Celui qui vient en marchant n’est jamais un étranger, c’est ce que dit le dicton. Notre invité Zied Bakir est un marcheur inspiré qui aime bien aussi vous faire marcher. J’en ai la preuve dans le studio tamisé d’ESM, son nouveau récit paru chez Grasset intitulé «La naturalisation, aux immigrés la patrie reconnaissante».
L’humour à mort, c’est ce que pratique cet enfant du Maghreb, né bédouin dans un coin de Tunisie, rattrapé un jour par le virus de la francophilie. Et c’est là que le stylo entre en scène, convaincu qu’il est de devoir forcer le mektoub littéraire. Forcer l’écriture, ça veut dire provoquer la vie et ce chemin de vie qui le mènera de Saint-Jacques-de-Compostelle à la prison libyenne pour atterrir un jour au guichet d’une demande de naturalisation. C’est l’histoire d’un Zied Bakir qui ne s’est jamais senti nulle part à sa place, sauf clandestinement, sauf en cheminant. Ne serait-ce pas la définition du philosophe.