Grand reportage
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RFI propose un grand reportage réalisé par les envoyés spéciaux et les correspondants de la rédaction, partout dans le monde. Diffusion du lundi au jeudi vers toutes cibles à 11h10 TU, 19h40 TU. Et à 03h10 TU du mardi au vendredi. 
Le samedi et le dimanche à 10h10 TU, Patrick Adam, rédacteur en chef de l'information monde vous présente une version enrichie, sur 50 minutes avec la diffusion de deux Grands Reportages et à l’issue, un entretien avec leurs auteurs. 

«Le supplément du dimanche» du 19 janvier 2025
19 January 2025
«Le supplément du dimanche» du 19 janvier 2025

Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène aux États-Unis. À l'approche de la prise de fonction de Donald Trump, l'inquiétude règne chez certains Américains qui craignent de perdre leurs droits. En deuxième partie, direction l'Afghanistan, où les droits des femmes se réduisent à peau de chagrin depuis l'arrivée des talibans en août 2021. Ces femmes qui vivent dans le noir sous leur burqa, et la plupart du temps, enfermées, développent des troubles de santé mentale.

Trump, le retour : la résistance se met en place

Dans quelques jours (le 20 janvier 2025), Donald Trump sera investi 47ème président des États-Unis après une incroyable campagne ;  historique. Son retour à la Maison Blanche inquiète certains Américains. Ils craignent une régression de leurs droits. Parmi les promesses de Donald Trump, des déportations de masse pour les migrants sans titre de séjour, une réduction des droits des personnes transgenres ou l’envoi de l’armée contre les manifestants.

Face à cela, des associations se préparent avec l’idée que si Washington (l’État central) devient une menace, c’est à l’échelle locale qu’il faudra s’entraider. 

Un Grand reportage de notre correspondant en Géorgie Edward Maille qui s'entretient avec Jacques Allix.

 

 

Afghanistan : la longue nuit des femmes

Le 15 août 2021, les talibans prenaient le pouvoir en Afghanistan. Ou reprenaient le pouvoir. Depuis, les droits des femmes sont bafoués. Les Afghanes, visées par de nombreuses restrictions, ont progressivement disparu de l’espace public : du gouvernement, de nombreuses entreprises, des collèges, des universités. Parmi les nombreux drames, politiques, sociaux, (humains tout simplement) que cela engendre, une récente étude menée par l’ONU révèle une crise de santé mentale. 

Une crise de plus en plus grave chez les femmes, liée à la perte de leurs droits. 78% des femmes ont déclaré avoir une santé mentale « mauvaise » ou « très mauvaise », et 8% ont dit connaître au moins une autre femme ou fille qui avait tenté de se suicider. Un reportage rendu possible grâce à des témoignages de femmes en Afghanistan récoltés par téléphone par Hasina Akbari qui a collaboré avec notre correspondante au Pakistan.

Un Grand reportage de Sonia Ghezali qui s'entretient avec Jacques Allix.

 

À lire aussiAfghanistan: les talibans continuent de chasser les femmes de l'espace public

«Le supplément du samedi» du 18 janvier 2025
18 January 2025
«Le supplément du samedi» du 18 janvier 2025

Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end est entièrement consacré au retour de Donald Trump à la Maison Blanche et à son programme d'expulsion massive de migrants illégaux qui ont, pour la plupart, refait leur vie et risquent de tout perdre. Le président élu prend ses fonctions le 20 janvier 2025. Va-t-il aussitôt mettre à exécution ce projet jugé «inhumain», selon les ONG gouvernementales ? 

Trump, le retour: le Texas se prépare à l’expulsion massive de migrants

À l’approche de la prise de fonction de Donald Trump, le 20 janvier 2025, les quelque 11 millions de migrants illégaux présents dans le pays retiennent leur souffle. Car le président élu a promis de lancer dès son premier jour à la Maison Blanche un programme d’expulsion massive. Le Texas s’y prépare déjà : les autorités commencent à mettre en place des infrastructures pour les expulsions. Les Organisations non gouvernementales, elles, promettent la résistance à ce projet jugé inhumain. Sans parler des migrants concernés qui craignent d’être obligés de quitter un pays où ils ont fondé des familles et refait leur vie.

Un Grand reportage d'Achim Lippold qui s'entretient avec Jacques Allix.

 

 

 

Trump, le retour : au Mexique sur les rails de la crise migratoire

Il est surnommé par les migrants «la Bestia», la bête. Tellement il est difficile et dangereux de monter à son bord. La Bestia, c’est un train de marchandises qui parcourt 2 500 kilomètres presque du nord au sud du Mexique. Les migrants l’empruntent pour traverser le pays et atteindre la fameuse frontière avec les États-Unis. À quelques jours de l’investiture de Donald Trump, pour un second mandat à la Maison Blanche, ses véhémentes promesses d’une réduction drastique de l’immigration et d’une expulsion massive des immigrés clandestins aiguise la crise migratoire de l’autre coté de la frontière.

Et bien sûr du côté des migrants, c’est : incertitude et angoisse. À tel point que beaucoup sont prêts à prendre tous les risques pour poursuivre coûte que coûte le rêve américain : même à sauter dans ce terrible train.

Un Grand reportage de Gwendolina Duval qui s'entretient avec Jacques Allix.

Trump, le retour: le Texas se prépare à l’expulsion massive de migrants
16 January 2025
Trump, le retour: le Texas se prépare à l’expulsion massive de migrants

À l’approche de la prise de fonction de Donald Trump, le 20 janvier 2025, les quelque 11 millions de migrants illégaux présents dans le pays retiennent leur souffle. Car le président élu a promis de lancer dès son premier jour à la Maison Blanche un programme d’expulsion massive. Le Texas s’y prépare déjà : les autorités commencent à mettre en place des infrastructures pour les expulsions. Les Organisations non gouvernementales, elles, promettent la résistance à ce projet jugé inhumain. Sans parler des migrants concernés qui craignent d’être obligés de quitter un pays où ils ont fondé des familles et refait leur vie.

« S’ils me renvoient au Mexique, je reviendrai »

En complément de notre Grand Reportage sur le plan d’expulsion de la future administration Trump, nous vous proposons une interview rare d’un migrant sans papiers. Daniel, d’origine mexicaine, vit dans le sud du Texas, à quelques kilomètres de la frontière, depuis 25 ans. Comme des millions d’autres immigrants clandestins, il s’est marié, a fondé une famille et mène une vie aussi normale que possible, malgré les défis de son statut.

Après quelques hésitations, Daniel accepte de nous recevoir chez lui, dans une maison qu’il a construite de ses propres mains. Vêtu de sa tenue d’ouvrier et de sa veste fluorescente, il rentre tout juste d’un chantier. 

 

RFI : Vous avez quitté le Mexique en 1999, clandestinement, en traversant le Rio Grande. Pourquoi avez-vous décidé de partir ?

Daniel : Tout d'abord, parce que la situation économique là-bas était très mauvaise, sans aucune perspective. Je voulais une vie meilleure pour moi, mais surtout pour mes enfants. Je voulais qu’ils naissent ici pour qu’ils ne souffrent pas comme j’ai souffert au Mexique. Je me suis dit : si j’arrive à traverser la frontière et à m’installer ici, je fonderai une famille. Et c’est ce que j’ai fait : je vis ici avec mon épouse et mes cinq enfants. L’aînée a aujourd’hui l’âge que j’avais quand j’ai quitté le Mexique.

Nous sommes assis sur le canapé dans le salon de Daniel. Ses enfants jouent ou regardent des vidéos. Une vie de famille presque normale, si ce n’est la menace d’expulsion qui pèse sur ce foyer. Daniel se souvient encore très bien de la journée où sa vie a basculé.

Oui, c’était l’année dernière, en février 2024. Je suis sorti travailler à 6h30 du matin pour commencer à 7h. À environ 25 kilomètres de chez moi, la police m’a arrêté. Mon van était chargé, ce qui avait l’air suspect. Ils m’ont demandé si je transportais de la drogue, j’ai répondu que non. Puis, ils m’ont dit que je roulais à 61 km/h alors que la limite était de 60 km/h. Ils m’ont demandé mes papiers, et j’ai répondu que je n’en avais pas. Ils m’ont arrêté et emmené dans un centre de détention à McAllen, où j’ai passé 21 jours. En mars 2025, je suis convoqué devant le tribunal. Le juge décidera si je dois retourner au Mexique ou si je peux rester.

Vous continuez à travailler malgré tout ?

Oui, mais j’y vais avec la peur au ventre. J’ai peur qu’ils m’arrêtent de nouveau, car ils m’ont dit que je n’avais pas le droit de travailler. Mais si j’arrête, comment pourrais-je nourrir ma famille ? Ce serait différent s’ils me donnaient un permis de travail. Je pourrais obtenir un meilleur emploi. Là, je gagne le minimum, même si je travaille entre 40 et 60 heures par semaine. On me paie entre 7 dollars 50 et 8 dollars de l’heure, parce que je n’ai pas de numéro de sécurité sociale.

Vous travaillez sur quels types de chantiers ?

Je travaille sur des chantiers publics : construction d’écoles, d’hôpitaux, de cliniques, de banques. Personne ne m’a jamais demandé si j’étais en règle. Au contraire, cela les arrange : ils peuvent me payer moins. Je travaille généralement 7 jours sur 7, de 8 à 10 heures par jour.

Votre maison, elle vous appartient ?

Oui, après toutes ces années de travail, Dieu merci, j’ai pu acheter ce terrain et construire cette maison. Je voulais laisser quelque chose à mes enfants. Si jamais ils me renvoient au Mexique, au moins, ils auront un toit et n’auront pas de loyer à payer. Ce que je regrette, c’est de ne pas pouvoir voyager ailleurs aux États-Unis. À cause des checkpoints au nord du Texas, toutes les voitures sont contrôlées. Mes enfants aimeraient aller à l’Aquaparc de San Antonio, mais je suis obligé de leur dire : désolé, je ne peux pas. Eux, ils pourraient y aller, mais pas moi.

Oui, parce qu’ils sont nés ici et ont donc la nationalité américaine.

Dieu merci, oui. Ils ne subiront pas les mêmes humiliations. Mais ici, quand vous êtes Latino et sans papiers, les gens vous traitent mal. Il y a beaucoup de racisme. Même des Latinos nés ici vous regardent de haut. Ils vous font travailler pour un salaire de misère, sachant que vous ne pouvez pas vous défendre.

Vous imaginiez votre vie comme cela, lors que vous êtes parti du Mexique ?

Non. Je suis parti pour une vie meilleure. Au Mexique, les gens disent : va aux États-Unis, c’est mieux là-bas. Mais la réalité est dure. Rien n’est gratuit. Et vivre sans papiers, c’est être constamment sur le qui-vive.

Et votre épouse, est-elle dans la même situation ?

Oui, elle n’a pas de papiers non plus. Elle travaille comme cuisinière dans un restaurant et fait aussi le ménage chez une juge. On se relaye pour s’occuper des enfants. Quand je rentre, elle part travailler.

En quoi l’élection de Donald Trump peut-elle influencer la décision du juge ?

Les avocats me disent qu’avec ce nouveau président, il n’y a pas beaucoup d’espoir. Comme je suis ici depuis longtemps, le juge pourrait faire une exception, mais ce sera compliqué. Avant, j’aurais eu une chance, mais avec Donald Trump, c’est presque impossible.

Comment vivez-vous cette situation ?

C’est un combat quotidien, une lutte avec moi-même. Je n’ai rien fait de mal, j’ai payé mes impôts. Mais j’ai peur en permanence. À chaque sortie, je crains qu’on m’arrête et qu’on me sépare de mes enfants. C’est difficile. Mais une chose est sûre : si je devais être renvoyé au Mexique, je reviendrai. Peu importe comment, je reviendrai.

«Le supplément du dimanche» du 12 janvier 2025
12 January 2025
«Le supplément du dimanche» du 12 janvier 2025

Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène au Pérou, dans la forêt amazonienne. Camisea est l'un des plus grands chantiers d'extraction de gaz naturel d'Amérique latine. Les investissements sont énormes, les conséquences pour l'environnement réelles et les retombées financières et en matière de développement pour les populations autochtones sont finalement minimes. En deuxième partie, nous reviendrons sur ce frisson dans l'actualité française de cette semaine, le souvenir des attentats de 2015 avec la commémoration de l'attaque terroriste de Charlie Hebdo le 7 janvier. Le lendemain et le surlendemain, deux autres attentats suivent. 

Camisea, promesses et désillusions du gaz amazonien

Extraire du gaz au cœur de la jungle... Nous partons loin de toute route, dans un univers de cours d’eau et de terres inondées dans la forêt amazonienne du Pérou. C’est dans cet environnement que se développe l'un des plus grands projets de gaz naturel d'Amérique latine.13 milliards et demi environ de mètres cubes de gaz sortent chaque année de l’Amazonie péruvienne. Gaz exploités par un consortium de six entreprises étrangères.

Près de 20 ans après les premiers forages, les retombées des revenus conséquents liés à cette énergie fossile et la présence d'entreprises privées ont bouleversé la vie des communautés autochtones. Elles vivent au quotidien avec les forages et tout ce qui gravite autour. Mais au final : dans cette jungle loin de tout, les promesses de développement sont loin d'avoir été toutes tenues.

Un Grand reportage de Juliette Chaignon qui s'entretient avec Jacques Allix.

Charlie Hebdo : retour sur les attentats de janvier 2015

7 janvier 2015 - 7 janvier 2025. Il y a tout juste 10 ans s’ouvrait en France une phase de terrorisme d’une ampleur exceptionnelle. En janvier : une série d’attentats qui vise tout d’abord le journal Charlie Hebdo. Et en novembre, l’attaque encore beaucoup plus meurtrière contre le Bataclan, notamment. 

En janvier 2015 à Paris, du 7 au 9 : trois attentats s’enchainent. Trois terroristes islamistes, tous Français, tuent à l'arme de guerre 17 personnes. Ils veulent venger le prophète Mahomet, selon leurs termes, caricaturé par le journal Charlie Hebdo. Douze personnes sont tuées à la rédaction. Le lendemain, une policière municipale est abattue à Montrouge, non loin d'une école juive. Puis, le 9 janvier, c'est l’attentat antisémite de la porte de Vincennes : quatre clients de l’Hyper Cacher sont abattus.

Dix ans plus tard, nous avons fait le choix de rediffuser ce reportage, à base d'archives de la rédaction. Il nous plonge avec violence au cœur de ces trois jours, qui n'ont pas encore fini de soulever l'émoi en France et bien au-delà. 

Un Grand reportage de Laura Martel qui s'entretient avec Jacques Allix.