C’est le cas notamment dans la commune de Fonds-Verrettes, à l’est de Port-au-Prince. Reportage de Peterson Luxama à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

 

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

En Martinique, le roi du carnaval s’est embrasé à Fort-de-France avec 24 heures d’avance, accidentellement et à la grande stupéfaction des spectateurs présents lors du défilé du Mardi gras.

Donald Trump et la « diplomatie de voyou »
04 March 2025
Donald Trump et la « diplomatie de voyou »

La décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane au Canada et au Mexique est très commentée dans la presse. Au Mexique, le constat est amer : le pays se sent victime d’un jeu où Donald Trump impose les règles.

Milenio parle d’une « diplomatie de voyou » menée par le locataire de la Maison Blanche. Certes, notre situation est moins dramatique que celle de l’Ukraine, car notre existence en tant que nation n’est pas menacée, écrit l’éditorialiste. « Mais il s’agit de la même méthode : afficher publiquement qui est le plus fort, comme dans une bataille de rue, définir qui a des cartes en main et qui n’en a pas, pour jouer à un poker à cartes découvertes, auquel Donald Trump s’adonne. »

Face à cette menace, le gouvernement mexicain a tout tenté pour répondre aux exigences du président américain. Mais, conclut le journal, rien de tout cela n’a suffi à dissuader Donald Trump d’imposer ces droits de douane.

Selon La Jornada, cette mesure entraînera une hausse des prix des denrées alimentaires, des automobiles et d’autres produits aux États-Unis. Et pour le Mexique s’inquiète Milenio, cette décision risque de briser l’équilibre fragile entre l’économie nationale et les finances publiques et pourrait contraindre la présidente Claudia Sheinbaum à prendre des décisions impopulaires.

Et quelles conséquences pour le Canada ?

Selon Le Devoir, des centaines de milliers d’emplois sont menacés. L’Ontario pourrait en perdre plus de 400 000, le Québec jusqu’à 160 000. La Chambre de commerce du Canada estime que ces droits de douane coûteront au moins 1 300 dollars canadiens par personne et par an. Le prix d’une voiture neuve pourrait grimper de 6 000 dollars, selon Le Devoir.

Les agriculteurs américains restent sceptiques

Selon notre collègue Nathanaël Vittrant, les agriculteurs américainsse rappellent que la première guerre commerciale lancée par Donald Trump en 2018 a marqué le début du déficit de la balance commerciale agricole américaine. Les pays touchés par ces nouvelles taxes, comme la Chine, le Mexique et le Canada, n’hésitent pas à riposter en imposant leurs propres tarifs douaniers sur les produits agricoles américains, menaçant ainsi un secteur qui exporte chaque année pour des dizaines de milliards de dollars vers ces partenaires commerciaux.

Ces taxes auront également un impact direct sur les consommateurs américains. En rendant certains produits plus chers et en perturbant les chaînes d’approvisionnement, elles risquent d’alimenter l’inflation alimentaire. Par ailleurs, des matières premières essentielles à l’agriculture américaine, comme la potasse importée du Canada, voient déjà leurs prix grimper, ce qui pourrait renchérir encore davantage le coût des denrées alimentaires aux États-Unis.

Haïti : Une ONG dénonce l’inaction du gouvernement face aux gangs

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dénonce l’inaction du gouvernement de transition face aux massacres perpétrés par les gangs. Selon AlterPresse, qui cite le dernier rapport du RNDDH, au moins 269 personnes ont été assassinées entre décembre 2024 et février 2025 lors de trois massacres sanglants. Ces attaques, menées par la coalition criminelle Viv Ansanm, ont eu lieu « sous le regard indifférent » des autorités, à Wharf Jérémie (au nord de Port-au-Prince), à Kenscoff et à Châteaublond, dans la commune de Pétion-Ville ».

Et alors que la violence liée aux gangs ne diminue pas, l’Ouganda propose ses services pour participer à la mission multinationale d’appui à la sécurité. Le général Muhoozi Kainerugaba, commandant de l’armée ougandaise, a déclaré attendre une invitation officielle des Nations unies ou des États-Unis. Dans un message publié ce week-end sur X, il affirme que son armée est prête à intervenir pour rétablir l’ordre en Haïti et promet qu’une telle mission permettrait d’ « éliminer tous les criminels en un mois ». C’est à lire dans Gazette Haïti.

 

Les migrants, en premier ligne de la violence des narcos en Equateur

En Équateur, l’entre-deux-tours de la présidentielle oppose le sortant Daniel Noboa à la candidate de gauche Luisa Gonzalez.

Dans un pays gangréné par le narcotrafic – premier exportateur latino-américain de cocaïne vers l’Europe – les mesures sécuritaires de Daniel Noboa n’ont pas freiné la violence ni l’influence des gangs.

Les migrants en sont les premières victimes. Notre correspondant Éric Samson les a rencontrés à Lago Agrio, en Amazonie. Pour leur sécurité, tous les prénoms ont été modifiés dans le reportage.

 

Au Brésil, l’Oscar divise le pays

Au Brésil, les festivités du Carnaval battent leur plein et à cette liesse, s’ajoute la joie d’avoir remporté le premier Oscar dimanche dernier (2 mars 2025) pour le film «Je suis toujours là». Mais cette récompense ne fait pas l’unanimité. Selon Folha de São Paulo, de nombreux sympathisants de la droite brésilienne n’ont pas célébré ce prix hollywoodien. La raison ? Jair Bolsonaro.

L’ex-président d’extrême droite a fait de sa carrière une croisade en faveur de la mémoire du régime militaire. Dans son bureau de député, il avait mis une affiche sur laquelle on pouvait lire : « Ceux qui cherchent des os sont des chiens », en référence aux enquêtes sur les crimes de la dictature.

Selon Folha, tant que Jair Bolsonaro restera la figure de proue de la droite brésilienne, celle-ci ne pourra jamais revendiquer la démocratie comme une valeur inébranlable. Et dans un monde où « tout est politique », conclut le journal, même aller au cinéma devient un acte partisan.

Journal de la 1ère

Le lancement de la fusée d’Ariane 6 est retardé.

Haïti : les policiers lancent un ultimatum au gouvernement de transition
03 March 2025
Haïti : les policiers lancent un ultimatum au gouvernement de transition

Face à la multiplication des attaques de gangs à Port-au-Prince, le syndicat de policiers SPNH-17 exige plus de moyens et donne jusqu'à mercredi (5 mars 2025) aux autorités de transition pour leur fournir des garanties. Faute de quoi les policiers réclament le départ du gouvernement provisoire. C'est ce qu'a expliqué Gary Jean-Baptiste, coordonnateur du SPNH-17, au correspondant de RFI dans la capitale haïtienne, Peterson Luxama.

L'ancien président Jean-Bertrand Aristide demande lui aussi aux autorités de transition de mener des actions concrètes pour combattre l'insécurité, rapporte Le Nouvelliste. «Trop de victimes (...), trop de corruption dans l’administration de l’État, trop de misère (...)», s'est emporté l'homme politique lors de la cérémonie de remise des diplômes de l'Université de la Fondation Dr Aristide, ce dimanche. Jean-Bertrand Aristide appelle également la population à soutenir la police. Selon lui, il faut faire «front commun» avec la PNH qui doit «disposer de moyens adéquats».

 

Face à l'épidémie de rougeole qui a fait un mort aux États-Unis, Robert Kennedy Jr revoit ses positions

Robert Kennedy Jr, qui a toujours critiqué les vaccins et avait minimisé cette épidémie la semaine dernière, appelle désormais les Américains à se protéger contre la rougeole. «La décision de se faire vacciner est personnelle», écrit-il dans un éditorial publié sur le site de Fox News. Mais, ajoute-t-il, «les vaccins ne protègent pas seulement les enfants contre la rougeole, mais contribuent également à l'immunité de tous, protégeant ceux qui ne peuvent pas être vaccinés pour des raisons médicales». Robert Kennedy Jr demande que les vaccins soient «facilement accessibles pour tous ceux qui les veulent».

Un revirement et un engagement en faveur de la vaccination trop timoré, jugent des experts interrogés par le New York Times alors que plus de 160 personnes ont déjà attrapé la maladie. Comme lors des précédentes épidémies de rougeole, les autorités sanitaires fédérales devraient appeler clairement les parents à faire vacciner leurs enfants, peut-on lire dans cet article. Un épidémiologiste de l'Université du Minnesota pointe du doigt la principale agence fédérale des États-Unis en matière de protection de la santé publique, le CDC, qui selon lui, ne se fait pas assez entendre. Une seule mention du vaccin dans le premier communiqué publié par l'agence, la semaine dernière, soit un mois après l'apparition du premier cas, et alors que l'épidémie s'était déjà propagée dans tout le Texas et au Nouveau-Mexique, relève le New York Times. Ce que ne nous dit pas cet article, c'est s'il s'agit d'une forme d'auto-censure due aux positions anti-vaccins du ministre, ou si ce dernier a donné des ordres clairs de ne pas trop en faire.

Au Texas, les autorités locales ont lancé une campagne de vaccination mais se heurtent à des résistances, comme l'a constaté le Washington Post. Le journal a rencontré une mère de 34 ans qui a soigné son fils avec de l'huile de foie de morue, de la nourriture bio, des bains avec des sels de magnésium et des massages avec une crème faite de graisse de bœuf et de lavande. Comme elle, beaucoup d'anti-vaccins pensent que la rougeole n'est pas plus grave que la varicelle ou la grippe, écrit le Washington Post. Et s'il est vrai que la majorité des enfants guérissent de la rougeole, dans 1 cas sur 20, cela évolue en pneumonie. Dans 1 sur 1.000, en encéphalite ce qui peut provoquer la surdité ou des lésions neurologiques irréversibles. Et dans 1 ou 2 cas sur 1.000, l'enfant malade meurt alors que comme le rappelle le journal, il existe un vaccin sûr et efficace contre cette maladie.

 

Un militant écologiste assassiné au Mexique

Cristino Castro Perea a été tué la semaine dernière, en pleine rue, par deux hommes qui circulaient à moto. Il bénéficiait pourtant d'une protection du gouvernement fédéral.

Il était engagé depuis plus de dix ans contre un projet immobilier. Un projet d'hôtel pour le moins ambitieux qui devait s'étendre sur quelque 24 hectares et sur une plage. En 2023, face aux contestations locales, le gouvernement fédéral a classé cet espace en «zone naturelle protégée», empêchant ainsi la construction de l'hôtel.

 Bilan d'une année sans portables pour les écoliers de Rio

Au Brésil, les téléphones portables sont interdits dans toutes les écoles depuis un mois. Mais plusieurs États avaient déjà pris la même décision auparavant. Ainsi à Rio de Janeiro, cela fait un an que les élèves ont dû s'habituer à vivre sans leur téléphone. C'est notre dossier du  jour signé Sarah Cozzolino.

 À la Une du Journal de la 1ère

Le lancement d'Ariane 6 prévu ce lundi. Pour son premier vol commercial, la fusée décollera avec un satellite militaire.

Haïti : l’objectif des élections en 2025 est-il tenable ?
28 February 2025
Haïti : l’objectif des élections en 2025 est-il tenable ?

Les gangs poursuivent leurs attaques quotidiennes et s'attaquent chaque jour davantage à la population et aux symboles de l'État dans la capitale haïtienne. Malgré cette situation sécuritaire catastrophique, les autorités de transition comptent bien organiser des élections dans les prochains mois. Est-ce réaliste ? Pour l’International Crisis Group, « le gouvernement devrait définir un seuil de sécurité minimal pour qu’un scrutin soit organisé ».

« La sécurité est la condition de la réussite de la transition. Il n’y aura pas de référendum ni d’élections sans la sécurité. Aucune force ne peut tenir tête à l’État quand il veut faire une bonne utilisation de toutes ses ressources pour donner des résultats », déclarait, lundi 24 février 2024, le Premier ministre de transition Alix Didier Fils Aimé. « Organiser ces élections, c’est permettre l’arrivée de nouveaux élus, mais les problèmes demeureront », estime Gaby Jean, étudiant en gestion des collectivités territoriales rencontré à Port-au-Prince par notre correspondant Peterson Luxama. Comme ses concitoyens, le jeune homme estime impensable d’organiser tel que c’est prévu au printemps 2025 un référendum constitutionnel, puis le premier tour d’élections générales en novembre. « Pratiquement toutes les routes nationales menant à la capitale sont bloquées. Les membres du CPT et du gouvernement ne peuvent pas siéger dans leurs bureaux, notamment au Palais national et à la Primature, situés au bas de la ville. Une première question se pose alors : où les futurs députés et sénateurs élus pourront-ils siéger, sachant qu’il leur est impossible de se rendre à l’endroit où se trouvait auparavant le Parlement ? », s’interroge Gaby Jean.

L’objectif de l’entrée en fonction d’un nouveau pouvoir élu en février 2026 parait dès lors difficilement tenable. « Cet objectif ne pourra être atteint que si des mesures immédiates et radicales sont prises pour améliorer la sécurité, sinon il serait déconseillé de tenir des élections dans le contexte sécuritaire chaotique actuel », estime Diego Da Rin, analyste, spécialiste d’Haïti pour l’International Crisis Group qui vient de rendre public un rapport sur la situation actuelle et la perspective électorale. « Plutôt que de fixer une limite ou une date stricte de scrutin, l’administration transitoire devrait définir des critères stricts en terme logistique, financier mais surtout sécuritaire », conseille Diego Da Rin, qui précise : « les élections devront de toute façon avoir lieu au milieu d’un certain degré de violence, car si on attend que le problème des gangs soit réglé, cela pourrait prendre des années ». Le gouvernement devrait selon lui « définir un seuil de sécurité minimal pour qu’un scrutin soit organisé ».

 

À la Une du Journal de la 1ère 

En Martinique, suite aujourd’hui du procès en appel de Rodrigue Petitot, leader du mouvement de contestation « contre la vie chère ».

À écouter aussiMobilisation contre la vie chère en Martinique: «Le soutien populaire déterminera la durée du mouvement»